Genre

©FAO
Les questions de genre dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a adopté une approche stratégique et novatrice pour améliorer l’utilisation des ressources aquatiques tout en accroissant les avantages sociaux, économiques et environnementaux que tirent les populations dépendantes de la pêche et de l’aquaculture. Cette approche, qui est axée sur l’emploi et les moyens d’existence, la sécurité alimentaire et la nutrition, se fonde sur les bonnes pratiques de gestion des pêches et favorise la santé des écosystèmes, place les populations au cœur des politiques et des activités. La FAO veille également à l’application du Code de conduite pour une pêche responsable et des Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale en fournissant des conseils scientifiques, en prêtant un appui à la planification stratégique et en dispensant des formations.

Les femmes et les hommes travaillent dans divers domaines du secteur de la pêche et de l’aquaculture, qui varient en fonction des régions. On retrouve principalement les femmes dans la pêche artisanale et les activités qui interviennent avant la capture (réparation des filets, notamment) et après (transformation, commercialisation et échanges, entre autres). Leur contribution est souvent informelle et rarement rémunérée. La pêche en eaux côtières et en haute mer est traditionnellement une activité réservée aux hommes étant donné qu’elle présente de grands risques pour la santé et la sécurité des travailleurs.

Quand on ne corrige pas les inégalités de genre et les relations de pouvoir déséquilibrées entre les femmes et les hommes, le fait que les femmes participent considérablement au développement économique, transmettent des connaissances et soient des actrices du changement est souvent négligé.

Malgré leur contribution importante au secteur des produits comestibles de la mer, les femmes se heurtent à de nombreuses difficultés liées à leur genre: elles n’ont pas suffisamment accès aux ressources, aux services, aux technologies, au financement, aux infrastructures, à l’éducation, à l’information, à la formation, à la prise de décisions, aux rôles de direction ni à l’emploi décent. Dans de nombreux pays, les femmes et les filles risquent de plus en plus d’être victimes de violences fondées sur le genre et les rapports sexuels transactionnels, qui consistent en ce que les femmes échangent des faveurs sexuelles contre du poisson, deviennent une pratique courante.

La FAO travaille avec les pays pour élaborer des politiques et des programmes inclusifs et tenant compte des questions de genre qui favorisent une croissance durable de la pêche et de l’aquaculture. Des mesures concrètes sont prises pour supprimer les politiques qui ne tiennent pas compte des questions de genre afin que les besoins spécifiques et souvent différents des femmes et des hommes soient pris en considération et que femmes et hommes aient le même droit d’accéder aux ressources, aux institutions locales et à l’emploi décent.

La FAO s’attache également à accroître la proportion de femmes dans ces secteurs en investissant dans les communautés de pêcheurs, en améliorant le système d’échanges commerciaux et en élaborant des dispositions institutionnelles novatrices aux fins de la gestion.

En ce qui concerne les institutions, la FAO aide les pays à transformer toutes les dispositions institutionnelles de façon à éliminer les inégalités de genre et à veiller à la participation égale des femmes et des hommes aux organisations et aux processus décisionnels dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture.

  • Les femmes représentent la moitié des travailleurs dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture mais elles occupent des emplois moins stables et moins bien rémunérés.
  • Si l’on veut éliminer les inégalités dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture pour que les femmes puissent réaliser pleinement leur potentiel, il est crucial d’intégrer les questions d’égalité des genres dans les politiques, les stratégies, les projets et les programmes.
  • Les statistiques sur l’égalité des genres, y compris les données ventilées par sexe, sont indispensables pour cerner la participation des femmes ainsi que les besoins et les priorités qui leur sont propres dans les différents secteurs.

