Identifier les besoins en apprentissage, une étape importante pour réussir la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte
Un nouveau rapport met en lumière les principaux besoins en renforcement des capacités pour orienter les activités du projet K4GGWA

Le projet Connaissance pour l’Action - Grande Muraille Verte (K4GGWA) appuie la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte (GMV) dans la lutte contre la désertification, la restauration des terres dégradées et l'amélioration des moyens de subsistance à travers le Sahara et le Sahel.
Plus précisément, il vise à doter les acteurs de la GMV « de connaissances pratiques et d'un appui sur les techniques de restauration des terres, la gestion durable des terres, les politiques inclusives, les mécanismes de gouvernance, l'agroforesterie, l'agroécologie et le développement des chaînes de valeur associées aux produits forestiers non-ligneux (PFNL) ».
L'équipe de CAGMV a préparé et présenté un rapport répondant aux questions clés suivantes : quels types de capacités nécessitent d’être renforcés, de quel acteur, et comment les renforcer afin de réussir la mise en œuvre de la GMV de manière efficace. Pour identifier les besoins en capacité et d’apprentissage dans la mise en œuvre de l'initiative, le rapport a passé en revue plusieurs évaluations des capacités et recommandations organisés dans le contexte de la GMV au cours de la dernière décennie. La plupart de ces lacunes sont liées à un manque de connaissances, aptitudes, compétences ou capacités organisationnelles et peuvent être comblées par des activités d’apprentissage, ce qui ne comprend pas seulement des activités de formation, mais également le mentorat, le coaching et l'apprentissage mixte (ou « Blended Learning » en anglais).
Le rapport analyse et résume les principaux besoins et lacunes en matière d'apprentissage des principales parties prenantes qui permettraient de réussir et d'accélérer la mise en œuvre de la GMV sur le terrain. Il présente les forces existantes et évalue les capacités des acteurs et identifie 29 besoins d'apprentissage critiques. Ceux-ci sont organisés en six catégories :
1. Besoins de renforcement des capacités techniques et adoption de bonnes pratiques pour la restauration et la réhabilitation des terres à grande échelle : formation des acteurs aux approches avancées de restauration des terres, y compris la collecte efficace des eaux pluviales, la collecte de semences de restauration (en quantité et de qualité), les techniques de propagation des espèces indigènes, la production de semis en pépinière ou encore les techniques de plantation et de semis direct.
2. L'apprentissage des processus organisationnels afin de permettre de concevoir des processus d'engagement des parties prenantes et de planification et de mise en œuvre de projets collaboratifs.
3. Renforcement des capacités en matière de suivi et d'évaluation (S&E), y compris la création et la gestion de bases de données, la mise en place de situations de référence biophysiques et socio-économiques et le suivi des progrès réalisés dans les interventions et les actions contre la désertification : L'accent est mis sur la nécessité de disposer de systèmes de suivi solides (sur le terrain et sous forme numérique), utilisant des outils de télédétection et des indicateurs socio-économiques.
4. Besoins d'apprentissage pour le développement de filières durables de PFNL. L'accent est mis sur l'amélioration du potentiel commercial grâce à la planification des activités, au développement des associations de producteurs et à l'exploitation durable des produits forestiers non-ligneux, tels que la gomme arabique, le miel, le balanites, etc.
5. Besoins d'apprentissage en matière de gestion et de coordination des institutions et organisations communautaires: Comprend la mobilisation des communautés, la prévention des conflits et l'intégration à l’échelle locale des efforts de restauration. Les activités comprennent notamment la mobilisation et la sensibilisation des communautés pour la mise en place de comités de gestion, la négociation et l'échange d'informations.
6. Renforcement des capacités institutionnelles des parties prenantes sur les questions politiques et les différentes échelles de prise de décision.
Ce rapport de synthèse propose également des activités et des ressources qui peuvent contribuer à répondre à ces lacunes et ces besoins. Lorsque cela s'avère pertinent et non disponible au sein de la FAO et du CIFOR-ICRAF, des partenaires potentiels de mise en œuvre, de facilitation et de soutien ont été identifiés.
Les principales activités d'apprentissage identifiées comprennent des ateliers techniques et des formations, notamment sur les techniques de restauration des terres à grande échelle, la préparation mécanisée des terres à l'aide de la charrue Delfino pour la perméabilité du sol et la collecte efficace des eaux de pluie, la collecte de semences de restauration et la propagation des espèces, les techniques de gestion des terres ou l'utilisation de nouvelles technologies, telles que les drones agricoles pour le semis direct à grande échelle. On peut également citer la formation à l'utilisation d'outils de collecte de données tels que Collect Earth de la FAO pour la collecte et l'analyse de données biophysiques, Kobo Collect pour la collecte de données digitales à travers la réalisation d’enquêtes de ménages, ou encore l'application de suivi de la restauration des terres de la GGW pour évaluer le succès ou l'échec de la restauration des terres.
En apportant une réponse à ces besoins d'apprentissage, le projet K4GGWA cherche à renforcer les capacités de toutes les parties prenantes de la GMV afin de réussir une mise en œuvre efficace pour une meilleure réalisation des objectifs globaux de la Grande Muraille Verte.