Initiative Pêches Côtières

La place de la pêche artisanale en Côte d'Ivoire

L'autonomisation des femmes transformatrices des produits de la pêche dans les communautés côtières transforme le commerce

06/05/2021

6 mai 2021, Abidjan – Dans le cadre l’Initiative des Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO) de la FAO et les Fonds pour l'environnement mondial (FEM), les membres du Comité Technique National (CTN) de la Côte d'Ivoire ont appelé à un engagement continu lors de la revue des progrès du projet.

Favoriser davantage l'inclusion sociale dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest – Côte d'Ivoire, Sénégal et Cabo Verde – dans un contexte tumultueux dominé par la pandémie COVID-19, est un objectif central de l'IPC.

La Côte d’Ivoire possède 550 kilomètres de littoral – offrant une large gamme d'emplois qui répondent au défi de la réduction de la pauvreté.

Ainsi le secteur de la pêche génère plus de 400 000 emplois dans le pays, mais la sensibilisation aux normes de qualité des produits à respecter pour réaliser le potentiel économique des producteurs reste un défi.

L’IPC vise à élargir l'accès à des pratiques qui assurent une durabilité environnementale, sociale et économique grâce à une bonne gouvernance et à l'innovation dans la pêche artisanale.

« L’amélioration de la gouvernance des pêches et de la qualité des produits halieutiques pour plus de durabilité ne peut être réalisée sans la mise en place de plans de gestion des pêcheries avec des mesures de cogestion fonctionnels et un renforcement de l’efficacité des chaines de valeur », a déclaré l’administrateur national du projet à la FAO, Aboubakar Koné.

« Il est de notre devoir de contribuer à la gestion durable des ressources halieutiques par le renforcement des capacités des communautés de pêcheurs dont les moyens d’existence dépendent de leur exploitation », il a affirmé.

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@FAO/Mireille Boti

Accorder aux femmes un plus grand rôle pour renforcer la sécurité alimentaire

Les femmes jouent un rôle central dans le sous-secteur post-récolte en Côte d’Ivoire. Sur les 1 436 membres des 12 organisations professionnelles de pêche artisanale reparties sur les sites pilotes de Locodjro et de Sassandra, 75 pour cent sont des femmes et pourtant elles ne participent souvent pas aux processus de décision.

Ces femmes bénéficient de l’appui de l’Initiative en termes de formation en comptabilité simplifiée pour les petites entreprises, planification et gestion organisationnelle, bonnes pratiques d’hygiène et normes sanitaires pour accéder aux marchés rémunérateurs et augmenter leurs revenus.

L’IPC-AO va également former les femmes sur les instruments internationaux avec notamment l'approche écosystémique des pêches (AEP), les directives volontaires pour une pêche artisanale durable (DVSSF) et le genre, afin de créer plus d’autonomie et une meilleure implication dans la gestion des pêches et les prises de décision.

« En créant une association dirigée par des femmes pour les femmes, nous surmontons les barrières structurelles et créons des opportunités et de la prospérité afin que les femmes du secteur de la pêche puissent atteindre leur plein potentiel », a souligné Traoré Bintou, présidente de la coopérative des mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques de Sassandra intitulée « SCOOPS MATRAPHAS ».

L’IPC s’appuie sur les avantages comparatifs des sociétés coopératives de femmes transformatrices en Côte d'Ivoire pour créer des conditions de travail plus saines pour ces actrices qui passent la plupart de leurs journées dans des espaces de fumage du poisson dangereuses pour leur santé.

Au cours de l'année écoulée, la pandémie sanitaire et la crise économique associées ont inversé les progrès du développement et révélé les inégalités et l'exclusion systémiques des femmes.

Shep Helguilé, Directeur de l’aquaculture et des pêches a appelé à: « Plus de synergies des interventions dans le secteur de la pêche côtière artisanale, afin de créer un environnement plus propice aux investissements privés et des incitations correctes par l’adoption de bonnes pratiques des opérations de capture et de post-capture au niveau de chaque maillon des chaines de valeurs des produits de la pêche ».

« C’est à ce prix que les acteurs/actrices de la pêche artisanale et les communautés riveraines des écosystèmes côtiers relèveront le défi d’une pêche plus égalitaire, inclusive et durable aujourd'hui et demain » , il a conclu.

L’IPC est un effort mondial de collaboration financé par le FEM, réunissant les agences des Nations Unies et les organisations internationales de conservation à la pointe des efforts visant à renforcer la gestion des pêches et à conserver la biodiversité marine dans les zones côtières grâce à une meilleure gouvernance et au renforcement de la chaîne de valeur des produits de la mer.