Les repas scolaires, inscrits dans la loi à Cabo Verde


Ana Laura Touza, Représentante de la FAO à Cabo Verde

L’appui de la FAO au renforcement de la résilience, de la nutrition, de la santé et de la sensibilisation à l’hygiène pour les enfants, les familles et les collectivités ©FICASE

20/04/2021

Praia, le 20 avril 2021 – Le petit État insulaire en développement de Cabo Verde, au large des côtes d’Afrique de l’Ouest, est confronté à des sécheresses récurrentes et souffre d’autres vulnérabilités environnementales et socioéconomiques. Face à l’étendue des besoins, un programme national d’alimentation scolaire a débuté en 1979 avec l’appui du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Au terme de plus de 30 ans d’exécution de ce programme, qui touche 100 pour cent des écoles primaires, le Gouvernement de Cabo Verde a pris le relais de son financement et de son administration avec les Ministères de l’éducation, de la santé et de l’agriculture, des municipalités locales et des organisations non gouvernementales.

Dans la phase de transition pendant laquelle la gestion a été transférée du PAM aux autorités du pays, de 2010 à 2015, la FAO a mis en place et dirigé un programme conjoint des Nations Unies, le Programme national d’alimentation et de santé scolaires (dont le sigle est PNASE en portugais), qui a aidé le pays à passer progressivement d’un programme d’alimentation scolaire de base à une approche plus large comprenant des potagers scolaires, l’achat de produits frais sur place et une éducation nutritionnelle.

Aujourd’hui, plus de 86 000 enfants en âge scolaire bénéficient de repas scolaires à Cabo Verde. Considéré comme une réussite totale, le programme de repas de cantine et d’action sanitaire en milieu scolaire est l’un des principaux déterminants du taux élevé de scolarisation dans le pays, qui atteint 96 pour cent environ, pour les filles et les garçons, dans le primaire et le secondaire.

Outre qu’il améliore la sécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants scolarisés, ce programme contribue à la protection sociale des familles les plus pauvres. ©FICASE

Le rôle de la FAO

En tant qu’organisme chef de file du programme conjoint, la FAO a eu pour tâche l’intégration et l’encadrement de toutes ses composantes et activités, en faisant naître des synergies avec les autres organismes.

Le programme comportait quatre volets: renforcer et améliorer l’accès à une offre alimentaire équilibrée pour les enfants scolarisés en maternelle et en primaire, diversifier les repas scolaires grâce à des produits locaux et créer des créneaux économiques pour les producteurs locaux (hommes et femmes), renforcer la connaissance des aliments et de l’environnement chez les élèves du primaire grâce à des potagers éducatifs rattachés aux écoles et renforcer les connaissances et les compétences en matière de nutrition et d’hygiène dans le milieu scolaire en intégrant la nutrition dans les programmes scolaires.

Dans ses interventions, la FAO a aidé le Gouvernement caboverdien à doter ce programme d’un cadre juridique, ce qui a permis d’inscrire l’alimentation scolaire dans la législation nationale en 2015, et a prêté appui à la prise en main intégrale et effective de ce programme par le pays.

Dans ses interventions, la FAO a aidé le Gouvernement caboverdien à doter ce programme d’un cadre juridique, ce qui a permis d’inscrire l’alimentation scolaire dans la législation nationale en 2015 ©FICASE

Répercussions durables

Ce programme a renforcé l’éducation à la nutrition, à la santé et à l’hygiène chez les enfants, leurs familles et leur entourage, ainsi qu’auprès du personnel scolaire, dont les enseignants et les cuisiniers. Il a aussi privilégié l’achat de produits frais et nutritifs auprès des producteurs locaux, s’intégrant ainsi dans les économies locales et élargissant les perspectives économiques. Outre qu’il améliore la sécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants scolarisés, il contribue à la protection sociale des familles les plus pauvres et à l’égalité femmes-hommes.

Au cours de ces dernières années, Cabo Verde a adopté une démarche de sécurité alimentaire et nutritionnelle axée sur les droits, en inscrivant celle-ci dans sa législation sur le droit à une alimentation et une nutrition adéquates (2018). La loi affirme les principes qui fondent le droit à l’alimentation, parmi lesquels la non-discrimination, l’équité, la dignité humaine, la protection des personnes vulnérables, l’autonomisation et la participation des populations ainsi que la transparence de l’action publique.

Le PNASE a concrétisé en masse tous les résultats escomptés, non seulement dans l’offre d’aliments frais et nutritifs aux enfants scolarisés dans tout le pays, mais aussi en activant un mécanisme d’exécution bien structuré qui jouit d’une reconnaissance publique.

Des partenariats fructueux

Ce programme a été mis en œuvre en coordination avec un réseau de partenaires solidement établi, ceux-ci étant désormais essentiels pour garantir que ces activités demeurent en prise avec les besoins réels de la population et permettre une complémentarité et une synergie entre les différents secteurs que sont l’éducation, la santé et l’économie.

Selon la FAO, la transposition réussie de ce programme dans d’autres pays passe par la recherche d’une complémentarité croisée, forte et efficace. Les gouvernements doivent prendre la direction des opérations, en garantissant aux programmes d’alimentation scolaire l’appui des politiques publiques, du législateur et de programmes pourvus d’un financement national.

La mise en commun des connaissances par des échanges d’expérience avec des pays tiers est aussi très importante pour enrichir le programme de pratiques exemplaires et tirer les leçons de l’action nutritionnelle en milieu scolaire.


Partenaires techniques

  • Programme alimentaire mondial (PAM)
  • Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
  • Organisation mondiale de la Santé (OMS)
  • Gouvernement de Cabo Verde

Partenaires fournisseurs de ressources

  • Coopération Luxembourgeoise

2. Zero hunger, 4. Quality education, 5. Gender equality