Approche innovante d’achats aux petits agriculteurs pour les repas scolaires en Afrique

FAO, PAM, Brésil, Royaume-Uni et cinq gouvernements africains à l’œuvre pour donner aux petits agriculteurs et à l’Afrique les moyens de se nourrir

Relier les programmes de cantine scolaires aux petites exploitations locales présente de multiples avantages

©Photo: ©FAO/Jeanette Van Acker/FAO

09/10/2013

9 octobre 2013, Rome - Un partenariat novateur mis en place dans cinq pays d'Afrique ouvre de nouveaux horizons dans la lutte contre la faim et la malnutrition en achetant les aliments pour les repas scolaires aux petits agriculteurs.

Durant sa phase initiale l'an dernier, le Programme Acheter aux Africains pour l'Afrique (PAA) a fait intervenir plus de 5 000 petits producteurs familiaux dans les programmes d'alimentation de 424 écoles (pour environ 120 000 élèves bénéficiaires) en Éthiopie, au Malawi, au Mozambique, au Niger et au Sénégal.

La nourriture destinée aux programmes de repas scolaires est achetée auprès des petits cultivateurs locaux. L'idée centrale est d'adapter l'expérience du Brésil en reliant les achats publics de nourriture à l'agriculture familiale.

Le programme PAA est en train de clôturer sa phase pilote et envisage d'étendre et de consolider ses activités dans les cinq pays. L'initiative est administrée conjointement par la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM), en étroite coopération avec le Ministre brésilien du développement agraire et le Conseil national pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (CONSEA) ainsi que le Département du Royaume-Uni pour le développement international (DFID).

Premiers résultats prometteurs

Les participants à une table ronde organisée durant la session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) ont pu entendre cette approche innovante qui offre la possibilité de gains multiples dans les domaines de la nutrition, du développement et de l'éducation de l'enfant, du développement rural et de la réduction de la pauvreté.

Selon Brave R. Ndisale, Ambassadrice du Malawi auprès de la FAO, les résultats obtenus par son pays jusqu'ici sont très prometteurs.

Le sud du Malawi, où le programme est testé, est une région d'insécurité alimentaire où la capacité de production agricole est élevée mais inexploitée. Le PAA a créé des chaînes d'approvisionnement et des conditions de marché prévisibles où rien n'existait auparavant, a-t-elle expliqué.

Les revenus des agriculteurs locaux - dont 50 pour cent sont des femmes - se sont améliorés et ont permis de consolider la base des économies locales. Et les repas scolaires ont entraîné une meilleure persévérance scolaire, sans compter que des élèves mieux nourris apprennent mieux, a ajouté Mme Ndisale.

Dans les cinq pays participant au PAA, la FAO offre un appui technique aux gouvernements, aux cultivateurs et à leurs associations pour les aider à améliorer et à diversifier la production vivrière durable, alors que le PAM s'inspire de l'expérience de son Programme Achats pour le progrès pour aider les écoles, les gouvernements et d'autres partenaires en matière de mécanismes d'achats et de distribution.

Les organisations des Nations Unies s'occupant d'alimentation collaborent également avec les gouvernements partenaires pour élaborer des plans stratégiques destinés à acheter la nourriture destinée aux secours alimentaires auprès des producteurs locaux.

S'adapter au contexte

La participation du Brésil au programme PAA implique non seulement un soutien financier, mais aussi un engagement aux côtés de la FAO, du PAM et des partenaires en Afrique pour partager son expérience et concevoir ensemble des programmes adaptés permettant de rattacher les achats publics de nourriture à la petite agriculture familiale.

Pepe Vargas, Ministre du développement agraire du Brésil, et Maria Emilia Pacheco, Présidente du Conseil national pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (CONSEA), ont souligné l'importance d'adapter les programmes aux conditions et aux exigences locales.

Dans chacun des cinq pays où opère le PAA, les activités ont été conçues en étroite participation avec les gouvernements, les autorités locales et les administrations scolaires, les groupes d'agriculteurs, la société civile et autres acteurs. Les modèles d'achat ont été adaptés au contexte local, et à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement, la priorité a été de renforcer les capacités des participants pour soutenir le projet.

Apprentissage et engagement

Pour la deuxième phase du programme, un supplément de fonds arrive du Brésil et du DFID, qui soutient également les activités de suivi, d'évaluation et les enseignements tirés.

L'Ambassadeur du Royaume-Uni auprès de la FAO, David Briscoe, a souligné l'engagement soutenu du DFID au programme PAA qui, au cours des 18 prochains mois, s'efforcera de consolider les succès de la phase pilote et d'étendre les activités dans les cinq pays participants.

Antonino Marques Porto e Santos, Ambassadeur du Brésil auprès de la FAO, a également manifesté l'engagement de son gouvernement au programme PAA, "au travail en soi et aux résultats qu'il produit, mais aussi aux divers niveaux de partenariat qu'il implique - Sud-Sud, interorganismes et multipartenaires".