Antigua-et-Barbuda et l’aquaponie


Par Renata Clarke, Coordonnatrice sous-régionale pour les Caraïbes

©FAO/Stankus - Un lieu unique, à la fois ferme et centre de formation, où l’on produit à la fois du poisson et des légumes, qui contribue à une alimentation plus saine et génère des moyens de subsistance durables.

18/10/2021

Dans l’Upper Renfrew, une zone résidentielle calme de Saint John’s à Antigua et Barbuda, se trouve Indies Greens, un lieu unique, à la fois ferme et centre de formation aquaponique. On y pratique à la fois l’aquaculture et la culture hydroponique pour élever des poissons tout en cultivant des légumes.

Ce lieu a été créé en 2016 pour répondre à la demande croissante en produits halieutiques dans les îles jumelles, ainsi qu’au désir grandissant de manger et de vivre plus sainement. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a appuyé l’élaboration du centre de formation de la ferme Indies Greens et en a financé la construction.

Cette ferme aquaponique produit des légumes tels que de la salade et des épinards, ainsi que des plantes aromatiques comme la ciboulette et la menthe, mais aussi du tilapia à des fins commerciales. Mais son activité ne s’arrête pas là, il s’agit également d’un centre de formation sur le long terme, non seulement pour Antigua-et-Barbuda mais aussi pour l’ensemble de la région des Caraïbes.

©FAO/Stankus - (en haut à gauche) Ces étangs de poissons produisent du tilapia de haute qualité. (en bas à droite) Dans le cadre du projet aquaponique d’Antigua, l’agriculteur combine l’aquaculture en recirculation avec des légumes hydroponiques – l’eau de poisson est utilisée comme engrais pour les plantes, et les plantes nettoient l’eau pour les poissons. Cela produit de la laitue croustillante vendue sur le marché.

L’aquaponie est de plus en plus populaire car elle se prête à des projets de tailles diverses. Il peut s’agir d’une production à grande échelle nécessitant des investissements publics et privés mais aussi de structures bien plus petites, ce qui rend ce secteur attractif pour les jeunes exploitants d’Antigua-et-Barbuda, qui ont parfois des ressources financières limitées.

Conscient de la nécessité d’une collaboration entre secteur public et secteur privé, le Gouvernement d’Antigua-et-Barbuda a fait du développement de l’aquaponie une priorité et a sollicité l’assistance technique de la FAO pour développer le secteur.

La FAO est intervenue par l’intermédiaire du projet «révolution bleue» (Blue Revolution Project), qui soutient le développement et la gestion durables de l’aquaculture, pour permettre à Antigua-et-Barbuda de poursuivre le développement de la ferme aquaponique Indies Greens (une entité privée) tout en élaborant des supports de formation en prévision d’activités locales et régionales.

©FAO/Stankus - Le produit final – délicieux tilapia aquaponique.

Depuis la création du centre de formation à Indies Greens, la FAO et le projet «révolution bleue» ont noué avec la ferme un partenariat qui permet à des personnes venant des Bahamas, de la Barbade et de Saint-Kitts-et-Nevis de participer aux formations qu’elle propose, tandis que le projet CC4FISH sur l’adaptation au changement climatique du secteur de la pêche dans les Caraïbes orientales a permis de former des personnes venant de la Grenade et de Sainte-Lucie, ajoutant encore aux retombées positives pour la région.

Les investissements portent leurs fruits: Indies Greens produit plus de 10 tonnes de tilapia par an et environ 3 500 salades par mois.


Au terme de leur formation, les exploitants obtiennent le titre convoité de maître formateur et peuvent à leur tour former d’autres personnes à Antigua et Barbuda et dans toutes les Caraïbes. Certains des maîtres-formateurs ont également conçu et mis en place leur propre installation aquaponique grâce à des partenariats public-privé: quand le système fonctionne à pleine capacité, il peut générer plus de 1 000 USD par mois.

Grâce à l’aide de la FAO, à la coopération internationale apportée par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et au succès des partenariats public-privé, Antigua et Barbuda n’a pas seulement augmenté sa production d’aliments sains, elle a également renforcé les moyens de subsistance des exploitants en tirant parti de l’innovation et du transfert de connaissances et de technologie.

2. Zero hunger, 8. Decent work and economic growth, 14. Life below water