Renforcer la résilience au changement climatique au Laos

La FAO offre aux agriculteurs laotiens des formations en matière de réduction et de gestion des risques de catastrophe.

Points clés

La République démocratique populaire lao (RDP lao) est particulièrement vulnérable face au changement climatique et aux risques naturels, en particulier aux inondations et aux sécheresses qui affectent fortement la production agricole du pays. L'agriculture continue à jouer un rôle majeur dans l'économie nationale même si sa contribution au PIB a progressivement reculé ces dernières années. Le village de Kangphosay, dans la province de Savannakhet, et les terres agricoles environnantes sont situés le long des berges d'une rivière, une zone sujette aux inondations. Depuis 1992, les villageois ont subi quatre grandes inondations, la plus récente en 2015, qui a noyé 106 hectares de terres agricoles et endommagé plus d'un tiers des terres cultivées. Quatre ans plus tôt, en 2011, le village avait perdu toutes ses cultures lors d’une inondation majeure qui avait duré trois mois. Près de 400 hectares de terres agricoles sont tous les ans potentiellement vulnérables aux dommages causés par les inondations, et le niveau des eaux peut rester élevé pendant plusieurs mois d’affilée. La FAO et l'Union européenne ont noué un partenariat avec le Ministère de l'agriculture et de la foresterie et les autorités provinciales laotiennes en vue de proposer des formations agricoles relatives à la réduction et la gestion des risques de catastrophe (RGRC) dans le village de Kangphosay, en vue d'accroître la résilience des agriculteurs face aux catastrophes et d’accroître la diversité des moyens de subsistance.

La RDP lao est particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles, notamment aux aléas météorologiques extrêmes qui ont augmenté en fréquence et en intensité. Presque tous les systèmes agricoles du pays sont sujets aux inondations, aux sécheresses et à l'arrivée tardive des saisons des pluies. Les conséquences de ces catastrophes naturelles peuvent être d'autant plus dévastatrices que le pays est caractérisé par une forte dépendance à l’égard des systèmes agricoles traditionnels et par la prédominance de petites exploitations agricoles.

Opérations bonnes pratiques
Les formations de la FAO en matière de RGRC ont aidé les petits exploitants agricoles dans le village de Kangphosay non seulement à adopter de bonnes pratiques destinées à prévenir les dégâts causés par les inondations, mais également à adapter avec succès leurs méthodes de pisciculture. Malaythip Viengmany, une petite exploitante du village de Kangphosay dont la subsistance repose principalement sur l'élevage piscicole, a bénéficié du projet. Elle partage désormais ses connaissances avec d'autres petits exploitants; la communauté dans son ensemble diversifie également les activités d'élevage.

«Auparavant, lorsqu’il y avait des inondations, il n'y avait aucun moyen d'éviter les pertes. Une des solutions de prévention proposées par le projet, que nous avons adoptée, est de placer une haute barrière de filets autour de l'étang piscicole afin qu'en période de crue les poissons ne soient pas emportés. Par ailleurs, le projet nous a également présenté de nouvelles techniques d’élevage des poissons», a expliqué Malaythip. «Grâce au soutien fourni par le projet de la FAO, nous sommes en mesure d'élever plus de poissons et de réduire au minimum les dommages causés par les inondations.» Aujourd'hui, Malaythip et sa famille disposent non seulement de suffisamment de poissons pour leur propre consommation, mais ils bénéficient également d’un revenu supplémentaire tiré de la vente de leur surplus de production.

Dans le cadre du projet de la FAO, dix ménages du village de Kangphosay participent au programme de bonnes pratiques, axé notamment sur les variétés de riz résistant aux inondations, la pisciculture, les engrais organiques et l’amélioration des sols. Les agriculteurs ont bénéficié d’une formation sur l’amélioration des sols en vue de produire des engrais organiques. À la suite de cette formation, ils sont parvenus à augmenter l’ensemble de leur production agricole. Outre le fait d’avoir améliorer leurs propres moyens de subsistance, ils ont partagé ces techniques avec d'autres agriculteurs en vue de répandre ces bonnes pratiques dans l'ensemble de la communauté. Même si les bonnes pratiques, actuellement mises en place offrent des possibilités intéressantes de réduction de la vulnérabilité dans des zones ciblées, leur mise en œuvre sélective laisse une vaste marge de manœuvre.

Des moyens de subsistance résilients pour les femmes
Les villageois de Kangphosay ont entrepris toute une gamme d'activités en vue de diversifier leurs moyens d'existence, de la culture de plusieurs types de plantes à l’élevage de différents types d'animaux en passant par le développement de revenus supplémentaires. Les nouvelles activités, exploitations et entreprises, visent à limiter les impacts des catastrophes naturelles, et à explorer de nouvelles perspectives de moyens de subsistance résilients pour les femmes.

Traditionnellement, les femmes ont toujours contribué de manière importante aux activités agricoles dans les communautés de la RDP lao, et ce rôle doit être renforcé. Améliorer l'inclusion des femmes dans les processus décisionnels et les activités de formation agricoles, comme en témoigne le succès du programme de bonnes pratiques, permet d’accroître l'efficacité du système agricole de la communauté dans son ensemble.

Les agents agricoles de district, soutenus par les citoyens et les dirigeants locaux, vérifient régulièrement auprès des communautés s’il est opportun de fournir un soutien et des ressources supplémentaires. À l'appui de cet objectif, les plans de RGRC se sont révélés plus efficaces lorsque les acteurs locaux s'approprient les processus et organisent régulièrement des réunions pour superviser la mise en œuvre des activités.

Intégrer la RGRC dans la planification agricole
Le Ministère de l'agriculture et des forêts (MAF) a pris des mesures importantes en vue de mieux prendre en compte et intégrer la RGRC dans la planification agricole. Avec le soutien de la FAO, il a mis au point un plan d'action (PA) sectoriel pour la RGRC dans l'agriculture en vue d’accroître la sensibilisation, de renforcer les capacités sectorielles et de promouvoir une approche proactive de la RGRC.

Avec l’aide de la FAO, le gouvernement renforce la résilience des communautés agricoles face aux catastrophes, et a élaboré, en 2014, un Plan d'action pour la réduction et la gestion des risques de catastrophe dans l'agriculture. L'Organisation appuie actuellement la mise en œuvre du Plan par le biais de l’élaboration de directives à l’intention des planificateurs et des responsables techniques, d’examens menés sur le terrain et de la promotion des bonnes pratiques. La FAO aide également le gouvernement à fournir des réponses intersectorielles rapides et coordonnées face aux épidémies de maladies touchant les volailles – y compris la détection et l'éradication de plusieurs foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP).

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