Célébrer la coopération Sud-Sud et les partenariats innovants pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté

L’événement en Ouganda marque le dixième anniversaire du Programme de Coopération Sud-Sud (CSS) FAO-Chine

25 novembre 2019, Kampala, Ouganda - À travers la Coopération Sud-Sud, les pays du sud échangent leur expertise technique et créent des partenariats innovants qui, s'ils sont renforcés, peuvent continuer à jouer un rôle fondamental en vue de réaliser les Objectifs de développement durable.

Tel est le message de la cérémonie de lancement d'un événement de trois jours qui se tenait à Kampala, en Ouganda, à l'occasion du dixième anniversaire du Programme de Coopération Sud-Sud FAO-Chine et de la Coopération triangulaire.

Avec l'appui de la Chine, le programme a profité directement à plus de 70 000 personnes dans des pays en développement d'Afrique subsaharienne et d'Asie. A l'occasion de ce dixième anniversaire, le thème de l'événement « Inspiration, Inclusion et Innovation » renvoie aux réussites du programme et se penche vers l'avenir.

« Le succès du Programme de Coopération Sud-Sud FAO-Chine ne concerne pas que le transfert technique, le renforcement des capacités et la participation des femmes et des jeunes du monde rural à un travail commun effectué main dans la main » a dit M. Abebe Haile-Gabriel, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l'Afrique.

« Ce qui mérite encore davantage notre attention, c'est l'effet catalytique qui a permis que d'autres pays se décident à rejoindre la FAO afin de lutter contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition ainsi que la pauvreté », a-t-il ajouté.

Le Président de l'Ouganda, M. Yoweri Kaguta Museveni, sera l'invité spécial de l'événement du 26 novembre. Les célébrations de l'anniversaire ont attiré plus de 200 délégués de plus de 40 pays, et parmi eux des ministres de l'agriculture de pays qui participent à la CSS.

La Coopération Sud-Sud (CSS) et la Coopération triangulaire, auxquelles des pays tiers et d'autres partenaires se sont joints, se fondent sur le principe de solidarité ; elles se sont révélées efficaces pour créer de nouveaux emplois, construire des infrastructures et promouvoir le commerce, et elles offrent en outre un modèle complémentaire face au lien traditionnel qui existe entre donateurs et bénéficiaires.

La FAO s'est depuis longtemps illustrée en faisant la promotion de la Coopération Sud-Sud et de la Coopération triangulaire ; au cours des vingt dernières années plus de 370 millions dollars ont été investis dans des projets et des activités dans ce domaine et plus de 2 000 experts et techniciens ont été envoyés dans différents pays. Actuellement, la FAO a environ 40 projets de ce type dans plus de 90 pays hôtes, dont l'Ouganda.

Des responsables et des experts se sont réunis lors de l'événement de Kampala afin de faire le point sur les résultats, les innovations et les leçons apprises au cours des dix premières années dans le cadre du Programme CSS FAO-Chine et afin d'élaborer une nouvelle stratégie pour les années à venir.  La numérisation de l'agriculture et l'utilisation de plateformes numériques destinées à aider les agriculteurs et les producteurs sont une priorité tout comme le sont les services financiers qui visent à aider les personnes pauvres vivant en milieu monde rural à accroître leurs revenus et à sortir de la pauvreté, conformément aux Objectifs de développement durable des Nations Unies.

M. Abebe Haile-Gabriel a indiqué qu'il était essentiel d'arriver à attirer davantage d'investissements issus du secteur privé et à faciliter la participation des pays développés et en développement.

« Les effets n'auront lieu à grande échelle que lorsque les gouvernements nationaux - aussi bien des pays bénéficiaires que des pays donateurs - seront capables d'identifier, de cartographier, de documenter et de diffuser les bonnes pratiques », a-t-il déclaré.

Il a souligné que la FAO s'était aussi fixée l'objectif ambitieux de créer jusqu'à 200 partenariats avec des institutions académiques et des instituts de recherche en vue de promouvoir des échanges techniques et le renforcement des capacités.

