La Corée du Nord a besoin de vaccins et d'équipements pour lutter contre la fièvre aphteuse

Le renforcement des services vétérinaires nationaux est nécessaire

Inspection vétérinaire à la recherche de symptômes de fièvre aphteuse

©Photo: ©FAO

24/03/2011

24 mars 2011, Rome/Paris - Des vaccins et des équipements d'une valeur d'environ un million de dollars sont requis d'urgence pour aider la République populaire démocratique de Corée à endiguer les foyers de fièvre aphteuse qui se sont déclarés dans ce pays. Il conviendra ensuite de déployer des efforts prolongés et concertés pour moderniser les services vétérinaires nord-coréens.


Une mission conjointe FAO-OIE s'était rendue en RPD de Corée du 27 février au 8 mars 2011 à la demande du gouvernement. Elle avait relevé que les capacités du pays et de ses services vétérinaires avaient besoin d'être considérablement renforcés pour leur permettre de déceler les foyers de fièvre aphteuse et circonscrire la maladie. Plus particulièrement cet effort doit porter sur la mise en œuvre des meilleurs pratiques en matière de mesures de biosécurité et sur l'amélioration des infrastructures et des capacités des laboratoires.


Des foyers de fièvre aphteuse de type O ont été signalés en différents endroits dans huit des 13 provinces du pays.

En vue de maîtriser la situation, l'équipe d'experts FAO-OIE recommande ce qui suit:


  • mettre en place une surveillance rigoureuse pour localiser et dresser la carte des foyers de la maladie;
  • protéger les fermes indemnes par la mise en œuvre de mesures de biosécurité et le contrôle des déplacements du bétail;
  • établir un échantillonnage adéquat en vue d'identifier correctement la souche du virus ou les souches impliquées;
  • améliorer les mesures de biosécurité pour enrayer la propagation de la maladie;
  • recourir à l'utilisation stratégique de vaccins appropriés pour circonscrire et isoler les foyers de la maladie.

Selon la FAO, tout cela nécessite des investissements immédiats d'environ un million de dollars en formation, fournitures et infrastructures, achat de vaccins et mise en place de systèmes de monitorage, d'enquête et de réponse.

La mission FAO-OIE a inspecté plusieurs fermes collectives, le laboratoire vétérinaire national et des dispensaires de santé animale répartis sur le territoire.

L'identification du virus

La FAO et l'OIE ont prodigué aux autorités vétérinaires de RPD de Corée des conseils pour prélever et manipuler des échantillons du virus de la fièvre aphteuse. De nouveaux échantillons doivent encore être prélevés par la RPD de Corée et expédiés pour analyse à un laboratoire de référence international.

Et c'est seulement grâce à la détermination minutieuse du type de virus ou des virus impliqués qu'il sera possible d'identifier le vaccin le plus efficace pour contrer la maladie.

Impact sur la sécurité alimentaire

La fièvre aphteuse ne constitue pas une menace directe pour la santé de l'homme, mais les animaux atteints sont si affaiblis qu'ils ne peuvent plus servir aux labours et aux récoltes. Ils perdent énormément de poids et produisent moins de lait alors qu'un grand nombre succombe des suites de la maladie.

Les animaux d'élevage sont un élément crucial de la sécurité alimentaire en RPD de Corée. Les bovins servent principalement à la production de lait et produits laitiers et sont une source essentielle de traction animale pour la production agricole. Caprins et porcins, susceptibles eux aussi d'attraper la fièvre aphteuse, sont une autre source importante de viande et de produits laitiers.

Actuellement, la République populaire démocratique de Corée compte 577 000 têtes de bovins, 2,2 millions de porcins et 3,5 millions de caprins.

La fièvre aphteuse touche les bovins, buffles, ovins, caprins, porcins et autres ongulés. Elle est extrêmement contagieuse et se répand par le mucus, la salive ou les fluides corporels qui peuvent contaminer différents objets, notamment des vêtements, des cageots, des bennes de camion ou le foin; et le virus est ainsi transmis à d'autres animaux.