Global Livestock Environmental Assessment Model (GLEAM)

GLEAM 3.0 – Évaluation des émissions de gaz à effet de serre et du potentiel d’atténuation

Les résultats de la dernière version du modèle pour l’évaluation environnementale de l’élevage mondial (GLEAM) (année de référence: 2015) sont accessibles à partir de notre tableau de bord GLEAM, une application web interactive:

https://foodandagricultureorganization.shinyapps.io/GLEAMV3_Public/

Cette application permet de compiler et de visualiser des données liées aux cheptels, à la production animale, aux émissions de gaz à effet de serre et à l’intensité des émissions par région, système de production et source des émissions.

rationsMitigation potentialRegional resultsEmission sourcesEmission intensitiesAggregated emissions

Production animale par région

Les produits d’origine animale peuvent être exprimés en quantité de protéine, ce qui permet les comparaisons entre les espèces et produits. L’Asie de l’Est et du Sud-Est, avec environ 19 millions de tonnes de protéines, est la première région productrice de produits animaux, principalement basée sur l’élevage de monogastriques. L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord l’Amérique latine et les Caraïbes et l’Asie du Sud ont des niveaux de production comparables, entre 12 et 10 millions de tonnes de protéines. Cependant, leurs profils sont différents: alors que la viande bovine, le lait et le poulet jouent un rôle principal en Amérique latine et du Nord, le secteur bovin laitier domine en Europe de l’Ouest et la production de buffle joue un rôle important en ’Asie du Sud. Le moyen Orient, l’Afrique du nord et sub-saharienne, l’Europe de l'Est, l’Océanie et la Fédération de Russie, avec une production entre 4 et 1,6 millions de tonnes de protéines, ont chacune une part individuelle plus faible à l'échelle mondiale.

 

 

Production régionale. La carte présente les niveaux de production régionaux et leurs profils. La production de viande exprimée en protéine a été calculée en utilisant des données sur les rendements d’abattage, la proportion de viande désossés et la teneur moyenne en protéine de la viande sans os. Par ailleurs, le lait de toutes les espèces a été converti en lait corrigé pour les matières grasses et les protéines. La production d’œufs est également exprimée en termes de protéines.

 

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Ration animale au niveau global

Le secteur de l’élevage consomme annuellement environ 6 milliards de tonnes d’aliments pour animaux en matière sèche, parmi lesquels un tiers de la céréale de la production mondiale de céréales. 86% de l’apport global total en aliments pour animaux est constitué de produits qui ne sont actuellement pas consommés par les humains. De plus, les tourteaux de soja dont la production peut être considérée comme un des principaux facteurs de changement d’usage des terres représentent 4% de l’apport global total en aliments pour animaux. Les monogastriques consomment 72% de l’apport global en céréales utilisé par l’élevage. L’herbe et les feuilles représentent plus de 57% de l’apport des ruminants.L’apport global en aliments pour animaux (ruminants et monogastriques)

 

 

Apport global en aliments pour animaux. Proportion des principaux types d’aliments pour animaux consommés par les filières d’élevage (espèces de ruminants et de monogastriques) en 2010.

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Les émissions des filières d'élevage

Le secteur de l'élevage est un contributeur important aux émissions mondiales de GES d'origine humaine. Les filières de l'élevage ont émis un total estimé à 8,1 gigatonnes d'équivalent CO2 en 2010 (en utilisant 298 et 34 comme valeurs de potentiels de réchauffement planétaire pour le N2O and CH4, respectivement). Le méthane (CH4) représente environ 50 pour cent du total. Le protoxyde d'azote (N2O) et le dioxyde de carbone (CO2) représentent des parts presque égales avec 24 et 26 pour cent, respectivement

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Émissions par espèces

Les bovins sont le principal contributeur aux émissions du secteur avec environ 5,0 gigatonnes d'équivalent CO2, ce qui représente 62 pour cent des émissions du secteur. Les bovins à viande et les bovins laitiers génèrent des quantités similaires de GES. Alors que la production porcine, l’aviculture, les buffles et les petits ruminants génèrent des émissions plus modestes, entre 7 et 11 pour cent du total du secteur.

