La FAO renforce son assistance technique au Nigéria afin d'étendre la restauration des terres à grande échelle
Une formation pratique dans les États de Kano et de Jigawa pour perfectionner les techniques de restauration des terres
Le nord du Nigéria est confronté aux défis croissants de la dégradation des terres, de la désertification et du changement climatique. En réponse à cette situation, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans le cadre du projet ACReSAL ("Agro-Climatic Resilience in Semi-Arid Landscapes"), collabore avec des partenaires nationaux et locaux afin d'appuyer la restauration à grande échelle des écosystèmes dégradés, d'améliorer les moyens d'existence, et de renforcer la résilience au changement climatique.
Une formation pratique de quatre jours a été organisée à cette fin dans les États de Kano et de Jigawa, réunissant 38 experts provenant de 10 États du nord : Borno, Yobe, Katsina, Taraba, Kano, Sokoto, Adamawa, Kebbi, Bauchi et Jigawa. Parmi les participants figuraient des spécialistes des unités fédérales et étatiques de gestion de projet (FPMU et SPMU), ainsi que des experts d'organisations non-gouvernementales (ONG) travaillant dans les domaines de la foresterie, de l'agriculture, du changement climatique et du genre. La formation a permis de combiner une demi-journée de cours théorique avec trois jours et demi de travail sur le terrain dans deux sites et États différents.
Les participants se sont rendus sur le site de Gumawa, d'une superficie de 136 hectares, dans l'État de Kano, qui a été labouré par le tracteur Delfino, planté et ensemencé en 2024. La charrue Delfino est devenue un outil essentiel dans les travaux de restauration des terres menés par la FAO, car elle permet de restaurer efficacement de vastes étendues de terres et de réduire considérablement la charge de travail des communautés rurales par rapport à la préparation manuelle. Les participants ont également appris à évaluer les taux de survie et de croissance des arbres et se sont exercés à des techniques de plantation. Des recommandations techniques ont été formulées, notamment en ce qui concerne la nécessité d'intégrer des espèces fourragères pouvant fournir du fourrage dans l'année suivant la plantation, ce qui permettrait d'augmenter la production fourragère pour le bétail, de générer des revenus grâce aux excédents de récolte et de contribuer à l'amélioration de la biodiversité. Dix arbres d'essences locales ont également été plantées, parmi lesquelles différentes espèces d'acacias, des baobabs, des tamariniers, des acajous et des parkia.
« Nous sommes ici pour évaluer ce que nous avons bien fait et ce que nous n'avons pas bien fait. Rien qu'aujourd'hui, nous avons planté 20 000 arbres indigènes, et d'autres seront plantés pour remplacer ceux qui sont morts », a déclaré Precious Agbesor, coordinateur du projet pour la FAO. Il a également ajouté qu'une partie de ces terres restaurées, estimée à 100 hectares, pourrait être convertie en terres agricoles d'ici l'année prochaine afin de stimuler la production alimentaire. « C'est l'un des résultats les plus rapides du projet. Si ces terres sont restaurées, cela profitera à la communauté, à l'État et au pays ».
Le site de Shabaru, dans l'État de Jigawa, a été labouré récemment mais les travaux de plantation n'avaient pas encore été réalisés. C'est ici que se sont retrouvés les participants pour la deuxième session de formation. Le projet initial visant à utiliser des essences exotiques telles que l'eucalyptus et le neem a été revu, conformément aux conseils et recommandations de la FAO visant à donner la priorité aux essences locales. Les consultations qui ont suivi, auxquelles ont participé des femmes et hommes de la communauté, ont mis en évidence le choix du baobab, du manguier, du moringa, du parkia et du balanites pour la plantation. La formation a été l'occasion de planter une parcelle de démonstration de 50 hectares avec la participation active des membres de la communauté.
« Nous sommes vraiment reconnaissants du soutien qui nous a été apporté », déclare Lubabatu Auwal Dauda, une femme membre de la communauté de Shabaru, dans l'État de Jigawa. « Nos animaux n'ont pas été oubliés, car du fourrage a également été mis en place, ce qui contribuera à résoudre le problème de l'empiètement ».
Alors que le pays se prépare pour les prochaines saisons de plantation, ces efforts de collaboration entre la FAO et les communautés sont essentiels pour garantir que la restauration des terres soit menée selon les exigences de qualité les plus élevées afin, à terme, d'inverser la dégradation des terres, d'améliorer la sécurité alimentaire et de renforcer la résilience des communautés vulnérables.
Dans le cadre du projet ACReSAL, la FAO fournit une assistance technique visant à relever les défis de la dégradation des terres et du changement climatique dans le nord du Nigéria à une échelle multidimensionnelle. L'ampleur de ce projet est sans précédent dans le pays, avec l'objectif ambitieux de restaurer 350 000 hectares de terres dégradées dans 20 États arides du pays d'ici 2028. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme plus large Action Contre la Désertification, qui appuie les efforts de restauration des terres à grande échelle à travers la Grande Muraille Verte africaine.