Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

Présentation de l’Initiative pour la restauration au Congrès mondial de la nature de l’UICN

Year published: 03/12/2021

Le programme de l’Initiative pour la restauration (TRI) a été présenté au Congrès mondial de la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui a eu lieu en France du 3 au 11 septembre 2021. La présentation de l’Initiative pour la restauration, qui a non seulement permis de donner plus de visibilité aux travaux soutenus par l’Initiative et aux efforts de restauration de manière générale, mais également d’accroître la sensibilisation à ces travaux, a été marquée par la présence du PDG du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), Carlos Manuel Rodriguez, et des ministres du Kenya et du Pakistan. Ils ont été rejoints par des représentants des trois agences partenaires de l’Initiative pour la restauration: l’UICN, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Dans son discours d’ouverture, le président directeur général du FEM, Carlos Manuel Rodriguez, s’est appuyé sur son expérience en tant que ministre de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica pour mettre l’accent sur les opportunités de restauration et sur l’urgence d’agir. Il a raconté l’incroyable histoire du Costa Rica, où les investissements dans la restauration ont permis de remettre en état les paysages forestiers du pays – le couvert forestier est passé de 22 pour cent en 1985 à environ 55 pour cent aujourd’hui – sans que cela n’affecte la production alimentaire, l’énergie et les besoins en matière de logement.  Il a également déploré le fait qu’aujourd'hui, les jeunes leaders qui défendent la protection de l’environnement et qui cherchent à se faire un nom y parviendront en grande partie non pas en tant que champions de la conversation, mais en tant que champions de la restauration
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Pour donner un aperçu de la façon dont l’Initiative travaille sur le terrain pour surmonter les obstacles à la restauration, un dialogue a eu lieu entre les ministres de deux pays engagés dans le programme de l’Initiative pour la restauration: l’honorable Mohamed Elmi, vice-ministre de l’Environnement et des Forêts du Kenya, et Malik Amin Aslam, ministre fédéral du Pakistan et conseiller du Premier ministre pour le changement climatique. Ils ont été rejoints par Chris Buss, directeur du programme de conservation des forêts de l’UICN, ainsi que par Christophe Besacier, coordonnateur du Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages à la FAO et Benjamin DeRidder, conseiller technique en chef du projet TRI à la FAO.

Au sujet de l’expérience du Pakistan, le ministre Amin Aslam a fait remarquer que les avancées du pays en matière de restauration ont été soutenues par l’engagement et la forte participation des communautés locales, en particulier des jeunes, ainsi que par des politiques favorables qui protègent les investissements dans la restauration et la nature. Ces approches sont intégrées dans le programme de l'Initiative, dans le cadre duquel les partenaires du projet au Pakistan travaillent avec les communautés locales pour mettre en place des mesures incitatives et des mesures visant à restaurer et à protéger les forêts de pins Chilgoza menacées. Cette approche porte déjà ses fruits: augmentation des récoltes, augmentation des revenus et encore d’autres avantages.

La même chose se passe au Kenya, où deux projets inédits de l’Initiative pour la restauration œuvrent pour la restauration de terres dégradées dans la région aride du nord-ouest près du Mont Kulal et dans la zone du delta de la rivière Tana sur la côte sud. Le ministre Elmi a été invité à réfléchir aux ambitions de restauration du Kenya, aux défis et aux leçons tirées. Il a souligné l’importance de mettre les communautés locales au centre des efforts de restauration et d’adapter les interventions de restauration aux besoins spécifiques des paysages et des communautés. Il a également insisté sur la nécessité d’établir des partenariats à l’échelle du paysage et entre les gouvernements locaux et nationaux, notamment pour assurer la protection des ressources fragiles telles que les zones de pâturage des terres arides. Il a ajouté que le principal défi consiste à appliquer les enseignements tirés à plus grande échelle pour réaliser de manière substantielle les ambitions de restauration du Kenya (5,1 millions d’hectares dans le cadre du défi de Bonn) et d’autres pays africains. À cette fin, le programme de l’Initiative travaille avec les parties prenantes des communautés économiques et financières afin de renforcer les capacités à identifier les entreprises et les investissements liés à la restauration, et de mobiliser des capitaux pour la restauration.

L’événement s’est terminé sur une réflexion des intervenants autour de la capacité intrinsèque de la nature à se restaurer si on lui en donne la possibilité, mais aussi sur l’avertissement qu’est la pandémie. Le ministre Amin Aslam a déclaré: «La pandémie de Covid-19 nous a fait entrevoir ce qui se passera si nous n’investissons pas dans la nature, si nous ne renouons pas avec elle. Et la réponse est très claire: la nature se vengera.»

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Joshua Schneck et Temitope Rebecca Abisoye (Programme de conservation des forêts de l’UICN)
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