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Le Swaziland voit l'agriculture d'un nouvel œil

Une initiative du gouvernement remet en état les infrastructures agricoles avec le soutien de l'UE et de la FAO

En améliorant les infrastructures vitales, une initiative du Swaziland visant à transformer l'agriculture en un secteur commercial dynamique a dopé la  production locale et aidé les petits exploitants à renforcer leurs liens au marché.

Ce matin, Malindane Sacolo se prépare à semer des oignons. Il a déjà ôté les mauvaises herbes, creusé la terre et enfoui les semences. Il va maintenant recouvrir la surface pour protéger le lit fragile du soleil.

Un peu plus loin, sa femme Simiso est en train de biner autour des choux. Elle vient de rentrer de l'hôpital, dit Malindane, en l'observant avec fierté. "Elle a mal, mais elle travaille quand même".

Malindane, un agriculteur de 66 ans, a appris à cultiver la terre à l'école, ainsi qu'avec des agents de vulgarisation qui leur ont enseigné l'importance de travailler ensemble. "Mais c'est difficile", avoue-t-il, "les gens pensent d'abord à eux".

Ce n'a pas été le cas du village de Mayandzeni au sud du Swaziland, où tout le monde a collaboré pour gérer les ressources hydriques. Soixante-trois agriculteurs gèrent ensemble l'eau provenant d'un barrage en amont de la rivière Mpatheni qui irrigue leurs champs.

Un impact durable

Construit dans les années 70, le barrage a souffert pendant longtemps d'un manque d'entretien, ce qui a réduit son potentiel d'irrigation. Il a désormais été remis en état dans le cadre du Projet de développement agricole du Swaziland (SADP), une initiative de grande envergure du gouvernement visant à relancer l'agriculture dans le pays, avec le concours de l'Union européenne (UE) et de la FAO.

Les travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures hydriques, ainsi que du secteur de l'élevage et des services gouvernementaux font partie des efforts d'amélioration des infrastructures agricoles vitales du SADP et aident les agriculteurs swazis à produire davantage et mieux. Ils ont un impact durable sur l'agriculture.

Par exemple, une nouvelle station de quarantaine des porcs - une grande première pour le Swaziland -, avec la remise en état d'un centre de reproduction porcine et la création d'un système d'identification et de traçabilité des animaux d'élevage, ont permis de surmonter de gros obstacles et ouvert la voie aux créneaux de niche et aux marchés d'exportation, y compris vers l'Europe.

Pour ce qui est des infrastructures hydriques, un autre barrage a été remis en état dans le cadre du SADP, un autre construit ainsi que deux déversoirs, et un puits artésien creusé récemment. En même temps, des périmètres d'irrigation ont été développés dans cinq sites différents, et notamment dans les champs de Mayendzeni.

"Grâce à un débit constant d'eau, les agriculteurs ne sont plus tributaires des pluies", explique Makhosini Khosa, qui a dirigé les travaux pour le compte du gouvernement. "C'est indispensable si l'on veut pouvoir commercialiser la production".

Pas de temps à perdre

Tous les jours depuis huit ans, sauf le dimanche, la fille aînée de Malindane, Zamokhudle (22 ans) va vendre la production familiale sur la route principale. "Il faut faire vite", dit-elle, en se précipitant avec des bottes de carottes lorsque l'autobus arrive.

Plus tard, elle explique qu'une bonne journée vous rapportera 300 emAlangEnis  (30$) et une mauvaise, 25. Ce n'est pas vraiment un bon marché, affirme-t-elle. La plupart des gens vont faire leurs courses en ville. Elle a décide de reprendre les études pour devenir enseignante d'économie domestique.

Sa sœur cadette, Senani, âgée de 17 ans, veut aller à l'université quand elle terminera le lycée l'an prochain. La distance qui la sépare de la ville ne lui fait pas peur. "Il faut toujours se souvenir d'où l'on vient avant de projeter son avenir", décrète-t-elle.

En fin d'après-midi, Malindane se repose dans la cour de son exploitation dominant les collines qui descendent vers ses champs et la route en contrebas. Son village natal se trouve de l'autre côté de la vallée. Il l'a quitté pour partir à la recherche d'herbages verdoyants afin de nourrir son bétail.

"Quand je suis arrivé ici, Dieu m'a béni en me donnant une bonne épouse et deux enfants. Et nous avons une bonne terre et de l'eau. Mais on ne se rend pas compte de la chance qu'on a tant que quelqu'un ne nous ouvre pas les yeux".

Photo: ©FAO/Giulio Napolitano
Produire plus et mieux grâce au Projet de développement agricole du Swaziland