Estimations mondiales des émissions par espèces. Ces estimations comprennent les émissions attribuées aux produits comestibles et à d'autres biens et services, tels que la force de traction, les cuirs et la laine. Les bovins de boucherie produisent la viande et des produits non-comestibles. Les vaches laitières produisent du lait et de la viande ainsi que des produits non-comestibles.

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Émissions par produit et intensités d'émission

La viande bovine et le lait de vache sont les deux commodités contribuant le plus au total des émissions, avec respectivement 3,0 et 1, 6 gigatonnes d’équivalent CO2. Elles sont suivies par la viande porcine (0.82 gigatonnes d’équivalent CO2), la viande de poulet et les œufs de poule (0.79 gigatonnes d’équivalent CO2), le lait et la viande de buffles (0.7 gigatonnes d’équivalent CO2, et par la viande et le lait des petits ruminants (0.5 gigatonnes d’équivalent CO2). Le reste des émissions sont allouées aux autres espèces de volailles et aux produits non comestibles.

Pour comparer les performances des différents produits, il est nécessaire d'exprimer les émissions par unité de protéine. Ainsi, la viande de buffle est le produit avec la plus grande intensité d’émissions, avec une moyenne de 404 kg équivalent CO2 par kg de protéines, suivi par la viande bovine avec une moyenne de 295 kg équivalent CO2 par kg de protéines. La viande et le lait des petits ruminants et le lait de bufflonne présentent plus fortes intensités d'émissions suivantes avec des moyennes de 201, 148 et 140 kg d'équivalent CO2 par kg de protéines, respectivement. Le lait de vache, la viande et des œufs de poules et du porc ont des intensités d'émissions toutes inférieures à 100 kg équivalent CO2 par kg de protéines. L'intensité des émissions varient considérablement entre les producteurs, en particulier pour les ruminants. Cela reflète des différences de conditions agro-écologiques, de pratiques agricoles et de gestion des filières. C’est dans cette différence entre des intensités élevées et faibles qu’on peut trouver le potentiel d'atténuation des émissions de GES en élevage.

Intensité d’émissions mondiales par produit. Tous les produits animaux sont exprimés en quantité de protéines. Les moyennes sont calculées à l'échelle mondiale et représentent une moyenne entre les différents systèmes de production et les zones agro-écologiques.

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Émissions par source

Les émissions des filières d'élevage proviennent des quatre principaux processus: la fermentation entérique, la gestion des effluents, la production d'aliments du bétail et la consommation d'énergie. GLEAM fournit des informations détaillées sur ces sources d’émissions.

La fermentation entérique prend en compte le méthane généré pendant le processus digestif des espèces de ruminants, bien que les monogastriques produisent également une faible quantité de méthane lors de la digestion. Il y a une forte corrélation entre la qualité des aliments et les émissions entériques. Les rations difficiles à digérer, c’est-à-dire des aliments hautement fibreux, ont des rendements d’émissions de méthane entérique plus élevées.

Les effluents sont une source à la fois de méthane et d'oxyde nitreux. Le méthane est libéré lors de la décomposition anaérobie de la matière organique. L'oxyde nitreux est principalement généré pendant la décomposition ammoniacale du fumier. Les différents systèmes de gestion des effluents peuvent conduire à des niveaux d'émission différents. En général, les émissions de méthane sont plus élevées lorsque les effluents sont stockés et traités dans des systèmes liquides (lagunes ou fosses), tandis que les systèmes secs tels que les fumiers, ont tendance à favoriser les émissions d'oxyde nitreux.

Il y a plusieurs types d’émissions liés à la production d'aliments. Les émissions de dioxyde de carbone proviennent de l'expansion des cultures fourragères et les pâturages au détriment des écosystèmes naturels tels que les forêts, de la fabrication d'engrais et de pesticides pour les cultures fourragères et du transport et de la transformation des aliments. Les émissions d'oxyde nitreux sont principalement causées par l'utilisation d'engrais azotés et par l’application directe de fumier à la fois dans les pâturages et les champs de culture.

 

L'énergie est consommée tout au long de la filière. La production d'engrais et l'utilisation de machines pour la gestion des cultures, la récolte, la transformation et le transport des cultures fourragères génèrent des émissions de GES qui sont comptabilisées parmi les émissions liées à la production d’aliments pour animaux. L'énergie est également consommée sur les exploitations ale pour la ventilation, l'éclairage, la traite, le refroidissement, etc. Enfin, les produits animaux sont traités, conditionnés et transportés sur des points de vente, ce qui implique également une utilisation d'énergie.

