Gestion des risques biologiques et biosécurité

Le terme "Biosécurité" tel qu’utilisé par la FAO se réfère aux politiques et aux cadres réglementaires régissant les risques (y compris les risques environnementaux) dans les domaines de l'alimentation, de l'agriculture, des pêches et des forêts. Ce terme, utilisé de manière croissante de par le monde (bien qu'avec des significations différentes), décrit à la fois un processus et un objectif, qui sont une condition nécessaire au bien-être des populations. Une nomenclature semblable, est utilisée dans le cadre du Protocole de Cartagena pour Prévention des risques biotechnologiques, où le terme désigne spécifiquement le lâcher et le mouvement transfrontières d’organismes vivants modifiés.



Dans le cadre d'un programme intersectoriel visant à assister les pays membres à mieux définir et aborder les problèmes de biosécurité dans l'alimentation et l'agriculture, le Département des forêts de la FAO a démarré une série d’activités pour la révision du concept de biosécurité dans le secteur forestier, pour promouvoir la collaboration avec d’autres secteurs et pour analyser les implications des préoccupations grandissantes face à la biosécurité aux niveaux national et international. Nombre d’études ont été entreprises récemment pour définir les principales préoccupations associées à la biosécurité en foresterie, avec l’appui financier du Programme de partenariat FAO/Pays-Bas. Une étude commissionnée par la FAO indique que la biosécurité est d’une importance particulière pour les forêts et les arbres dans cinq principaux domaines:Review of outputs of the Biosecurity Programme in Forestry (2002-2003)

  • Protection des forêts et aspects phytosanitaires. Cette discipline couvre traditionnellement des questions telles que la législation sur les quarantaines et la prévention et le contrôle d’insectes ravageurs et maladies, et est couverte au niveau international par la Convention Internationale pour la Protection des Végétaux. Le Département de Foresterie de la FAO possède une expérience considérable dans ce domaine qui est abordé par un programme spécifique de santé des forêts. Les aspects phytosanitaires de l’échange de matériel génétique sont couverts par une série de publications FAO/IPGRI (voir Transfert sans risque sanitaire de matériel génétique forestier).
  • Espèces exotiques envahissantes. Les espèces envahissantes constituent une préoccupation grandissante, suivant l’augmentation du commerce et des déplacements, et peuvent affecter le secteur forestier de deux façons :
    • Les espèces de plantes ou d’animaux envahissants peuvent poser un risque pour des espèces, habitats ou écosystèmes forestiers spécifiques. Plusieurs programmes, aux niveau national et international, suivent la question. Voir par exemple le Groupe d’experts des espèces envahissantes de l’UICN, la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la Commission des forêts d’Amérique du Nord (CFAN).
    • Par contraste, les arbres forestiers peuvent également envahir des habitats dégradés, des terres agricoles ou de pâturage, ou même d’autres habitats forestiers. Alors que de telles invasions sont généralement considérées comme étant positives dans le cas d’espèces indigènes (qui font partie des dynamiques naturelles et aident à la restauration des écosystèmes), la naturalisation et l’expansion contrôlée des arbres et arbustes exotiques à l’extérieur de leur lieu d’introduction est souvent considérée comme négative. La FAO a initié plusieurs études spécialisées (voir Les espèces forestières invasives).
    Pour plus d’information visiter le Site internet du Département des forêts de la FAO sur les espèces envahissantes.
  • Introduction de matériel génétique exotique/modifié dans des zones où des génotypes indigènes sont déjà présents. Bien que cette question soit moins importante en foresterie que dans d’autres secteurs tels que l’agriculture ou les pêcheries, l’augmentation de la circulation du matériel de reproduction pourrait mener à l’augmentation des risques associés à la pollution de génotypes indigènes, adaptés aux conditions locales. Quelques études spécialisées sont déjà disponibles sur le sujet ; par exemple voir une étude australienne (Genetic pollution from farm forestry using eucalypt species and hybrids, en anglais).
  • Les organismes génétiquement modifiés (OGMs) sont à l’origine de préoccupations grandissantes à propos des risques environnementaux associés à leur usage dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture (incluant la foresterie et les pêcheries). Un dossier de fond de la FAO (Biotechnologies agricoles: quelles perspectives?) est dédié aux outils biotechnologiques et OGMs, incluant ceux pertinents à la foresterie. Une sélection de documents et références sur la biotechnologie en foresterie est disponible ici. La FAO suit de près l’application des Biotechnologies dans le secteur forestier, et a commissionné un compte-rendu global du statut et des tendances dans le secteur.

  • Pollution génétique : Quelques exemples d’études de cas de pollution génétique peuvent être trouvés sous la section Bibliographie sur la pollution génétique des arbres forestiers.
dernière mise à jour:  jeudi 29 janvier 2009