Il faut intervenir pour sauver les moyens d'existence et empêcher la sécurité alimentaire de se détériorer davantage
Femmes en train de préparer le manioc pour le déjeuner à Mbaiki, en République centrafricaine
©Photo: ©FAO/Riccardo Gangale
23 mars 2015, Rome – En République centrafricaine, les agriculteurs ont besoin de semences et d'outils d'urgence pour la prochaine campagne de semis qui démarre en avril, afin de conjurer une nouvelle détérioration des moyens d'existence des populations vulnérables dans le pays frappé par les conflits, a déclaré aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Quelque 1,5 million de personnes souffrent actuellement d'insécurité alimentaire dans le pays et ce chiffre a de fortes chances d'augmenter en l'absence d'une aide immédiate. Par ailleurs, les graves pénuries alimentaires sévissant dans tout le pays pourraient s'aggraver, les mouvements de population déboucher sur une exacerbation des tensions, le retour des personnes déplacées et des réfugiés dans leur village être retardé, et les coûts de l'intervention d'urgence seraient susceptibles de grimper.
"Une bonne mise en œuvre des activités de la campagne agricole est essentielle pour atténuer les tensions politiques dont la cause principale est la pauvreté extrême. L'agriculture demeure la première source de revenus pour la majorité de la population du pays", a expliqué Jean-Alexandre Scaglia, Représentant de la FAO en République centrafricaine. "Garantir les semis durant la prochaine campagne ainsi que des activités de résilience à plus long terme est l'occasion à ne pas manquer de contribuer aux efforts de paix en République centrafricaine".
Dans l'ensemble, la production agricole est encore inférieure de près de 60 pour cent à la moyenne d'avant la crise. Ainsi, la campagne de soudure cette année devrait démarrer 4 mois plus tôt que d'ordinaire.
6,2 millions de dollars d'urgence
La FAO et ses partenaires du Cluster de sécurité alimentaire ont recensé 150 000 ménages touchés par la crise – agriculteurs, réfugiés de retour et familles d'accueil – qui n'avaient reçu aucun soutien et ont besoin d'une aide immédiate.
La FAO a déjà dispensé des fonds en faveur de 86 400 ménages, mais elle a besoin de 6,2 millions de dollars supplémentaires pour venir en aide à 63 600 ménages en vue de la prochaine campagne de semis. Chaque famille recevra les intrants agricoles indispensables, tels que semences et outils agricoles pour cultiver un lopin de 0,5 ha de terre, qui couvriront les besoins alimentaires jusqu'à cinq mois, permettant de réduire la dépendance à l'égard de l'aide humanitaire et de stabiliser les revenus.
Grâce aux fonds reçus en 2014, la FAO et ses partenaires sont venus en aide à plus de 140 000 ménages et sont parvenus à endiguer une crise alimentaire de grande envergure.
La campagne agricole de 2015 a été planifiée dans le cadre du Cluster de sécurité alimentaire. Les distributions d'intrants agricoles par la FAO sont menées en étroite collaboration avec le Ministère du développement rural et les ONG partenaires, ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) pour la distribution de rations alimentaires afin d'éviter que les familles ne consomment les semences. Le Cluster de sécurité alimentaire, co-piloté par la FAO et le PAM, rassemble environ 70 organisations autour de stratégies de sécurité alimentaire, de gestion de l'information, de coordination des interventions et d'identification des priorités.
En 2015, la FAO met en œuvre un programme de 42 millions de dollars en République centrafricaine pour répondre aux besoins immédiats de la population, en renforçant la résilience de 90 000 ménages ruraux grâce à une approche intégrée centrée sur la communauté.
Irina Utkina FAO Actualités et Médias (Rome) +39657052542 [email protected]