La fermentation entérique représente près de 44 pour cent des émissions totales du secteur, avec plus de 3,5 gigatonnes d'équivalent CO2. La production d’aliments est la deuxième plus grande source d'émissions, avec 3,3 gigatonnes d'équivalent CO2, soit environ 41 pour cent des émissions totales. La gestion des effluents est responsable d'environ 10 pour cent du total, soit 0,8 gigatonnes d'équivalent CO2. La consommation d'énergie, à la fois à la ferme et en aval représente environ 0,4 gigatonnes d'équivalent CO2, soit près de 5 pour cent du total.

Émissions mondiales par source. Contribution relative des principales sources démissions des filières mondiales de l’élevage.

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Les émissions de l'élevage par région

Les émissions régionales et les niveaux de production sont très variables. Les différences s'expliquent par les variations de la part des ruminants et des monogastriques et par les intensités d'émission. GLEAM distingue différents systèmes de production, à savoir les systèmes de pâturage, les systèmes mixtes et les parcs d’engraissement pour les bovins ; les systèmes de pâturage et les systèmes mixtes pour les autres ruminants ; les systèmes de basse-cour, intermédiaires et industriels pour la volaille et la production porcine. Il permet une analyse plus précise de la composition de la ration alimentaire, de la gestion des effluents, de la consommation d'énergie et de leurs implications sur les émissions de GES.

L'Amérique latine et les Caraïbes ont le plus haut niveau d’émissions, avec 1,9 gigatonnes d'équivalent CO2, du fait de la production spécialisée de viande bovine. Même le rythme a considérablement réduit depuis 2005, les changements en utilisation des terres dans le passé ont contribué aux émissions élevées de CO2 découlant de la déforestation pour l'expansion des pâturages. L'Asie de l’Est et du Sud-Est, avec plus de 1,6 gigatonnes d'équivalent CO2, vient en deuxième position, suivie par l’Asie du Sud avec 1.5 gigatonnes d'équivalent CO2. L'Amérique du Nord et L'Europe de l’Ouest ont des niveaux similaires d'émissions (environ 0,6 gigatonnes d'équivalent CO2). L'Afrique du Nord et le Proche-Orient présentent un niveau d'émissions similaire à cette dernière région, mais avec une production moitié moindre en termes de protéines. L'Afrique sub-saharienne atteint des émissions comparables - environ 0,4 gigatonnes d'équivalent CO2, tandis que l'Europe de l'Est, l'Océanie et la Fédération de Russie partagent des niveaux d'émissions beaucoup plus faibles (entre 0,1 et 0,2 gigatonnes d'équivalent CO2).

 

Émissions régionales. La carte présente les émissions totales régionales et leur profil par espèces. Les résultats ne comprennent pas les émissions attribuées aux produits non comestibles et autres services.

 

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Potentiel d'atténuation

La réduction des émissions du secteur de l'élevage peut être obtenue en réduisant la production et la consommation, en abaissant l'intensité d'émission de la production ou en combinant les deux. GLEAM n'évalue pas le potentiel de la consommation réduite des produits d'élevage. Les estimations potentielles d'atténuation dans GLEAM sont basées sur le large écart d'intensité d'émission qui existe à l'échelle mondiale et régionale et dans les systèmes de production et les régions agro-écologiques. L'estimation de l'atténuation est d'environ 33%, soit environ 2,5 gigatonnes CO2-eq, par rapport au scénario de référence. Ce chiffre découle de l'hypothèse selon laquelle les producteurs d'un système, d'une région et d'une zone agro-écologique donnés appliqueraient les pratiques du 10e centile des producteurs ayant les intensités d'émissions les plus faibles tout en maintenant une production constante.

 

Potentiel d'atténuation des émissions du secteur mondial de l'élevage. L'estimation du potentiel d'atténuation exclut les changements de systèmes agricoles et suppose que la production globale reste constante. Les émissions liée à l’expansion des pâturage allouées aux ruminants ne sont pas inclues dans cette estimation due au manque de données spatiales nécessaire pour conduire une telle analyse.

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