Recréer, réimaginer, restaurer! Lancement de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes

Réunis à l’occasion d’un gala en ligne, des dirigeants ont lancé un appel à la #GénérationRestauration

Communiqué de presse conjoint FAO-PNUE

4 juin 2021, Nairobi/Rome, - Des personnalités des domaines de la politique, des sciences, des communautés, de la religion et de la culture issues du monde entier se sont réunies aujourd'hui pour le lancement officiel de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes - cri de ralliement pour la protection et la revitalisation de millions d'hectares d'écosystèmes dans le monde, dans l'intérêt des êtres humains et de la nature.

Dirigée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la Décennie pour la restauration des écosystèmes - qui s'étendra de 2021 à 2030 - a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies par une résolution adoptée en 2019.

Le lancement a pris la forme d'un gala en ligne, auquel ont participé, outre les chefs de secrétariat du PNUE et de la FAO et le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres; Imran Khan, Premier Ministre du Pakistan, lequel est le pays hôte de la Journée mondiale de l'environnement de cette année (5 juin); le Pape François; Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo et Président de l'Union africaine; la Chancelière allemande, Angela Merkel; et la Première Ministre de la Barbade, Mia Mottley. Parmi les autres personnalités de la communauté internationale qui sont intervenues figuraient des ambassadeurs de bonne volonté, des activistes, des représentants de la jeunesse, des scientifiques et des chefs d'entreprise.

«En restaurant les écosystèmes, nous pouvons stimuler une transformation qui contribuera à la concrétisation de tous les objectifs de développement durable. La tâche qui nous attend est colossale. Nous devons protéger les forêts et en replanter. Nous devons nettoyer les cours d'eau, les mers et les océans. Et nous devons verdir les villes», a indiqué le Secrétaire général de l'ONU dans son message. «Ces actions permettront non seulement de sauvegarder les ressources de la planète, mais également de créer des millions d'emplois d'ici à 2030, de générer des retombées de plus de 7 000 milliards de dollars chaque année et d'aider à éradiquer la pauvreté et la faim.»

Notant que la pression croissante qui s'exerce sur les ressources naturelles du monde entier a des répercussions négatives sur le bien-être de 40 pour cent de la population mondiale, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a appelé de ses vœux un changement de mentalité.

«Le statu quo n'est pas envisageable!» a-t-il indiqué. «Nous devons prévenir, arrêter et inverser le processus de dégradation des écosystèmes dans le monde entier, y compris des terres agricoles, des forêts, des cours d'eaux et des océans. En rendant les systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, nous pouvons contribuer à la restauration des écosystèmes et à la garantie d'une production alimentaire durable, en ne laissant personne de côté», a-t-il ajouté.

Pour sauver les écosystèmes marins et terrestres, la Directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, a indiqué que les gouvernements devaient veiller à ce que les plans de relance post-covid contribuent à un redressement durable et équitable après la pandémie et que les entreprises et le secteur financier devaient réorganiser les opérations et les flux financiers de façon qu'ils restaurent le monde naturel, au lieu de le détruire. Elle a appelé chacun d'entre nous à repenser ses choix lorsque cela est possible et à faire entendre sa voix pour faire de la restauration et d'un avenir pérenne une réalité.

«Nous devons saisir l'occasion et lancer un mouvement mondial de grande envergure pour sauver les écosystèmes terrestres et marins, alors même que nous poursuivons la décarbonisation. Tout le monde doit apporter sa pierre à l'édifice. Les gouvernements doivent s'assurer que les plans de relance post-covid contribuent à un redressement durable et équitable après la pandémie. De leur côté, les entreprises et le secteur financier doivent réorganiser les opérations et les flux financiers de façon qu'ils remettent en état le monde naturel. Enfin, en tant qu'individus et consommateurs, il est temps de repenser nos choix, d'exiger des produits dont la fabrication n'a pas contribué à la déforestation et de voter pour la durabilité dans les isoloirs».

«Restaurer la nature que nous avons abîmée implique, en premier lieu, de nous remettre en état nous-mêmes», a déclaré le Pape François dans un message vidéo diffusé par le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État. «Nous nous réjouissons de cette Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. Faisons preuve de compassion, d'esprit créatif et de courage. Assumons comme il se doit notre rôle de Génération Restauration.»

