Au-delà de l’Année internationale de l’agriculture familiale
Vers des actions concrètes des gouvernements, des organisations d'agriculteurs et du secteur privé
27 octobre 2014, Rome - Comment les gouvernements, les organisations d'agriculteurs et le secteur privé peuvent-ils mettre à profit la dynamique mondiale actuelle pour mobiliser des actions concrètes de soutien aux exploitations agricoles familiales au-delà de 2014? Telle est la question qui figure au cœur du Dialogue mondial de deux jours sur l'agriculture familiale qui s'est ouvert aujourd'hui au siège de la FAO, à Rome.
Dans ses observations liminaires, M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, s'adressant directement aux agriculteurs et à leurs organisations, a souligné notamment: "Aujourd'hui, vous êtes reconnus comme essentiels pour le travail de la FAO et pour ce dont le monde a besoin: un avenir durable et sûr au plan de la sécurité alimentaire."
Etaient notamment présents à la cérémonie d'ouverture M. Sándor Fazekas, Ministre hongrois de l'agriculture, M. Carlos Casamiquela, Ministre de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche de l'Argentine, M. Nicos Kouyialis, Ministre de l'agriculture, des ressources naturelles et de l'environnement de Chypre, M. Amadou Diallo, Ministre et Haut-Commissaire de l'Initiative 3N au Niger, et Mme Ana María Baiardi, Ministre de la femme du Paraguay.
Ce Dialogue mondial table sur la mobilisation qui a résulté de la désignation par l'Assemblée générale des Nations Unies de 2014 comme Année internationale de l'agriculture familiale, une année fertile en initiatives nationales et régionales qui ont apporté leur soutien à cette agriculture qui produit 80 pour cent de la nourriture au plan mondial.
"Le plus grand succès de l'Année internationale est peut-être l'engagement politique fort que nous avons obtenu", a dit M. Graziano da Silva.
"On peut le voir, par exemple, dans l'attention accordée à l'agriculture familiale dans l'agenda du développement de l'après 2015."
Le Directeur général de la FAO a souligné qu'au-delà de la production importante dont elles sont responsables, il convenait de reconnaître aux exploitations agricoles familiales la double qualité de transmetteur du savoir et d'alliés essentiels pour offrir des régimes alimentaires plus sains, notamment grâce à des systèmes alimentaires locaux bien rodés reliant les exploitations agricoles aux écoles et aux communautés.
Evoquant le paradoxe auquel sont confrontées les exploitations agricoles familiales, M. Graziano da Silva a souligné que l'insécurité alimentaire généralisée sévit encore dans plusieurs zones rurales, celles-là mêmes qui constituent les greniers alimentaires pour leurs propres communautés et, de manière plus générale, pour le monde entier.
Reconnaître les avantages
Alors que l'Année internationale de l'agriculture familiale va bientôt s'achever, ce Dialogue mondial rassemble les agriculteurs familiaux et leurs organisations ainsi que des représentants des pouvoirs publics, de la société civile, du secteur privé, des universités et des agences de développement pour faire le point sur les progrès réalisés jusqu'à présent et identifier des domaines de travail et de collaboration internationale en matière d'agriculture familiale au-delà de 2014.
"Tout en reconnaissant leurs avantages, les petites exploitations agricoles familiales devraient se voir offrir un environnement politique qui facilite leurs tâches afin qu'elles puissent contribuer aux objectifs de sécurité alimentaire au plan local et mondial", a déclaré, de son côté, le Ministre hongrois de l'agriculture M. Sándor Fazekas, qui a ensuite présenté les efforts déployés par son pays pour rendre les modes de vie plus agréables dans les zones rurales, notamment en améliorant les infrastructures, en facilitant l'accès au crédit et en soutenant l'agritourisme et l'agriculture biologique.
M. Fazekas, qui a qualifié l'agriculture familiale de "modèle qui remplit toutes les conditions de la durabilité" et "de colonne vertébrale de l'agriculture hongroise", a souligné les dimensions économique, culturelle et environnementale de cette agriculture. Il a ajouté que les exploitations agricoles familiales créaient des opportunités de travail intéressantes dans les zones rurales tout en préservant les traditions et les ressources naturelles.
"Outre cette question de viabilité économique, les agriculteurs familiaux sont les gardiens de la durabilité de l'environnement: ils utilisent et gèrent les ressources environnementales, notamment la terre et l'eau, de manière responsable en maintenant la fertilité du terroir pour les générations futures."
Le Dialogue mondial sur l'agriculture familiale succède à deux semaines de concertations au cours desquelles les gouvernements sont tombés d'accord sur une plateforme d'action en 60 points sur la nutrition qui doit être approuvée lors de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (19-21 novembre 2014 au siège de la FAO, à Rome).
Les exploitations agricoles familiales ont été reconnues comme étant un lien essentiel en ce qui concerne les efforts visant à la création de systèmes alimentaires nutritifs qui permettraient à tous les peuples de mener une vie saine et productive. Elles ont également été reconnues comme des piliers de la lutte mondiale contre la pauvreté.
Ce Dialogue est disponible en webcast sur le site Internet de la FAO et sur Twitter: #iyff14.
La séance de clôture de l'Année internationale de l'agriculture familiale se tiendra le 27 novembre 2014 dans la salle des Philippines, toujours au siège de la FAO.
