Selon le Directeur général de la FAO, la participation des jeunes et l’égalité des genres sont primordiales pour la sécurité alimentaire
Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a appelé à un engagement continu pour transformer de toute urgence les systèmes agroalimentaires
©FAO/Giuseppe Carotenuto
Rome – À l’occasion de l’ouverture de la cinquantième session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), plateforme mondiale consacrée à la sécurité alimentaire, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a souligné que la FAO apportait un soutien essentiel dans le contexte de la crise mondiale liée à la sécurité alimentaire et qu’elle œuvrait en faveur de la participation des jeunes et de l’égalité des genres.
Dans le prolongement du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, organisé l’année dernière, M. Qu, dans son allocution prononcée lors de la séance plénière d’ouverture, a appelé à un engagement continu pour transformer de toute urgence les systèmes agroalimentaires mondiaux et nationaux, en vue de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables et ainsi d’accélérer la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
Le CSA «exerce un rôle de soutien majeur à cet égard et fait figure de plateforme politique multilatérale mondiale», a-t-il déclaré, notant que le Comité, avec l’appui du Groupe d’experts de haut niveau présidé par un spécialiste venant de Suisse, fournit «des rapports scientifiques et des directives de politique générale qui contribuent à une gestion mondiale consultative de la sécurité alimentaire et de la nutrition».
Le Directeur général de la FAO a qualifié le projet de recommandations de politique générale sur la participation et l’emploi des jeunes, qui doit être examiné par le CSA cette semaine, d’«élément essentiel à la participation des jeunes, notamment des agricultrices, des scientifiques et des entrepreneurs issus de la jeunesse, à la sécurité alimentaire». Selon M. Qu, les Directives volontaires sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles dans le contexte de la sécurité alimentaire et de la nutrition contribueront également à la concrétisation des ODD et à la promotion de systèmes agroalimentaires durables.
Zoom sur l’état de l’insécurité alimentaire
La session a débuté par un débat ministériel axé sur l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde et la promotion d’une action concertée face à la crise alimentaire mondiale, laquelle découle de la pandémie de covid-19, des chocs écologiques et économiques, du conflit en Ukraine, des crises prolongées et d’autres situations d’urgence humanitaires qui se manifestent dans le reste du monde entier.
Ce débat a eu pour point de départ des échanges concernant l’édition 2022 du rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde. La question des causes structurelles de la faim et de la malnutrition sera aussi abordée au cours de la session.
Le rapport indique que pas moins de 828 millions de personnes souffraient de la faim dans le monde en 2021. Ce chiffre représente une augmentation de 46 millions par rapport à 2020, et de 150 millions par rapport au niveau d’avant la pandémie de covid-19.
De plus, quelque 2,3 milliards de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave en 2021. C’est près de 350 millions de personnes de plus qu’avant la pandémie. En 2020, près de 3,1 milliards de personnes ne pouvaient pas se permettre une alimentation saine. Ce chiffre, supérieur de 112 millions à celui de 2019, s’explique par l’inflation des prix à la consommation des produits alimentaires provoquée par les répercussions économiques des mesures mises en place pour endiguer la pandémie de covid‑19.
Accélérer l’action relative à l’ODD 2
La session sera aussi l’occasion de se pencher sur l’orientation stratégique du CSA visant à accélérer l’action relative à l’ODD 2 (Éliminer la faim), sur la base des sept questions clés intéressant la sécurité alimentaire et la nutrition, telles que définies dans un récent rapport publié par son Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition, à savoir: 1. mise en place de filières résilientes et équitables pour la sécurité alimentaire et la nutrition; 2. renforcement des systèmes alimentaires urbains et périurbains dans le contexte de l’urbanisation et de la transformation rurale; 3. conflits et fragilité des systèmes alimentaires; 4. revitalisation des politiques climatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition; 5. reconnaissance du rôle et des droits des travailleurs des systèmes alimentaires; 6. mise en place d’une véritable interface pour divers systèmes de connaissances, technologies et pratiques aux fins de la sécurité alimentaire et de la nutrition; 7. maladies infectieuses émergentes et réémergentes et autres dangers biologiques qui posent un problème pour la sécurité alimentaire et la nutrition.
Par ailleurs, le Comité lancera un processus de convergence des politiques du CSA sur les Outils de collecte et d’analyse de données au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition, et étudiera les moyens de stimuler l’investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires durables, dans le cadre d’une manifestation thématique mondiale au cours de laquelle il fera le point sur l’application des Principes du CSA pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires.
La session comprendra également une manifestation spéciale consacrée à la suite donnée au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (2021), et notamment à la communication des progrès réalisés par les Membres volontaires dans la mise en œuvre des voies de transition nationales.
Hébergé par la FAO, le CSA constitue une plateforme multipartite, où les membres, aux côtés de la FAO, du Fonds international de développement agricole (FIDA), du Programme alimentaire mondial (PAM), de représentants de la société civile, du secteur privé et d’autres parties prenantes, œuvrent conjointement à l’élaboration et à l’adoption de recommandations de politique générale et d’orientations concernant un large éventail de questions, en vue de s’attaquer aux causes systémiques et structurelles de la faim et de la malnutrition, à partir des rapports fondés sur des données scientifiques et factuelles que produit le Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition.
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