FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans le Caraïbes et le Pacifique

En Zambie, le renforcement des pêcheries de kapenta permettra de réduire la pauvreté et de préserver la vie aquatique du lac Tanganyka

L'analyse de la chaîne de valeur réalisée par FISH4ACP peut montrer la voie du développement durable du secteur des petits pélagiques



6 décembre 2022, Mpulungu, Zambie – Les résultats d'une analyse approfondie du secteur zambien des petits pélagiques ont été présentés aujourd'hui à des parties prenantes publiques et privées, réunies pour examiner les moyens de renforcer et pérenniser ce secteur en vue d'améliorer l'alimentation, de réduire la pauvreté et de préserver les ressources aquatiques du lac Tanganyika.

« Le kapenta est une source essentielle d'aliments sains pour un grand nombre de personnes en Zambie et fournit un revenu à nos communautés de pêcheurs », a déclaré Evans Mutanuka, Directeur adjoint de la pêche, à l'occasion d'une réunion où les résultats d'une analyse de la chaîne de valeur zambienne des petits pélagiques ont été présentés à une soixantaine de représentants du secteur. Il a ajouté: « Afin de préserver cette pêcherie pour les générations à venir, il nous faut améliorer la production et réduire la pression sur les stocks de poissons. » 

L'analyse de la chaîne de valeur, menée par l'initiative de développement de la chaîne de valeur du poisson FISH4ACP en collaboration avec WorldFish, montre que les petits poissons pélagiques, dont le sprat et la sardine, connus localement sous le nom de kapenta, comptent pour environ 30 pour cent de la pêche par capture en Zambie.

Grâce à une production annuelle estimée à 28 000 tonnes, les petits pélagiques fournissent en outre près de la moitié des emplois dans le secteur halieutique zambien. Cette part est encore plus élevée pour les femmes, qui travaillent surtout dans la transformation et le commerce du poisson. Cependant, leurs revenus suffisent à peine à nourrir leurs familles: selon l'analyse, la plupart des travailleurs de la chaîne de valeur du kapenta vivent en dessous du seuil de pauvreté, les femmes gagnant en moyenne 200 dollars par an. 

L'étude montre aussi que les pêcheurs s'inquiètent du déclin des captures et de la réduction de la taille des kapenta, ainsi que du nombre croissant de pêcheurs et de l'utilisation de filets aux mailles trop serrées. Selon l'analyse, les pertes après capture expliquent en grande partie les faibles revenus des femmes. Le manque de capital les expose à des risques, dont celui de se livrer au « sexe contre poisson ».  

La Zambie est l'un des douze pays bénéficiaires de FISH4ACP, une initiative mondiale dirigée par l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et financée par l'Union européenne et le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), qui vise à accroître la durabilité des chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique. 

Durant ces deux journées de réunion à Mpulungu, sur les rives du lac Tanganyika, une soixantaine de parties prenantes des secteurs privé et public valideront les résultats de l'analyse de la chaîne de valeur et examineront les meilleurs moyens d'assurer que le secteur du kapenta contribue à de meilleurs revenus, à une alimentation plus saine et à une pêche responsable.  

« La FAO se réjouit d'appuyer ce dialogue sectoriel en vue d'une transformation bleue de la pêche au kapenta en Zambie », a déclaré Suze Percy Filippini, Représentante de la FAO en Zambie. « FISH4ACP est un exemple parlant des efforts déployés par la FAO pour transformer les systèmes alimentaires dans les pays où elle intervient en réalisant les quatre améliorations: meilleure production, meilleure nutrition, meilleur environnement et meilleures conditions de vie. » 

Ce dialogue est la première étape vers la définition d'une stratégie de mise à niveau de la chaîne de valeur du kapenta en Zambie prévue pour début 2023. Cette stratégie permettra d'explorer les possibilités de coopération avec la Tanzanie, a-t-elle ajouté, où FISH4ACP soutient aussi la chaîne de valeur des petits pélagiques.