Programme FAO-UE FLEGT

Nouveau rapport lancé par le Programme FAO-UE FLEGT et partenaires: Demandes en bois et produits dérivés dans les marchés publics en Côte d’Ivoire

07/12/2020

Le Programme FAO-UE FLEGT et le Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR) ont publié un nouveau rapport que a pour objectif informer les parties prenantes sur les tendances du marché de bois en Côte d’Ivoire.

Ce rapport, intitulé “Demandes en bois et produits dérivés dans les marchés publics en Côte d’Ivoire”, est le fruit d’un projet financé par le Programme FAO-UE FLEGT  et implementé par le CIFOR.

De façon spécifique, le rapport permet de combler le déficit de connaissances en réalisant un diagnostic approfondi de la demande publique de sciages et ses caractéristiques ainsi qu’une évaluation de l’adéquation entre cette demande publique et l’offre de sciages d’origine légale disponible sur le marché. Il contient aussi des recommandations pour augmenter l’offre et demande du bois légal, basées sur l’initiative de  l’Etat ivoirien  de mettre en oeuvre effectivement des politiques des marches publics pour le sciage d’origine légal.

La collecte de données de l’étude s’est effectuée auprès des administrations publiques, des entreprises privées et des collectivités territoriales décentralisées ainsi que dans les deux districts autonomes d’Abidjan et 10 chefs-lieux de régions sur les 31 régions que compte la Côte d’Ivoire. À travers d’entretiens et des rencontres avec les opérateurs et les syndicats de la filière bois, le projet a produit une estimation de la consommation des sciages et produits dérivés en Côte d’Ivoire, a caractérisé la production des artisans menuisiers, et a estimé la production de bois d’origine légale dans le pays.

Il ressort du rapport de l’étude qu’en l’état actuel de la règlementation trois principales sources sont susceptibles d’approvisionner marché local en bois d’origine légal. Il s’agit des périmètres d’exploitation forestière, des forêts classées et des plantations forestières. Hélas, ces trois sources font face à un manque de ressources forestières qui contribue à accroître la compétition entre le marché national et le marché international. Ce qui favorise dans une certaine mesure la prolifération des sciages d’origine illégale. Dans le cadre des négociations en cours pour la signature d’Accord de Partenariat Volontaire (APV) avec l’UE, l’Etat ivoirien est engagé dans la lutte contre les produits forestiers d’origine illégale et a décidé d’initier l’élaboration d’une politique d’achat de bois responsable, légal et durable.

L’une des questions cruciales qui déterminera l’évolution future de cette politique d’achat de bois légal sera précisément la disponibilité du bois légal sur le marché. À ce propos, l’étude a permis d’identifier plusieurs options pour répondre à cette problématique.

Recommandations pour augmenter la disponibilité du bois légal sur le marché

La première est d’optimiser l’utilisation de la ressource existante. Traditionnellement, les normes d’exploitation forestière prescrivent l’abandon des coursons une fois les grumes récupérées. Or, dans un contexte de rareté de la ressource, ces rebuts de l’exploitation forestière sont susceptibles d’être valorisés afin de renforcer l’offre de bois existante. Des travaux supplémentaires pour situer le volume qui peut être généré avec la valorisation de cette ressource seraient pertinents.

La deuxième est de diminuer les coûts de revient des sciages industriels : ceci comprend, par exemple, la diminution des coûts de transport à travers des incitations fiscales qui encouragent des groupements d’exploitants à approvisionner les usines situées dans leur environnement immédiat.

La troisième est de fluidifier la chaine d’approvisionnement du bois légal : cela passe par poser les bases d’un partenariat entre le secteur industriel et celui des artisans menuisiers. Ce partenariat peut prendre la forme de centrales d’achat auprès desquelles les artisans menuisiers pourraient s’approvisionner.

La quatrième est d’envisager l’application d’une politique publique d’achat de bois légal qui obligerait ou inciterait l’utilisation de bois issu des sources légales dans les travaux publics.

Les informations générées par ce rapport seront utilisées par les parties prenantes, y inclus par l’Etat ivoirien, pour poursuivre les objectives de légalité du bois dans le cadre du Plan d’Action FLEGT.  

La Côte d’Ivoire est exemplaire dans la région pour ses avancées dans l’élaboration d’une politique d’achat publique pour le bois légal.

Le Ministère des Eaux et Forêts de Côte d’Ivoire, a accueilli en Mai 2019, un atelier régional, qui a permis aux représentants des structures gouvernementales, des organisations de la société civile et du secteur privé de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Ghana, du Libéria, de la République du Congo et du Gabon ont partagé des expériences et des enseignements tirés du développement et de la mise en place de politiques publiques d’achat de bois légal dans les différents pays.

Le Programme FAO-UE FLEGT soutiens la Côte d’Ivoire depuis le 2013 à travers 14 projets et assistance technique dans le processus de négociations pour un APV entre la Côte d’Ivoire et l’UE.

Le Programme FAO-UE FLEGT de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture est une initiative globale axée sur la demande qui fournit un appui technique et financier pour l’atteinte des objectifs du plan d’action FLEGT de l’Union Européenne. Le Programme FAO-UE FLEGT est financé par l’Union Européenne, l’Agence Suédoise de Coopération Internationale pour le Développement et le Département du développement international du Royaume-Uni.

Pour plus d’information :

Programme FAO-UE FLEGT en Côte d’Ivoire

Programme FAO-UE FLEGT

Ministère des Eaux et Forêts de la Côte d’Ivoire