La FAO soutient 18 jeunes Tunisiens pour améliorer leurs projets d'investissement responsable dans l'agriculture
Plus de 75 personnes dont des jeunes agro-entrepreneurs, des institutions financières, des institutions gouvernementales et des organisations de développement se sont réunis le 24 novembre à Tunis pour célébrer la clôture du programme de soutien à l'investissement responsable des jeunes lancé par la FAO et l' Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) en collaboration avec l' Institut National de la Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT) et avec le soutien financier du Mécanisme multidonateurs flexible de la FAO.
Le partenariat stratégique entre la FAO, l'INRAT et l'APIA a débuté en 2019 dans le but de répondre à deux questions urgentes relatives à la sécurité alimentaire et le développement durable dans le pays. D'une part, les niveaux alarmants du chômage des jeunes, notamment parmi les jeunes les plus instruits, et d'autre part, la négligence des zones rurales et agricoles de l'arrière-pays, qui sont les plus en retard en termes de développement économique.
En encourageant les investissements des jeunes dans les filières agricoles à fort potentiel, le programme vise à contribuer de manière significative au soutien d'une croissance économique durable et inclusive dans ces régions, et à créer des opportunités d'emplois décents dans le secteur agricole pour les jeunes.
Une plateforme multi-acteurs pour des solutions innovantes
L'une des principales réalisations de ce programme a été la création de la plateforme multipartite «Pôle de réflexion sur l'investissement des jeunes agri-entrepreneurs dans les systèmes agricoles et alimentaires» (PRIJA), qui a pour mission d'améliorer l'environnement politique afin de stimuler l'investissement responsable des jeunes dans l'agriculture et de trouver des solutions concrètes aux problèmes identifies.
«L'analyse menée par le PRIJA a permis d'identifier que dans la région de Béja, éminemment rurale et présentant un taux de chômage plus élevé que d'autres régions du pays, certaines chaînes de valeur telles que l'huile d'olive et le lait de brebis ont un grand potentiel entrepreneurial et peuvent contribuer à créer des opportunités pour les jeunes, stimulant ainsi l'économie de la zone», a expliqué Mohamed Elloumi, Directeur du Laboratoire d’Économie rurale de l’INRAT et animateur du PRIJA.
C'est sur la base de ce diagnostic qu'a été lancé le «Pôle agri-accélérateur», un programme pilote d'incubation visant à soutenir les projets d'investissement responsable des jeunes dans la région et dans deux filières à haut potentiel dans le gouvernorat de Béja. Au cours de cette année, le Pôle a soutenu 18 jeunes agri-entrepreneurs dans l'idéation, la réalisation et la mise en œuvre de leurs projets.
Aider les jeunes Tunisiens à s'épanouir dans le secteur agricole
Pendant 4 mois, les jeunes ont été soutenus par des formateurs spécialisés dans l'accompagnement de ce type de projet. « La formation avec les autres participants et les formateurs nous a aidés à affiner nos idées de projet et à les rendre plus réalisables », a déclaré Ahmed Gharbi, l'un des jeunes entrepreneurs participant au programme.
«Grâce à ce programme, beaucoup de choses ont changé en moi et je suis passé du statut de rêveur à celui de réaliste et de futur entrepreneur», a expliqué Iness Messaoudi, un autre jeune agro-entrepreneur qui a bénéficié du programme.
Après cette période de formation, une session de « pitching » a été organisée afin que les jeunes puissent présenter leurs projets à des institutions financières et tenter d'obtenir les fonds dont ils ont besoin pour lancer ou développer leurs projets.
10 projets d’investissement prometteurs et « responsables » sélectionnés
Sur les 18 jeunes qui ont participé au «Pôle agri-accélérateur», 10 ont été sélectionnés et ont reçu un financement de 8.000 TND (2.781 EUR).
«Dans la sélection des projets gagnants, nous avons intégré des critères d'investissement responsable afin que l'investissement soit rentable, tant sur le plan économique pour les jeunes que sur le plan social et environnemental», a déclaré Yannick Fiedler, chargé de programme à la FAO.
Un exemple de cet engagement en faveur de la durabilité sociale et écologique est le projet d'Amal Mekni, l'une des personnes sélectionnées. Son projet consiste à élever des moutons noirs Thibar, une race locale typique, pour produire du fromage de haute qualité.
«Mon projet est une opportunité pour la région de Béja Nord, car je valorise principalement les produits locaux et typiques des femmes rurales. Ma perspective à moyen et long terme est d'avoir une ferme pilote qui valorise tous les produits de notre région», a-t-elle déclaré.
Pour sa part, Nada Soltani, l'une des plus jeunes participantes qui a récemment terminé ses études, a expliqué: «Mon projet est écologiquement durable. Je vais utiliser des additifs probiotiques et je vais essayer d'obtenir une certification biologique. De cette façon, j'aurai la garantie d'offrir un produit sain et biologique et la confiance du consommateur sera renforcée».
Les jeunes qui ne sont pas sélectionnés continueront à recevoir un soutien jusqu'à ce que leur plan d'affaires soit terminé. Cette étape sera suivie de sessions de mise en relation avec des institutions financières et des banques pour le financement. «Tous nos jeunes sont gagnants, mais il y en a qui recevront un soutien financier et d'autres non», a conclu Monia Ben Romdhane, Directeur du département Assistance au développement des entreprises de l'APIA.
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