Inland Fisheries

LES PECHES CONTINENTALES D'AFRIQUE. CIFA Occasional Paper. No. 7 (Fr).

Overview of inland fisheries
01/01/1979

Les eaux continentales d'Afrique ont probablement donné lieu aux meilleures études sur les milieux aquatiques tropicaux. Les lacs naturels, les lacs artificiels et les cours d'eau d'Afrique ont été étudiés dans le cadre de projets extensifs et parfois intensifs et l'information ainsi recueillie a servi de référence pour l'évaluation d'autres pêches continentales des tropiques. Néanmoins, à l'échelle du continent africain, la couverture documentaire reste peu dense et les méthodologies statistiques sur lesquelles reposent bon nombre des estimations citées ici ont une valeur douteuse. En fait, bien des rendements paraissent avoir été calculés intuitivement par des procédés empiriques très approximatifs ou, plus récemment, par l'application d'indices fondés sur des données concernant d'autres plans d'eau analogues. En outre, une partie seulement de la production est déclarée et enregistrée dans les statistiques officielles. Le produit des pêches de subsistance de petits cours d'eau et d'autres plans d'eau, par exemple, peut être consommé directement. Les quantités capturées dans ces pêcheries sont sans doute très importantes, étant donné que d'après une analyse de Welcomme (1976) les tonnages effectivement capturés dans les eaux courantes sont environ deux fois supérieurs à ceux qui figurent dans les statistiques des prises. Par conséquent, les estimations des captures sont probablement au-dessous de la réalité.

La pêche a augmenté régulièrement en Afrique de 1950 à 1970, date à laquelle il a commencé à apparaître que beaucoup de pêcheries étaient au voisinage de la pleine exploitation. Depuis lors, les pêches traditionnelles ont tendu à se stabiliser et parfois à diminuer, les stocks étant surexploités ou soumis à des conditions climatiques défavorables. Néanmoins, il reste quelques pêcheries hors du commun ou peu accessibles dont la mise en exploitation systématique pourrait entraîner un nouvel accroissement de la production halieutique. Alors que l'ouverture de nouvelles pêcheries et la diffusion de l'aquiculture tendent à accroître la production, les altérations du milieu tendent à faire disparaître certaines pêchés. Par exemple, la production du lac artificiel de Kainji compense tout juste la perte de rendement des plaines d'inondation situées en aval du barrage. Il est donc probable que dans bien des cas, les potentiels mentionnés dans le présent document ne seront pas réalisables. Selon toute probabilité, les pertes et les gains ne feront que s'équilibrer plus ou moins exactement de sorte que la production du continent s'établirait autour de 1,5 million de t.

A l'heure actuelle, le total des captures nominales de poisson d'eau douce est évalué à environ 1 400 000 t mais pour les raisons mentionnées dans l'introduction les captures effectives dépassent probablement ce chiffre. Le chiffre potentiel des captures nominales, soit 1 900 000 t, représente un accroissement de 26 pour cent mais à cause de la surexploitation de certaines pêcheries et des pertes de production dues à la dégradation de l'environnement, il est douteux que la pêche proprement dite donne jamais ce tonnage. Quoi qu'il en soit, onze pays ont un potentiel d'accroissement résultant des données halieutiques, seules dix sembleraient être stables et dans cinq autres il dépend en grande partie des variables climatiques que la production augmente, diminue ou soit stationnaire.

Quant à l'aquiculture, sa contribution possible à l'accroissement de la production reste à l'heure actuelle complètement hypothétique. Certes, le potentiel existe mais dans le climat socio-économique existant il ne sera peut-être jamais réalisé.

L'importance des pêches continentales d'Afrique ressort du fait que dans les pays décrits 54 pour cent de la production halieutique totale provient des eaux intérieures. Fait encore plus significatif, la part des pêches continentales dépasse 90 pour cent dans onze pays sur trente-deux.