Un partenariat collaboratif sur les forêts souligne l’importance de stopper la déforestation pour le bien du développement durable

La conférence internationale s’ouvre sur un appel à trouver le bon équilibre entre les besoins humains et les besoins planétaires

Des arbres ont été coupés au nord de la forêt de Chiang Mai, en Thaïlande, afin de rendre des champs disponibles pour l’agriculture

©Photo: ©FAO/K. Boldt

20/02/2018

20 février 2018, Rome -Face à la néccessité de répondre aux besoins d'une population de plus en plus importante et urbanisée, «changer la manière dont nous gérons les terres, la production alimentaire et les forêts est essentiel afin de garantir la sécurité alimentaire», a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, lors de son discours introductif à la Conférence internationale pour stopper la déforestation, qui se tenait cette semaine du 20 au 22 février, à Rome .

Organisée par le Partenariat de collaboration sur les forêts(PCF), composé de 14 organisations et secrétariats internationaux, la conférence est présidée et accueillie par la FAO et a pour objectif d'aider les pays à améliorer la gestion durable de leurs forêts.

La rapide croissance de la population stimule la demande mondiale en produits et services forestiers comme par exemple le bois, la fibre, le carburant, la nourriture, le fourrage ou encore les médicaments. A elle seule, la demande en bois devrait tripler pour atteindre les 10 milliards de mètres cube d'ici 2050. La croissance de la population a également pour effet d'augmenter la production agricole et le fait de transformer les forêts en terres arables afin de répondre à cette croissance démographique demeure l'un des plus importants facteurs de déforestation, en particulier dans les pays tropicaux à faible revenus.

Des approches innovantes pour gérer les terres

Soulignant que ces 25 dernières années, plus de 20 pays avaient réussi à améliorer la sécurité alimentaire tout en maintenant la couverture forestière, voire en l'augmentant, Mme Semedo a déclaré : «Cela démontre que nous possédons le savoir et les outils nécessaires pour stopper la déforestation à travers le monde. De bonnes politiques de reboisement, de reforestation et une gestion intégrée des terres peuvent s'avérer véritablement efficaces. Cela appelle néanmoins à mettre en œuvre des actions ambitieuses et concertées dans le secteur agricole et au-delà, sans oublier l'importance de la volonté politique et sociétale. Tenir compte de cette interdépendance requiert d'innover au niveau des institutions, de la gouvernance et des politiques».

«Ces 25 dernières années, le taux de déforestation nette à travers le monde a diminué de 50 pour cent», a souligné M. Manoel Sobral Filho, Directeur du Forum des Nations Unies sur les forêts lors de son discours liminaire à la Conférence. «Si la tendance actuelle de réduction des pertes forestières, de restauration des forêts et de plantation forestière se poursuit, un futur avec une déforestation nette de zéro pour cent peut devenir une réalité dans le monde», a-t-il ajouté.

Lors de son discours, M. Amedi Camara, Ministre mauritanien de l'environnement et du développement durable et Président du Conseil des ministres de l'Agence panafricaine de la Grande muraille verte, a insisté sur l'importance de l'Initiative de la Grande muraille verte pour le continent africain, en raison de sa pertinence vis-à-vis de la lutte contre la désertification et de ses actions en faveur de la gestion durable des ressources naturelles et de la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.

Lors de son discours liminaire, Mme Christiana Figueres, figure éminente de la lutte contre le changement climatique et grand soutien de l'Accord de Paris sur le climat, a plaidé pour une approche humaine basée davantage sur la motivation individuelle et sur l'exploitation du potentiel des communautés locales qui profiteront le plus de la fin de la déforestation.

M. Tony Simons, Directeur général du Centre international pour la recherche en agroforesterie, a, quant à lui, fourni des arguments convaincants pour s'attaquer de manière intégrée aux causes sous-jacentes de la déforestation et de la dégradation des forêts. Les solutions devront prendre en compte les réalités économiques.

La conférence internationale

La Conférence internationale «Travaillons avec les divers secteurs pour stopper la déforestation et étendre les superficies forestières - de l'aspiration à l'action» est la première grande conférence technique sur les forêts depuis l'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et du premier Plan stratégique des Nations Unies pour les forêts 2017-2030 (UNSPF).

Alors que la plupart des facteurs de déforestation se trouvent hors du secteur forestier, la conférence réunit des membres de ministères issus de différents secteurs, tels que la foresterie, l'agriculture, l'élevage, l'environnement, le secteur privé, les petites organisations de producteurs, la société civile et des associations de peuples autochtones.

L'événement qui se déroule sur trois jours vise à promouvoir le dialogue entre les secteurs et les groupes d'acteurs sur la meilleure manière d'atteindre collectivement les objectifs fixés à l'échelle mondiale consistant à stopper la déforestation et à étendre la couverture forestière. Les débouchés de l'événement seront soumis à l'attention du Forum politique de haut niveau des Nations Unies sur le développement durable qui suivra les progrès réalisés en vue d'atteindre l'Objectif de développement durable numéro 15 portant sur «La vie sur terre» en juillet prochain.

Contacts

Irina Utkina FAO Actualités et Médias (Rome) +39657052542 [email protected]