Assurer la santé des végétaux dans un monde post-covid-19
La quinzième session de la Commission des mesures phytosanitaires commence aujourd’hui
16 mars 2021, Rome - Chaque année, les ravageurs et les maladies des végétaux causent jusqu'à 40 pour cent de pertes à la production végétale mondiale, soit l'équivalent de plus de 200 milliards d'USD.
Les participants à la quinzième session de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP-15), l'organe directeur de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV)*, ont commencé à se réunir aujourd'hui, afin d'adopter de nouvelles normes visant à enrayer la propagation des ravageurs des végétaux et d'examiner la situation de la santé et de la protection des végétaux à travers le monde.
Rien de moins qu'une nouvelle prise de conscience internationale est sollicitée en ce qui concerne la santé des végétaux. «L'humanité fait face à un certain nombre de défis existentiels. [...] Mon rêve est sans nul doute que, dans 30 ans, on se souvienne de l'année 2020 non seulement comme celle de la pandémie de covid-19, mais aussi parce qu'elle a marqué le début d'une nouvelle prise de conscience internationale en ce qui concerne le principe «Une seule santé», notamment quant à la santé des végétaux et de l'environnement!», a déclaré M. Jari Leppä, Ministre finlandais de l'agriculture et des forêts, dans son discours d'ouverture, lors de la séance de ce matin.
Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, a quant à elle parlé d'un nouveau modèle et a déclaré que «la FAO s'orientait vers un nouveau Cadre stratégique», avant d'ajouter: «l'une de nos fonctions essentielles est de faciliter l'élaboration et la mise en œuvre d'instruments normatifs au service de systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables qui contribuent à la concrétisation du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et d'aider les pays et d'autres partenaires dans ce domaine.»
D'après le Président de la CMP, M. Francisco Javier Trujillo Arriaga, la circulation internationale des personnes, des biens, des conteneurs et des cargaisons, le volume croissant de biens échangés dans le cadre du commerce électronique et le changement climatique sont tous des facteurs qui augmentent les possibilités d'introduction et d'établissement de ravageurs des végétaux dans de nouveaux pays et dans de nouvelles régions.
Afin d'atténuer les effets de ces risques, il faut que les mesures préventives adoptées au niveau des pays soient normalisées et deviennent des mécanismes mis en œuvre aux niveaux régional et national. «La Commission des mesures phytosanitaires, qui dirige la mise en application de la Convention internationale pour la protection des végétaux, est la seule instance internationale qui traite ces questions», a-t-il précisé.
Covid-19 et menaces relatives à la santé des végétaux
M. Jingyuan Xia, Directeur de la Division de la production végétale et de la protection des plantes (NSP) de la FAO et fonctionnaire responsable de la CIPV, a déclaré que «la pandémie de covid-19 prouvait qu'il valait toujours mieux prévenir que guérir, qu'il s'agisse de la santé des êtres humains, des animaux ou des végétaux.» Ces 14 derniers mois, l'accès aux aliments nutritifs et bon marché a été fragilisé, mais la solution ePhyto de la CIPV, par exemple, a permis aux pays d'échanger des certificats phytosanitaires électroniques pendant la pandémie et a assuré la poursuite d'un commerce sans danger des végétaux (les participants à la quinzième session de la CMP examineront la viabilité financière à long terme de la solution ePhyto).
Résultats attendus de la quinzième session de la CMP
L'adoption du Cadre stratégique de la CIPV pour 2020-2030, qui comprend de nouveaux objectifs stratégiques et un programme de développement visant à améliorer la santé des végétaux à l'échelle mondiale au cours des dix prochaines années, figurera parmi les priorités de l'ordre du jour de la quinzième session de la CMP. L'adoption de onze nouvelles normes, notamment de nouveaux traitements phytosanitaires contre les organismes nuisibles réglementés, est aussi prévue.
Une recommandation de la CMP sur l'aide alimentaire, afin d'encourager les pays à se préparer à la gestion des risques phytosanitaires liés à l'exportation et à l'importation d'aide alimentaire et d'autres aides en situation d'urgence, devrait également être adoptée, ainsi qu'une recommandation de la CMP sur les organismes nuisibles contaminants, afin de traiter les risques liés aux marchandises échangées qui ne sont pas des végétaux ou des produits végétaux réglementés (notamment en ce qui concerne les moyens de transport, les conteneurs, les emballages, les lieux de stockage, les sols et tout autre organisme, objet ou matériau susceptible d'héberger ou de propager des ravageurs des végétaux).
Les participants à la quinzième session de la CMP examineront en outre les informations actualisées sur l'Année internationale de la santé des végétaux (2020), qui a été prolongée jusqu'au 1er juillet 2021 (en raison de la pandémie de covid-19), et les avancées obtenues en vue de la proclamation d'une journée internationale de la santé des végétaux en 2022. Défendue par le Gouvernement zambien, la proposition d'une journée internationale de la santé des végétaux devrait être validée par l'Assemblée générale des Nations Unies cet automne.
La quinzième session de la CMP enregistre un nombre record de participants, de plus de 145 parties contractantes, ainsi que la présence de 30 organisations ayant le statut d'observateur, qui suivent en ligne les séances, lesquelles continueront cet après-midi, le 18 mars et le 1er avril 2021.
*La CIPV est le seul organisme international reconnu dans l'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires (Accord SPS) de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et par les gouvernements du monde entier pour définir et mettre en œuvre des normes phytosanitaires de protection des végétaux contre les organismes nuisibles et les maladies et assurer le commerce sans danger des produits végétaux et agricoles.
