L’innovation et l’action commune sont nécessaires pour mettre en place des systèmes agricoles et alimentaires durables
Le Directeur général note que les États membres demandent à la FAO «de faire plus avec moins»
7 décembre 2018, Rome - «Aucun pays à lui seul ne sera capable de surmonter tous les défis auxquels nous sommes confrontés. Nous devons donc agir au niveau mondial. Personne ne doit être laissé pour compte», a déclaré aujourd'hui le Directeur général de la FAO José Graziano da Silva devant les États membres.
Concluant les délibérations d'une semaine du Conseil de la FAO, l'organe de gouvernance chargé de la gestion des affaires administratives et financières de l'Organisation, il a félicité les participants d'avoir pris leurs décisions par consensus en mettant l'accent sur «les questions de fond plutôt que sur la microgestion» et les a exhortées à poursuivre dans cette voie après la fin de son mandat en 2019.
L’Agenda de développement durable à l'horizon 2030 est l'outil fondamental d'une action commune pour atteindre des objectifs mondiaux, tels que l'éradication de l'extrême pauvreté et de la faim et la création d'un environnement viable, a-t-il souligné.
«Les pays ne peuvent pas atteindre les objectifs de développement durable sur la base des approches agricoles traditionnelles», a ajouté M. Graziano da Silva. «Nous avons besoin d'innovation».
Les délibérations du Conseil de cette année incluaient des projets de budget et des discussions sur les initiatives proposées, notamment les propositions présentées par les États membres ou les comités techniques régissant les principaux domaines d’activité de la FAO, notamment l’agriculture, les forêts et la pêche.
Des financements appropriés
M. Graziano da Silva a, par ailleurs, exhorté les États membres à respecter les exigences qu'ils imposent à la FAO avec des financements appropriés. Le Conseil a inclus 32 points spécifiques qui nécessiteront des ressources budgétaires, ce qui a suscité «l’inquiétude du Directeur général de voir les pays continuer à demander à la FAO de faire plus avec moins».
Les membres du Conseil ont souscrit au rôle moteur de la FAO dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation durables, en indiquant qu’ils soutenaient l’Organisation en tant que «forum approprié pour traiter de ces questions».
Soutien au Fonds fiduciaire de solidarité africain
En marge des travaux du Conseil, la FAO a accueilli aujourd'hui un groupe de haut niveau dont les discussions ont porté sur les activités du Fonds fiduciaire de solidarité africain, fonds novateur dirigé par l'Afrique pour soutenir les initiatives de développement mises en place en 2013 et bénéficiant d'une dotation généreuse de la Guinée équatoriale et de l'Angola.
Ce fonds a déjà soutenu 18 projets dans 40 pays, projets qui ont bénéficié à des milliers de ruraux à travers le continent. M. Graziano da Silva a mis en exergue certaines de ces réussites, dont un programme intitulé Nigeriens Nourish Nigerien et un autre qui soutient la reprise du secteur agroalimentaire de la Sierra Leone après l’épidémie d’Ebola dans ce pays.
Le Directeur général de la FAO s'est félicité des intentions des pays africains de reconstituer le fonds qui, dans sa prochaine phase, s'appuiera sur ses succès et les enseignements tirés jusqu'à présent, ainsi que sur son expansion en incluant des modalités financières novatrices afin de recevoir des contributions de partenaires de développement extérieurs à l'Afrique, en particulier du secteur privé.
«Tous les gouvernements africains ont besoin d'un soutien financier pour renforcer la résilience des agriculteurs familiaux face aux impacts des conflits et du changement climatique, et, aussi, pour relever les défis du chômage des jeunes, de l'autonomisation des femmes, de la migration forcée et du manque d'infrastructures», a déclaré M. Graziano da Silva.
«Il ne fait aucun doute que le Fonds fiduciaire de solidarité africain peut jouer un rôle important», a-t-il ajouté.

Le Directeur général lors de la session de clôture du Conseil.