FAO au Gabon

Le pays en un coup d'oeil

Le Gabon est situé au centre ouest de l’Afrique Centrale avec une superficie de 267 667 km2. Il fait partie du Bassin du Congo et 80 % du territoire national est recouvert par une forêt dense. Le climat est tropical chaud et humide, avec une pluviométrie bimodale.

Le pays compterait environ un million quatre cent quatre-vingt mille (1 480 000) d’habitants (FMI 2009) dont la majorité vit dans les centres urbains (80%). La capitale Libreville et sa banlieue abritent plus de la moitié de la population.

Avec une industrie extractive dynamique (pétrole et minerais) et l’exploitation du bois, le Gabon se classe parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure avec un PIB par habitant estimé, selon le Fonds monétaire international (FMI), à plus de 10,000 dollars US en 2011. Malgré cela, plus d’un habitant sur trois vivraient sous le seuil de pauvreté (30% de pauvres résidant en milieu urbain et 45% en milieu rural). Le taux de chômage serait de 26%.

Depuis l’indépendance et avec le développement des industries extractives, la production agricole est en déclin. La contribution au PIB du secteur agricole est passée de 15% dans les années 1960 à 4,2% environ en 2009. Le pays est de plus en plus tributaire de l’extérieur pour satisfaire ses besoins alimentaires, la production nationale ne couvrant qu’à peine 40%, en volume, les besoins de la population. Les importations alimentaires ont atteint en valeur la somme de 250 milliards de francs CFA en 2009 et le pays se trouve à un seuil critique risquant de poser, en cas de crise alimentaire globale, un grave problème de sécurité alimentaire.

Agriculture

Le potentiel agricole Gabonais est très important avec 5,2 millions d’hectares de terres arables, un réseau hydrographique riche et une pluviométrie abondante. Cependant, avec une population rurale réduite, pratiquant une agriculture rudimentaire de subsistance, coupée des marchés et des soutiens techniques pour des raisons à la fois infrastructurelles et institutionnelles, la production végétale annuelle est stable depuis plus de 10 ans est estimée à environ 800 000 tonnes dont plus de 90% est constituée de féculents, (bananes, racines et tubercules). Bien que le maraîchage soit en progression, il reste limité aux abords des grandes villes Libreville et Port Gentil. La production vivrière réduite n’arrive pas à satisfaire les besoins locaux et encore moins ceux des populations urbanisées. Les productions de rente et agro-industrielles sont représentées par le sucre, l’huile de palme, le caoutchouc, le café et cacao.

Elevage

Le sous–secteur se caractérise par la faiblesse de la production liée, d’une part à la modicité de la pratique de l’élevage dans les exploitations familiales et le secteur moderne, et d’autre part, à la disponibilité de viande de brousse. Ainsi la production nationale de viande est estimée à 6900 tonnes, ne couvre qu’un peu plus de 10% des besoins estimés à 60000 tonnes pour une consommation évaluée à 40,8 kg par personne. Les spéculations portent essentiellement sur l’élevage des espèces à cycle court, poules pondeuses et élevage porcin et le gros bétail dont l’activité est en déclin.

Pêche et Aquaculture

Le Gabon dispose d’énormes potentialités halieutiques et aquacoles qui sont très faiblement exploitées. La pêche et l’aquaculture demeurent des activités modestes que ce soit en termes de production, de revenus ou de création d’emplois. Elles sont peu compétitives, et contribuent très peu à la lutte contre la pauvreté et à la sécurité alimentaire. En 2008, la production totale était estimée à environ 26300 tonnes dont 57% provenaient de la pêche artisanale. En 2009, la production aquacole était de l’ordre de 0.4% de la production nationale. La demande locale est actuellement estimée à 45 000 tonnes et les importations de l’ordre de plus d’un milliard compensent les déficits.

Forêts et environnement

La biodiversité de la forêt gabonaise est d’une richesse exceptionnelle. Avec quelques 8000 espèces répertoriées dont 300 essences ligneuses sont exploitables, seules une soixantaine d’essences est connue et une douzaine véritablement exploitées, au premier rang desquelles, l’Okoumé. A cela s’ajoute un potentiel important en produits forestiers alimentaires, parmi lesquels les produits forestiers non ligneux (PFNL) et la faune sauvage. Certains de ces produits notamment les PFNL restent encore mal connus et nécessitent un inventaire et une mise en valeur. Il convient cependant de préciser que le Gabon ne tire pas suffisamment de profit sur le bois en raison du faible taux de transformation et d'une faible-maîtrise de la chaîne de valeur. En vue de jeter les bases d’un assainissement de la filière, les pouvoirs publics ont interdit l’exportation des grumes.

Le Gabon a ratifié en janvier 1998 la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Conformément aux recommandations de la CCNUCC, le Gabon réalise un inventaire sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) directs et indirects. Cet inventaire est réalisé pour les secteurs de l’énergie, des déchets et procédés industriels, de l’agriculture ainsi que de l’utilisation des terres. Le Gabon entend valoriser l’ensemble de ses potentialités naturelles et sortir de la dépendance économique pétrolière.

Développement rural

Le Gabon est considéré comme un pays nanti mais toujours en voie de développement, ainsi le pourcentage des Gabonais considérés comme pauvres est de 33%, le phénomène étant plus accentué en zone rurale où les populations vivent dans conditions difficiles: pauvreté et précarité alimentaire, voies de communication difficilement praticables, insuffisance et faible efficacité des services sociaux de base (écoles, dispensaires, eau potable, électricité etc.). Cette situation intensifie l’exode rural et prive le secteur agricole et rural de force de travail.

Sécurité alimentaire, nutritionnelle et sanitaire

La sécurité alimentaire et nutritionnelle au Gabon reste problématique compte tenu de la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour l’offre alimentaire et de la flambée récurrente des prix des denrées alimentaires. On considère que la malnutrition par carence toucherait moins de 5% de la population et concernerait les ménages pauvres urbains, les ruraux et les groupes sociaux les plus précaires tels les réfugiés et demandeurs d’asiles. Par ailleurs le pays est confronté par endroits et au niveau de certains groupes sociaux (riches comme pauvres) à des problèmes nutritionnels résultant de la méconnaissance des règles et pratiques d’une alimentation saine et équilibrée. Le double fardeau de la malnutrition (coexistence de la sous-nutrition et de la sur-nutrition) est un phénomène qui s'amplifie.

Sur le plan de la sécurité sanitaire des aliments, le Gabon qui importe 96% de ses denrées alimentaires possède un cadre juridique et réglementaire obsolète et inadapté. Les contrôles sanitaires sont souvent redondants et basés sur les taxes. Enfin l'alimentation de rue se développe du fait de l’urbanisation.