Le droit à une alimentation saine devrait être une dimension essentielle de Faim Zéro, déclare le Directeur général de la FAO
Conférence de M. Graziano da Silva à la faculté de droit de l'Université de Californie
17 février 2019, Los Angeles - Le droit à l'alimentation nécessite une nouvelle approche englobant le droit à une alimentation saine, a souligné M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, au cours d’une conférence qu’il a délivrée à la Faculté de droit de l’Université de Californie (UCLA).
«Nous devons repositionner nos systèmes alimentaires de manière à bien nourrir les gens au lieu de se contenter d’assurer leur alimentation», a fait valoir M. Graziano da Silva. «Selon nos derniers chiffres, l'obésité et le surpoids augmentent plus rapidement que la faim. C'est une épidémie. Le droit à une alimentation saine devrait être une dimension essentielle de Faim zéro et du droit à l'alimentation lui-même», a-t-il déclaré.
Garantir le droit à une nourriture suffisante, c'est bien plus qu’avoir assez de nourriture sur sa table à manger, a dit en substance M. Graziano da Silva. Cela signifie qu’il faut donner aux gens les moyens de se nourrir et de nourrir leur famille dans la dignité. Il s'agit de veiller à ce que tous les enfants du monde aient accès à des régimes alimentaires sains leur permettant d’atteindre tout leur potentiel.
Le conférencier a raconté qu'au début des années 2000, en qualité de post-doctorant à l'Université de Santa Cruz, il avait observé certaines pratiques réussies en Californie, telles que les banques alimentaires et les circuits locaux de production et de consommation qui l’ont par la suite inspiré pour peaufiner le programme Faim Zéro au Brésil.
Auparavant, Mme Hilal Elver, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur le droit à l'alimentation et membre du Centre Resnick pour le droit et la politique de l'alimentation à la Faculté de droit de l'UCLA, a également mis l’accent sur le programme Faim Zéro au cours de son introduction à la conférence de M. Graziano da Silva.
«Nous avons connu plusieurs politiques alimentaires positives garantissant le droit à l'alimentation dans le monde, et cela était particulièrement évident en Amérique latine. Au Brésil, M. Graziano da Silva fut le premier ministre entièrement dédié à la sécurité alimentaire sous l'égide du Président Lula da Silva qui avait fait du droit à l'alimentation et de la sécurité alimentaire des priorités absolues pour la population brésilienne», a-t-elle déclaré.
Selon Mme Elver, l’administration brésilienne, sous la présidence de M. Lula da Silva, et avec M. Graziano da Silva au poste de ministre, a permis à 20 millions de personnes d’échapper à l’extrême pauvreté. Et depuis 2015, le pays ne fait plus partie de la carte de la faim de la FAO.
Droit à l’alimentation et régimes alimentaires sains
Rappelons que le droit à l'alimentation est inclus dans la Déclaration universelle des droits de l'homme qui avait été entérinée par tous les pays du monde il y a plus de 70 ans. Il est également garanti par de nombreux instruments internationaux et constitutions nationales. Cependant, les chiffres sur la malnutrition au niveau mondial montrent qu’un très grand nombre de personnes n’ont pas régulièrement accès à une alimentation saine.
Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde a augmenté au cours des trois dernières années pour atteindre 821 millions. Plus de 150 millions d'enfants de moins de cinq ans ont un retard de croissance, 99 millions présentent une insuffisance pondérale et 50 millions souffrent d'émaciation. Dans le même temps, l'obésité augmente rapidement dans le monde avec 672 millions d'adultes obèses en 2017. Les conflits et le changement climatique sont les principaux facteurs de la hausse de la malnutrition.
La conférence de M. Graziano da Silva à l’UCLA était intitulée: «Une perspective mondiale sur la réglementation et la promotion de la nutrition».