Cohérence des réponses en matière de sécurité alimentaire: intégration du droit à l’alimentation dans les initiatives internationales et régionales relatives à la sécurité alimentaire

Événement parallèle multipartite « Réaliser le droit à l'alimentation : utilisation durable des ressources phytogénétiques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle »

15 mars 2011 – Bali, Indonésie


QUATRIÈME SESSION ORDINAIRE DE L’ORGANE DIRECTEUR DU TRAITÉ INTERNATIONAL SUR LES RESSOURCES PHYTOGÉNÉTIQUES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE

Réaliser le droit à l’alimentation: Utilisation durable des ressources genetiques pour la securite alimentaire et nutritionnelle

Communiqué de presse - 16 mars 2011

Un événement multipartite sur la « Réalisation du droit à l’alimentation: utilisation durable des ressources phytogénétiques pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle » a eu lieu au Bali International Convention Centre, en Indonésie le 15 mars 2011 en marge de la Quatrième session de l’organe directeur (GB4) du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA). Il était parrainé par le gouvernement espagnol et organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en étroite collaboration avec le Secrétariat du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. La réunion a été organisée conjointement par la branche Partenariats avec la société civile et le secteur privé, la division Nutrition et protection des consommateurs et la division Droit à l'alimentation, économie de l'agriculture et du développement de la FAO. Elle était présidée par le Professeur José Esquinas-Alcázar, directeur de la chaire d’études sur la faim et la pauvreté de l’université de Cordoue (Espagne).

Le partage des expériences et des enseignements en matière de planification efficace des politiques et des programmes et de recherche factuelle a permis de sensibiliser les participants à la valeur spécifique des ressources phytogénétiques et à leur contribution à la diversité du régime alimentaire, à la santé et à la nutrition dans le contexte de la réalisation du droit à l’alimentation ainsi que d'atteindre un consensus.

80 experts en matière de développement agricole et rural, d'environnement ainsi que de sécurité alimentaire et nutritionnelle présents pour GB4 ont participé à l'événement. Le panel était composé de représentants de gouvernements, d’organes intergouvernementaux régionaux, d’instituts de recherche, d’universités, de la société civile, d'organisations non gouvernementales et du secteur privé.

Sur le plan national et régional, des représentants des gouvernements du Bhoutan, de la Bolivie, de la Communauté de développement de l’Afrique australe et de l'Union européenne ont présenté des politiques, des stratégies et des programmes pour la protection et l'utilisation durable de diverses cultures aux fins de sécurité alimentaire et nutritionnelle s’appuyant sur une approche fondée sur les droits de l’homme. Des représentants d’organisations d’agriculteurs, du secteur privé et d’instituts de recherche ont présenté leur point de vue et leurs difficultés et émis des recommandations concernant la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le contexte du droit à l’alimentation.

Le président a effectué la synthèse des présentations et des débats. La contribution des ressources phytogénétiques à la sécurité alimentaire et nutritionnelle doit faire l'objet d'un dialogue entre les principales parties prenantes, à l'exemple du Comité sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA) réformé[1]. Toutes les parties prenantes conviennent qu’il faut assurer l’accès à la consommation d’une alimentation adéquate en termes de quantité et de qualité, dont des pratiques d’utilisation durable et de conservation des ressources phytogénétiques garantissent la variété, la diversité, la valeur nutritionnelle et la sécurité.

La mise en œuvre de tous les articles du Traité requiert de sensibiliser davantage l’opinion publique afin que la société civile et le secteur privé fassent pression sur les hommes politiques. Les ressources phytogénétiques ne constituent pas un agenda isolé. Pour jeter un pont entre les pays développés et en développement, la sécurité alimentaire et le changement climatique, les zones urbaines et les régions rurales, il faut que les différents secteurs et parties prenantes collaborent, ce qui nécessite davantage de cohérence. Le représentant du gouvernement du Bhoutan a très justement évoqué la politique de Bonheur national brut de son pays et ses indicateurs d’équilibre entre développement humain, conservation environnementale et croissance économique dans un contexte de ressources naturelles limitées. Le représentant de la Bolivie a souligné l’importance d’adopter une approche multisectorielle avec participation active d'organisations sociales pour définir et mettre en œuvre des politiques et des lois relatives à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la souveraineté alimentaire et au droit à l’alimentation et de considérer les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture comme une question essentielle. Le directeur général de Biodiversity International a rappelé qu’il fallait impérativement connaître les aliments traditionnellement consommés. La représentante des agriculteurs asiatiques a recommandé la création d’une fenêtre de financement spécifique pour la conservation in situ afin de protéger efficacement les droits des agriculteurs. Les participants de la société civile ont insisté sur le rôle des ressources génétiques dans le renforcement de la souveraineté alimentaire et indiqué que des modèles non durables de développement tels que la monoculture coûtaient cher en termes de biodiversité. La représentante du secteur privé a insisté sur le fait que les parties contractantes devraient inclure leurs ressources génétiques du domaine public dans le système multilatéral et appuyer le développement de cultures contribuant à la diversification du régime alimentaire et à une meilleure nutrition.

Les futurs messages de plaidoyer, par exemple à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, devraient mettre globalement l’accent sur l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans une perspective de droit à l’alimentation.


[1] Sa nouvelle structure permet à toutes les parties prenantes mondiales, régionales et nationales du CSA d’intervenir. Elle comprend un Bureau, un Groupe consultatif, une session plénière, un Panel d’experts de haut niveau (HLPE) et un Secrétariat (http://www.fao.org/cfs/fr).

 

Événement organisé et financé par