Un livre sur les plantes utiles de l'Amazonie met la science à la portée des gens

La FAO l'a diffusé pour marquer la clôture de l'Année internationale des forêts

20 décembre, 2011, Rome - Une nouvelle étude de la FAO publiée aujourd'hui montre comment les fruits et les plantes de la forêt amazonienne peuvent être utilisés pour améliorer l'alimentation des gens et leurs moyens de subsistance. Il s'agit d'une publication facile à lire car rédigée dans un langage accessible. Elle sort la science de sa tour d'ivoire au profit de l'action de terrain et la met à la portée du commun des mortels.

L'ouvrage intitulé Arbres fruitiers et plantes utiles dans la vie amazonienne a été produit par la FAO, le Centre de recherche international sur les forêts et Peuple et plantes international (People and Plants International). Il a été dévoilé lors d'une cérémonie à la FAO marquant la clôture de l'Année internationale des forêts.

«Durant l'Année internationale des forêts, nous avons réussi à mettre en évidence les liens étroits entre les peuples et les forêts, ainsi que les nombreux avantages que procurent les forêts si elles sont gérées par les communautés locales de façon durable», a déclaré M. Eduardo Rojas-Briales, Sous-Directeur général de la FAO responsable du Département des forêts.

«Environ 80 pour cent des personnes vivant dans les pays en développement comptent sur les produits forestiers non ligneux tels que les fruits et les plantes médicinales pour leurs besoins nutritionnels et de santé. Ce nouveau livre fournit des informations complètes sur les fruits et les plantes de l'Amazonie, et est un parfait exemple de la façon dont on peut rendre nos connaissances accessibles aux populations pauvres afin qu'elles puissent maximiser les avantages des produits et services forestiers et améliorer leurs moyens de subsistance.

«Tandis que l'Année internationale des forêts touche à sa fin, nos efforts vont se poursuivre pour la promotion d'une gestion durable des forêts et l'importance d'impliquer les communautés forestières dans les initiatives de développement», a ajouté M. Rojas-Briales.

Une approche unique

La présentation et la mise en page de ce livre permettent au lecteur non averti d'extraire néanmoins des connaissances utiles notamment grâce aux illustrations et aux chiffres. Vingt-cinq pour cent des gens dans les pays en développement sont pratiquement analphabètes et dans les zones rurales ce pourcentage peut atteindre près de 40%.

 «Quelque 90 chercheurs brésiliens et internationaux qui étaient d'accord pour présenter leurs recherches aux villageois ruraux dans d'autres formats - notamment des blagues, des recettes et des photos - ont collaboré à la production de ce livre», a indiqué Mme Tina Etherington, qui a supervisé le projet de publication pour le compte du Département des forêts de la FAO. «Et un certain nombre d'agriculteurs, de sages-femmes, de chasseurs et de musiciens ont également apporté leurs contributions et expériences précieuses. Le livre est d'un intérêt certain pour un public mondial du fait de sa manière vraiment novatrice de présenter la science et de montrer ainsi comment les techniques scientifiques peuvent être transférées à d'autres domaines dans le monde.

Mme Patricia Shanley, experte auprès du Centre de recherche international sur les forêts et rédactrice-en-chef de la publication, a déclaré: "C'est un livre peu commun. Ecrit par et pour des villageois ruraux peu cultivés, il renferme une multitude d'avis sur les valeurs multiples des forêts."

Et Mme Shanley d'ajouter: "Cet ouvrage permet la coexistence des données sur la nutrition et l'écologie aux côtés de la musique et du folklore donnant ainsi vie aux forêts et à leurs habitants."
 
Pour sa part, Mme Marina Silva, ancien Ministre de l'environnement du Brésil, dans sa préface de l'ouvrage, écrit notamment: "Ce livre est un poème extraordinaire à propos de l'Amazonie."

Forêts - et alimentation - à risque

L'Amazonie est la plus grande forêt tropicale restant dans le monde. Quelque 25 millions de personnes vivent dans la seule Amazonie brésilienne. La déforestation, les incendies et les changements climatiques pourraient devenir autant de causes de déstabilisation de la région et pourraient entraîner en 65 ans un rétrécissement de la forêt d'un tiers par rapport à sa taille actuelle, selon la publication.

Outre les services environnementaux qu'elles fournissent, les forêts, et notamment la forêt amazonienne, sont aussi une riche mine au plan nutritionnel. Leurs fruits fournissent des nutriments essentiels, des minéraux et des antioxydants qui maintiennent le corps en bonne santé et résistant aux maladies.

A titre d'exemple, les fruits du palmier buriti renferment les plus hauts niveaux connus de vitamine A de toutes les plantes du monde. Le fruit açai est considéré comme un «super aliment» en raison de ses puissantes propriétés antioxydantes et sa teneur en acides gras de type oméga.

Les noix du Brésil sont riches en une protéine complète similaire à la teneur en protéines du lait de vache, ce qui explique qu'on les surnomme la «viande» du règne végétal, lit-on dans la publication.

Foto: ©FAO/Giuseppe Bizzarri
Dans la forêt amazonienne du Brésil, les noix sont une source précieuse de calories, d'huiles et de protéines pour une grande partie de la population rurale et urbaine.