Le potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale est au cœur des débats de la 17ᵉ réunion de l’équipe multidisciplinaire de la FAO en Afrique centrale.
05 novembre 2024, Kinshasa – Après la cérémonie d'ouverture de la 17ᵉ Réunion de l'équipe multidisciplinaire (MDT) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour l'Afrique centrale, qui s'est déroulée à Kinshasa ce 4 novembre 2024, une session de haut niveau a marqué la première journée de travail. À cette occasion, les conclusions et l'état de mise en œuvre des recommandations de la 16ᵉ MDT, organisée à Yaoundé au Cameroun l’année dernière ont été présentés à cette occasion.
Dans sa présentation sur la Déclaration de Malabo de 2014, le Dr Baschirou Moussa DEMSA, Consultant CEEAC pour le développement des ressources animales, a procédé à un état des lieux du financement agricole en Afrique centrale. En effet, depuis 2003, les États africains se sont engagés à consacrer chaque année 10 % de leur budget au financement du secteur agricole, afin de stimuler une croissance de 6% et de contribuer à la réduction de la pauvreté, à la création d'emplois et à l'alimentation adéquate de leurs populations. Cependant, très peu d'États respectent cet engagement et, même lorsqu'ils le font, les effets escomptés ne sont que très faiblement perceptibles.
Il convient de rappeler que l’importance et l’urgence de la valorisation du potentiel agroalimentaire de l’Afrique centrale sont devenues évidentes au cours des quatre dernières années, en particulier avec la pandémie de CoronaVirus 2019 (Covid-19) et le conflit entre l’Ukraine et la Russie, qui ont perturbé les marchés agricoles du monde entier. Le renforcement des capacités des producteurs locaux pour des régimes alimentaires sains et durables permettra de répondre à la demande alimentaire croissante de l’Afrique centrale et contribuera grandement à protéger la sous-région contre les futurs chocs du marché.
En ce sens, la deuxième session a porté sur l'identification de solutions visant à améliorer l'accès aux ressources productives, fondamentales pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique centrale. Des discussions ont également eu lieu sur l'importance de réduire les taux de pauvreté et de stimuler le développement économique, conformément aux objectifs de la Déclaration de Malabo de 2014.
En outre, des stratégies visant à accroître la résilience des communautés locales face au changement climatique ont été abordées, reconnaissant l'interconnexion entre la production durable et le bien-être social.
En parlant du développement des chaînes de valeur locales à travers la transformation des produits agricoles en Afrique centrale, le Coordonnateur national du projet d'appui au développement des chaînes de valeur agricoles, Arthur Mampuya Luvuangu, a expliqué dans sa présentation que celles-ci se distinguent par les activités par lesquelles les produits agricoles deviennent compétitifs sur les marchés. Il s'agit d'un modèle économique qui combine le choix d'un produit, des technologies appropriées, l'organisation des acteurs et leur accès aux marchés. Le strict respect des conditions de mise en œuvre de cette approche est crucial pour que nous puissions espérer des résultats convaincants.
En effet, la MDT en cours à Kinshasa ouvre la réflexion sur le thème « Le potentiel de l'écosystème agroalimentaire en Afrique centrale (financements publics et privés, marchés, recherche, certification, foncier et coûts) ». Elle est organisée en plusieurs sessions distinctes permettant une analyse détaillée des thématiques prioritaires au cours des trois jours de la réunion. Ce format vise à promouvoir le développement durable de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale, en abordant les défis et les opportunités qui ont un impact sur la sécurité alimentaire et la biodiversité dans la sous-région. Les discussions visent à impliquer diverses parties prenantes, favorisant un dialogue constructif qui mène à des solutions efficaces.
La MDT est un cadre de réflexion sur les stratégies et approches visant à maximiser le potentiel de développement de l’écosystème agroalimentaire. Cette réunion servira de plateforme pour identifier les priorités, examiner les solutions possibles et élaborer des plans d'action pour surmonter les obstacles de manière progressive.