Le SIPAM de Figuig, qui relie la commune de Figuig et la commune voisine d'AbbouLakhal, est caractérisé par l'interdépendance et l'interconnexion qui lient les communautés pastorales avec les celles agricoles. AbbouLakhal abrite de vastes pâturages où les communautés nomades pratiquent le pastoralisme depuis des siècles. Ces populations ont toujours commercé avec les agriculteurs de Figuig qui ont construit des villes appelées Ksour sur les sources d'eau. Chaque Ksar est le point de départ d'un remarquable réseau d'irrigation qui s'étend à travers les oasis entourant les habitations traditionnelles.

Ce système abrite un large éventail d'agrobiodiversité, notamment des races locales de moutons et des variétés endémiques de palmiers dattiers qui assurent la subsistance des agriculteurs et des éleveurs. En effet, les échanges et les accords entre les deux communautés ont permis aux populations locales d'équilibrer et d'absorber la variation des rendements et de la disponibilité du fourrage tout en maintenant leurs moyens de subsistance.

Ces jardins oasiens et ces ressources en eau ont été maintenus de manière durable et distribués entre les communautés grâce à une gestion collective basée sur les droits coutumiers. Le SIPAM de Figuig a longtemps été considéré comme l'une des oasis les plus remarquables du pays, où les traditions locales ont survécu à la colonisation et assuré la survie des communautés au milieu du désert depuis l'époque du commerce transsaharien.