Consciente de l'état critique de dégradation des écosystèmes dans le monde, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2021-2030 Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. La résolution proclamant la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes appelle au soutien et à l'intensification des efforts visant à «prévenir, arrêter et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde», en sensibilisant à l'importance de la restauration des écosystèmes et à son rôle clé dans la réalisation des objectifs du Programme 2030 pour le développement durable. [1] Afin d'appuyer la mise en œuvre de la Décennie, un groupe de travail mené par la FAO sur les meilleures pratiques a été créée, et comprend 85 personnes provenant de 32 organisations mondiales de premier plan [2], afin de jeter les bases des efforts de capitalisation des connaissances et dissémination.

Une feuille de route a été élaborée autour de sept produits. Le produit 1 concerne l'opérationnalisation du groupe de travail, identifiant les domaines d'expertise, les rôles et les responsabilités des membres. Le produit 2 vise à prioriser les écosystèmes et les géographies sur lesquels la capitalisation des connaissances sera focalisée en premier lieu. Le produit 3 est basé sur la cartographie avec les partenaires ressources et les interactions avec eux en vue d’ identifier, de partager, de collecter ou de générer des connaissances. Le produit 4 envisage une évaluation des besoins en capacités, qui produira un plan de connaissances et d'apprentissage (produit 5). Celui-ci mènera à son tour à la proposition de termes de référence pour une courte liste de produits de savoir prioritaires (produit 6). Enfin, le produit 7 comprend la capitalisation, la classification, l'approbation et la diffusion des bonnes pratiques. Un large éventail de ressources pertinentes et de qualité, telles que les bonnes pratiques, les manuels, les directives, les sites Web, la formation et l'expertise, devrait être mis à la disposition de toutes les parties prenantes de la Décennie. Ces ressources couvriront tous les aspects de la restauration des écosystèmes, des différentes phases d'un projet de restauration (planification, mise en œuvre et suivi) aux discussions sur l'environnement plus large qui fait la réussite de ces projets et initiatives.

Le groupe de travail a développé une méthodologie de hiérarchisation des écosystèmes afin de lancer des efforts de capitalisation des connaissances en s’appuyant la nouvelle typologie des écosystèmes mondiaux de l'Union internationale pour la conservation de la nature [3] et des rapports pertinents de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques pour les Amériques. [4] Sous la direction de membres volontaires du groupe de travail, un questionnaire et une méthodologie (pour cartographier les parties prenantes, analyser leurs réseaux et évaluer leurs capacités) ont été élaborés, en s'appuyant entre autres sur les efforts existants de l'Initiative de restauration (TRI) du Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages, de l’AFR100 et le Programme des Nations Unies pour l'environnement. Les résultats alimenteront la stratégie de renforcement des capacités de la Décennie. La méthodologie proposée a été présentée à la conférence digitale du GLF pour la Biodiversité 2020. Enfin, un sous-groupe sur la capitalisation des bonnes pratiques a été récemment formé pour affiner les objectifs, les modalités et le processus de collecte, d'approbation et de diffusion des bonnes pratiques existantes et prometteuses. Un inventaire des plateformes de connaissances qui ont collecté et diffusé les bonnes pratiques a déjà été lancé, mettant en évidence d'importantes plateformes mondiales et régionales, telles que le World Overview of Conservation and Technologies, PANORAMA Solutions, LIFEGoProFor, Conservation Evidence, REFORM, UNESCO et Mangroves pour le futur. Ce bilan permettra de comparer les modalités de capitalisation et de documentation des bonnes pratiques, et fournira la structure et le contenu des modèles, en les reliant au site Web de la Décennie des Nations Unies après le processus d'approbation correspondant par le groupe de travail.

Faustine Zoveda et Andrea Romero Montoya (FAO)

[1] PNUE et FAO. 2020. Stratégie de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. 51 pp. (Également disponible en ligne ici).

[2] Ces organisations comprennent: le Centre pour la recherche forestière internationale / Forum mondial du paysage; Eurosite; Forestation International; l'Union internationale pour la conservation de la nature; la Société pour la restauration écologique; UNESCO; l'Institut universitaire des Nations Unies pour l'eau, l'environnement et la santé; l'Université de la Sunshine Coast; Université de Wageningen; la Fédération de l’environnement de l’eau; l'aperçu mondial des approches et technologies de la conservation; et le World Resources Institute.

[3] Keith, D.A. et al. 2020. La typologie des écosystèmes mondiaux de l'UICN v1.01: Profils descriptifs des biomes et des groupes fonctionnels des écosystèmes. Gland, Suisse, UICN. 174 pp. (Également disponible ici).

[4] IPBES. 2018. Le rapport d'évaluation régionale de l'IPBES sur la biodiversité et les services écosystémiques pour les Amériques. J. Rice, C.S. Seixas, M.E. Zaccagnini, M. Bedoya-Gaitán et N. Valderrama éds. Bonn, Allemagne, Secrétariat de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. 656 pp.