Le soutien important de la Chine

Depuis que la FAO et la Chine ont établi le Programme CSS en 2009, des experts chinois ont partagé leurs connaissances et leurs technologies avec des agriculteurs locaux en Afrique et en Asie, permettant à ces derniers d'augmenter leur productivité et la durabilité de leurs activités au niveau notamment de la production de céréales, de l'élevage des animaux, de l'horticulture, des pêches, de l'aquaculture et de la gestion et la conservation des eaux et des sols.

Des centaines de technologies à bas coût ont été introduites dont 330 espèces d'animaux et de végétaux, 120 pratiques de production et 200 types de machines et d'outils agricoles. Au total, 1 300 sessions de formation ont été organisées dans plusieurs pays et plus de 290 experts et techniciens chinois se sont rendus directement dans 12 pays.

Le programme a aussi reçu l'aide du Brésil, de l'Inde, de la Corée, de l'Allemagne, du Japon et des Pays-Bas qui ont collaboré par le biais de la Coopération triangulaire.

Le Nigéria, l'Ouganda, la Namibie, le Sri Lanka et la Mongolie font partie des pays qui ont bénéficié des initiatives CSS destinées à améliorer la sécurité alimentaire, les moyens d'existence et les revenus des petits producteurs familiaux.

Depuis décembre 2011, l'Ouganda est un des bénéficiaires des projets CSS qui visent à améliorer le secteur agricole et à encourager l'adoption de nouvelles stratégies pour accroître la production et la rentabilité des récoltes, de l'élevage et des pêches.

En outre, les experts ont travaillé avec des agriculteurs en Namibie pour encourager la production agricole durable en s'appuyant sur l'expérience de la Chine dans la production de riz, dans la gestion des sols et des ravageurs et dans la production du millet et de produits horticoles. La formation pratique fournie sur le terrain par des experts chinois a permis aux agriculteurs namibiens d'augmenter leur rendement de riz de plus de dix pour cent, essentiellement grâce à l'utilisation de nouvelles techniques de production du riz.

Au Nigéria, 650 experts et techniciens chinois sont envoyés dans plusieurs pays pour partager leur expérience dans le domaine de la production du riz, de l'aquaculture et autres ; et au Kenya, à travers un autre projet dans le cadre d'une collaboration triangulaire, la Chine collaborera avec l'Allemagne et le Kenya pour développer une filière du thé résiliente et neutre en carbone et un marché pour les produits du thé. Le Kenya est le troisième pays producteur de thé et le premier en Afrique et le changement climatique représente une menace de poids pour sa production de thé.

Un nouveau projet régional CSS en Asie du Sud-Est s'intéressera aussi à la lutte contre les maladies animales transfrontalières comme la peste porcine africaine dans le Bassin du Mékong qui réunit le Laos, le Cambodge et la Birmanie.

Lancé en 2019, le projet qui se déroulera sur une période de trois ans, a pour but de renforcer la collaboration afin d'améliorer la détection, la prévention et de lutter contre la propagation de la peste porcine africaine (PPA) sans oublier de résoudre les problèmes liés aux maladies porcines endémiques dans les pays concernés.


Faits et chiffres relatifs au programme de la Coopération Sud-Sud FAO-Chine

• Plus de 70 000 bénéficiaires directs à l’échelle locale dans les zones rurales et plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires indirects

• 1 000 personnes dans plus de 100 pays ont assisté à plus de 40 événements destinés au renforcement des capacités (visites d’étude, cours de formation de haut niveau, ateliers, séminaires, réunions d’experts, dialogues sur les politiques, colloques et forums);

• Plus de 290 experts et techniciens chinois ont été envoyés dans 12 pays (dix en Afrique et deux en Asie), dont plus de 240 pour une durée de deux ans dans des villages afin de renforcer les capacités main dans la main et face à face ;

• Un fonds fiduciaire chinois de 80 millions USD a permis de soutenir les activités du Programme et a favorisé la création d’autres partenariats CSS.

La Coopération Sud-Sud (CSS) et la Coopération triangulaire (CTr) se sont révélées toutes les deux efficaces pour créer de nouveaux emplois, construire des infrastructures et promouvoir le commerce dans les pays du Sud. Les deux types de coopération visent à encourager la création d’un cadre général pour une meilleure collaboration entre les pays en développement et offrent un modèle complémentaire face au lien traditionnel qui existe entre donateurs et bénéficiaires.


Photo: ©FAO
Plantations de graines de mangues au Nigéria.