L’Allemagne et la FAO honorent 15 ans de partenariat stratégique
En plus d’avoir fourni des semences dans le cadre d’une centaine de projets, le Fonds fiduciaire bilatéral ajoute les migrations et la santé des sols à son arc
4 juillet 2017, Rome - La FAO et l'Allemagne ont célébré aujourd'hui 15 ans de collaboration fructueuse, se félicitant au passage des 129 millions de dollars (115 millions d'euros) en fonds spéciaux investis dans la sécurité alimentaire, les initiatives en faveur du droit à l'alimentation et les programmes nutritionnels à travers le monde, et ce, grâce au Ministère fédéral allemand de l'alimentation et de l'agriculture (BMEL) et du Fonds fiduciaire bilatéral de la FAO (BTF).
La structure s'est engagée dans plus d'une centaine de projets dans plus de 50 pays depuis sa création en 2002, à la suite d'un projet réussi qui consistait à renforcer les systèmes d'information liés à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afghanistan. Créée pour catalyser des actions de grande envergure, elle a depuis étendu sa portée avec des thématiques plus variées et sur un plan géographique plus large, en aidant les pays à obtenir des résultats concrets et à se rapprocher de leurs objectifs de développement.
« Nous devons pouvoir compter sur des partenariats solides et durables afin de parvenir au développement durable et le Fonds fiduciaire bilatéral entre la FAO et l'Allemagne est un bon exemple de cela, » a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO lors d'un événement spécial organisé en marge la Conférence annuelle de la FAO.
L'événement a mis en avant un projet de produits laitiers en Afghanistan, ainsi qu'un programme nutritionnel mis en œuvre au Kenya et qui sert de référence au travail du Fonds fiduciaire bilatéral en Afrique subsaharienne dans l'espoir de voir ces programmes adoptés à grande échelle et d'encourager davantage d'investissements. Plusieurs autres projets initiés par le BTF ont pu ensuite être mis en œuvre grâce au soutien du Fonds international de développement agricole (FIDA), de l'Italie et de la Banque mondiale.
En se projetant vers le futur, le fonds devrait normalement ajouter les migrations et la pertinence nutritionnelle des conditions du sol à ces centres d'intérêt thématiques.
«Contribuer de manière concrète afin de soutenir le droit à l'alimentation et l'accès aux terres est et restera l'objectif prédominant du fonds», a déclaré M. Christian Schmidt, Ministre fédéral de l'alimentation et de l'agriculture. «L'idée derrière ce fonds était et reste de développer des concepts, à travers des projets phares, qui seront ensuite sélectionnés par des donneurs financièrement plus puissants».
L'Allemagne et sa série de mesures
En plus de ses 30 millions de dollars de contribution annuelle en tant que membre de la FAO et des contributions volontaires pour le travail de la FAO, M. José Graziano da Silva a indiqué que l'Allemagne était également «un partenaire stratégique majeur» de la FAO. Le gouvernement allemand milite en effet pour des thèmes clés tels que la sécurité alimentaire et les investissements responsables dans l'agriculture lors d'importants rendez-vous internationaux, à l'image des sommets du G8 et du G20.
L'un de ces thèmes est le droit à l'alimentation en tant que concept juridique. L'Allemagne, qui depuis 1949 a intégré le droit à l'alimentation dans sa législation de base, a apporté une aide substantielle aux négociations des Directives volontaires à l'appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale et à leur mise en œuvre. Le pays a par ailleurs été soutenu dans cette démarche par des projets de la FAO sur le terrain, en Sierra Leone, en Ouganda et en Tanzanie.
L'Allemagne a été un partenaire clé de la FAO dans la promotion des droits fonciers, apportant une aide supplémentaire au processus d'élaboration des Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale. De son côté, le BTF s'est engagé à verser plus de 3 millions de dollars à un projet spécial en Sierra Leone et à plusieurs autres au Libéria et en Mongolie.
Le BTF finance actuellement 20 projets de la FAO pour un montant d'environ 30 millions d'euros, des projets visant à soutenir le développement d'innovations institutionnelles clés, basées sur le savoir, qui permettront d'avoir un impact local. Le BMEL a également aidé la FAO à développer de nombreuses initiatives nutritionnelles dont le nouveau cours en ligne «Nutrition et systèmes alimentaires» dévoilé l'année dernière. Ce travail normatif a été mis à jour par une étude sur le terrain au Cambodge et au Malawi. Financée par le BTF, l'étude démontrait comment le fait d'intégrer l'éducation nutritionnelle dans la production agricole avait entraîné davantage de diversification alimentaire, et ce, de manière saine.
La FAO a également reçu des contributions du Ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ), du Ministère fédéral de l'environnement, de la protection de la nature, de la construction et de la sûreté nucléaire (BMUB), du Ministère des Affaires étrangères (AA) et d'autres institutions, telles que la Banque de développement KfW et l'Agence allemande de coopération internationale (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit [GIZ]). L'Allemagne, le sixième donateur le plus important de la FAO, verse la contribution la plus élevée parmi les pays de l'Union européenne.