  • Encourager l’utilisation durable des ressources halieutiques en mettant l’accent sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d’existence des femmes issues de communautés de petits pêcheurs.
  • Travailler avec les communautés de pêcheurs en vue de renforcer les compétences de direction des femmes.
  • Pour les organisations internationales et nationales qui œuvrent dans le secteur de la pêche, sensibiliser les responsables gouvernementaux aux questions de genre relatives au secteur et à l’importance de l’égalité des genres.
  • Pour les organisations internationales, prêter un appui stratégique et juridique aux fins de la création d’organisations, comme des coopératives, qui rassemblent des femmes travaillant dans le secteur de la pêche.
  • Faciliter l’émancipation économique des femmes en améliorant leur accès aux technologies, au crédit et aux infrastructures par l’intermédiaire d’organisations qui représentent les besoins et les droits des femmes.
  • Veiller à ce que les politiques et les programmes sur la croissance économique, les entreprises et le commerce dans le secteur halieutique comportent une évaluation des incidences sur les moyens d’existence des femmes et la sécurité alimentaire des ménages.
  • Élaborer des politiques et des programmes en faveur de la croissance durable de la pêche et de l’aquaculture qui ciblent les communautés de petits pêcheurs, en particulier les femmes qui en font partie.
  • Analyser régulièrement les retombées des politiques intéressant la pêche sur le secteur de la pêche artisanale, en prêtant une attention particulière aux femmes, notamment du point de vue des moyens d’existence, de la migration et de la sécurité alimentaire, ainsi qu’à la situation des enfants dans les communautés de pêcheurs.
  • Intégrer aux évaluations de l’impact environnemental une analyse de l’incidence sur les conditions de vie et les moyens d’existence des femmes et des hommes dans les filières du poisson.
  • Veiller à ce que toutes les décisions liées à l’aménagement du territoire et à la gestion des zones côtières soient prises en consultation avec les femmes des communautés qui pratiquent la pêche en eaux continentales et en mer.
  • Adopter des mesures qui permettent de renforcer la résilience des populations exposées aux catastrophes dans les zones continentales et côtières en mettant à profit les atouts, les stratégies d’adaptation et les systèmes coutumiers de connaissances qui existent déjà, en particulier ceux des femmes.
  • Veiller à ce que des politiques de gestion des risques de catastrophe soient en place aux niveaux national et local et répondre aux préoccupations des femmes et des hommes qui travaillent dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture.
  • Mettre en place des mécanismes d’alerte rapide efficaces et d’autres dispositifs visant à atténuer les effets des catastrophes et à faciliter le relèvement après les catastrophes, comme des abris pour protéger la population en cas de cyclone, en prêtant une attention particulière aux besoins des femmes et des autres groupes vulnérables.
  • Faire participer les communautés de petits pêcheurs et des représentants des associations de femmes et de jeunes à la conception des plans d’adaptation au changement climatique.
  • Mettre au point des plans d’adaptation au changement climatique dotés de ressources suffisantes en faveur des communautés de petits pêcheurs, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Dans le cadre de l’Initiative pour les pêches côtières, la FAO a mis au point une stratégie pour l’égalité des genres en Côte d’Ivoire. La stratégie prévoit un ensemble de mesures qui promeuvent l’autonomisation des femmes et l’égalité des genres dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture, notamment la création d’un site de débarquement et de transformation à Abidjan et d’un centre de garde pour les enfants des travailleurs.

La technique FAO-Thiaroye de transformation (FTT-Thiaroye) est une technique de séchage et de fumage du poisson à faible intensité de main-d’œuvre qui est intelligente face au climat et tient compte des questions de genre. Elle est actuellement utilisée en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Elle permet de créer des conditions de travail plus sûres pour les femmes ainsi que de réduire la pénibilité et la durée des tâches exécutées par les femmes. Ces dernières peuvent ainsi produire davantage et gagner plus d’argent. La technique a contribué à l’autonomisation des femmes dans la filière du poisson ainsi qu’aux niveaux de la collectivité et du ménage.

La FAO a entrepris de renforcer la capacité des responsables politiques, des spécialistes du développement et des chercheurs de concevoir et d’exécuter des interventions visant à réduire les pertes et le gaspillage de poisson et qui tiennent systématiquement compte des questions d’égalité des genres et les intègrent efficacement. Par exemple, elle met à disposition des orientations, notamment la publication Genre et pertes alimentaires dans les chaînes de valeur alimentaires durables – Note d’orientation.

Loading...