L’Annuaire statistique de la FAO est la principale source de données sur l’alimentation et l’agriculture

La synthèse populaire des tendances alimentaires et agricoles mondiales revient avec une coloration numérique, juste à temps pour la Journée mondiale de la statistique

20 octobre 2020, Rome - À l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire et de la troisième Journée mondiale de la statistique, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publie aujourd'hui son Annuaire statistique remanié, qui compte cette année 366 pages et offre également pour la première fois l'interactivité numérique et des ensembles de données téléchargeables. 

L'Annuaire mondial statistique de l'alimentation et de l'agriculture 2020 offre une synthèse des principaux facteurs qui entrent en jeu dans le paysage mondial actuel de l'alimentation et de l'agriculture, y compris l'évolution des pratiques agricoles, de l'utilisation des intrants, de l'utilisation de la main-d'œuvre, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, des émissions de gaz à effet de serre et de l'impact de l'agriculture sur l'environnement. 

La FAO est un important fournisseur de données mondiales sur l'agriculture et la sécurité alimentaire avec, en particulier, le portail FAOSTAT, qui suit environ 20 000 indicateurs couvrant 245 pays et territoires, le portail de données sur les objectifs de développement durable et la nouvelle Plateforme de données géospatiales Main dans la main, qui met à profit l'innovation et un large éventail de partenaires pour identifier les projets de développement réalisables.

«Aujourd'hui plus que jamais, des statistiques à jour, exactes et de qualité sont essentielles pour suivre les tendances et éclairer les décisions, qu'il s'agisse du défi à long terme de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ou de la menace immédiate que représente la pandémie du COVID-19», dit José Rosero Moncayo, Directeur de la Division de la statistique à la FAO. «La FAO est déterminée à garantir le libre accès à des données à jour, fiables et sûres, car elles forment la base d'éléments factuels dont les pays ont besoin pour prendre des décisions et suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs convenus».

L'Annuaire est divisé en quatre chapitres thématiques: dimensions économiques de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche; production, commerce et évolution des prix; sécurité alimentaire et nutrition; et viabilité écologique. Il s'accompagne de l'Annuaire statistique de poche de la FAO, qui renvoie rapidement et facilement aux principaux faits et tendances de l'alimentation et de l'agriculture.

Points clés à retenir

La contribution globale de l'agriculture au produit intérieur brut mondial a augmenté de 68 pour cent entre 2000 et 2018, pour atteindre 3 400 milliards de dollars américains. L'Asie représente 63 pour cent de ce total, tandis que l'Afrique est le continent qui connaît la croissance la plus rapide, avec près de deux fois le rythme mondial. 

Pendant le présent millénaire, le nombre de personnes employées dans l'agriculture a diminué pour atteindre 884 millions, soit 27 pour cent de la population active mondiale, contre 1 050 millions, soit 40 pour cent, en 2000. Ce déclin s'est principalement produit en Asie, bien que la plus forte baisse ait été observée en Europe, où seulement 5,3 pour cent de la population active travaille dans ce secteur, contre 49 pour cent en Afrique. 

L'Annuaire note également que 37,1 pour cent de ces travailleurs sont des femmes, qui représentent plus de la moitié de la main-d'œuvre agricole dans 22 pays.

L'utilisation mondiale de pesticides a augmenté d'un tiers pour atteindre 4,1 millions de tonnes chaque année, bien qu'elle soit stable depuis 2012. La Chine est le premier utilisateur mondial, déployant plus de quatre fois plus de pesticides que le Brésil et les États-Unis. 

L'utilisation mondiale d'engrais a augmenté pour atteindre 53 millions de tonnes, soit environ 121 kilogrammes par hectare de terre cultivée, l'azote étant le produit chimique dominant et le potassium celui dont l'utilisation croît le plus rapidement. Les augmentations les plus rapides ont eu lieu en Afrique et dans les Amériques, bien que la première soit partie d'un niveau très faible.

En 2018, la production de cultures primaires était de 9,2 milliards de tonnes, soit environ 50 pour cent de plus qu'en 2000. Ce sont les cultures oléagineuses qui ont connu la croissance la plus rapide (+88 pour cent). Quatre cultures représentent la moitié de la production mondiale de cultures primaires: la canne à sucre, le maïs, le blé et le riz.

Les données montrent également que le premier producteur de nombre des principales cultures vivrières représente une part importante de la production mondiale: le Brésil pour la canne à sucre, la Chine pour le riz et les pommes de terre, les États-Unis pour le maïs et le soja. Il en va de même des productions transformées, la Chine étant le premier producteur d'huile de soja, l'Indonésie et la Malaisie étant de loin les principaux producteurs d'huile de palme, et l'Ukraine et la Russie les principaux producteurs d'huile de tournesol. 

Le commerce alimentaire mondial a crû encore plus rapidement que la production, sa valeur monétaire totale ayant presque quadruplé entre 2000 et 2018 pour atteindre 1 400 milliards de dollars.

La faim est en augmentation, avec près de 690 millions de personnes sous-alimentées en 2019, soit près de 60 millions de plus qu'en 2014, tandis que l'obésité progresse également: elle touchait 13,1 pour cent de la population adulte en 2016, contre 8,7 pour cent en 2000.

La superficie des terres cultivées a augmenté de 75 millions d'hectares entre 2000 et 2017, ce qui équivaut à deux fois la taille du Japon. Pendant la même période, celle des terres forestières a diminué de 89 millions d'hectares, ce qui équivaut à la superficie du Nigéria.

Les émissions de l'agriculture mondiale provenant d'exploitations ont augmenté de 16 pour cent entre 2000 et 2017. Environ 60 pour cent proviennent d'activités liées à l'élevage.

L'Annuaire propose des données granulaires organisées par pays et par sujet, ainsi qu'une multitude de graphiques et de cartes qui rendent les données accessibles.

Photo: ©FAO/Marco Longari
Des agriculteurs en Tanzanie.