Cette Décennie des Nations Unies a pour objectif d'inspirer les gouvernements, les institutions des Nations Unies, la société civile, les entreprises du secteur privé, les jeunes, les groupes de femmes, les peuples autochtones, les agriculteurs et agricultrices, les communautés locales et les femmes et hommes du monde entier et de les aider à collaborer et à mettre au point et favoriser des initiatives de restauration dans tous les pays. Il faudra, pour ce faire, mettre en œuvre un grand nombre d'activités. Il peut notamment s'agir de réorienter les mesures incitatives de nature fiscale et les flux financiers vers la promotion de la restauration, d'effectuer des travaux de recherche sur la restauration des milieux terrestres et marins, de renforcer les capacités techniques des spécialistes de la restauration à l'échelle mondiale ou de suivre les progrès réalisés dans le monde entier.

L'objectif de la Décennie est de mobiliser des centaines de millions de personnes pour remettre la nature en état et favoriser l'avènement d'une culture mondiale de la restauration dans le cadre de laquelle les projets de restauration sont reproduits à plus grande échelle dans le monde entier.

«Le monde n'a pas d'autre choix que de continuer sur une voie non nocive pour la nature, qui non seulement stimulera l'économie, mais protégera également l'environnement», a déclaré Imran Khan, Premier Ministre du Pakistan, lequel a initié, en 2019, un ambitieux plan consistant à planter 10 milliards d'arbres.

Se félicitant du lancement de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo et Président de l'Union africaine, a noté que le continent africain avait fait l'objet d'un grand nombre d'engagements, sous forme de déclarations régionales, de promesses, d'appels à l'action et d'activités pilotes, mais qu'il fallait mobiliser les ressources et les connaissances techniques nécessaires pour diriger leur mise en œuvre à grande échelle.

«La restauration des écosystèmes terrestres, marins et d'eau douce devrait être réalisée de façon à éviter de créer des conflits fonciers ou des désaccords concernant leur utilisation», a-t-il ajouté. «Par conséquent, elle doit faire partie intégrante de processus visionnaires de planification spatiale qui tiennent compte des compromis intersectoriels, tout en respectant les droits relatifs aux terres et aux ressources des communautés locales et d'autres groupes sociaux vulnérables.»

Dans son message, la Chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré : «Nous devons en faire plus pour protéger et restaurer les habitats naturels - et nous devons le faire maintenant et non à une date indéterminée.»

«Nous devons faire en sorte que les forêts, dont nous avons besoin entre autres pour réguler le climat, soient protégées et régénérées», a-t-elle ajouté.

La Chancelière a également annoncé que l'Allemagne serait le premier pays à financer - à hauteur de 14 millions d'euros - le Fonds d'affectation spéciale pluripartenaire pour la Décennie pour la restauration des écosystèmes.

La Décennie est lancée aujourd'hui, à la veille de la Journée mondiale de l'environnement, qui est célébrée le 5 juin par l'ONU dans le but de sensibiliser le monde entier à l'environnement et de promouvoir des initiatives en sa faveur. Organisée sur le thème de la restauration des écosystèmes, la Journée mondiale de l'environnement a pour pays hôte le Pakistan. Celui-ci marquera l'occasion, ainsi que le lancement de la Décennie, par un événement qui se tiendra à Islamabad et sera dirigé par le Premier Ministre, Imran Khan, et auquel participeront des personnalités du monde entier, dont la Directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, des hauts fonctionnaires de la FAO, d'ONU-Habitat et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ainsi que des hauts fonctionnaires de pays tels que l'Allemagne et l'Arabie Saoudite.

À propos de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes

La Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) est un appel lancé à tous les pays du monde à s'unir pour protéger et restaurer les écosystèmes dans l'intérêt de la nature et des êtres humains. Elle vise à mettre un terme à la dégradation des écosystèmes et à les restaurer afin d'atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale. L'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé la Décennie des Nations Unies, qui est dirigée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La Décennie des Nations Unies crée un puissant mouvement mondial de grande envergure, capable d'accélérer les efforts de restauration en cours et de guider le monde sur la voie d'un avenir durable. Elle aura notamment pour objectif la création d'une dynamique politique favorable à la restauration et à la mise en place de milliers d'initiatives sur le terrain.

Photo: ©FAO/ David Mansell-Moullin
Des enfants à Marovovonana, à Madagascar.