Un atelier étudie les causes profondes et formule des recommandations
Un enfant sèche du poisson au soleil
©Photo: ©FAO/P. Johnson
Parmi les opérations employant des enfants figurent la pêche active, la préparation des repas en mer, la plongée pour capturer les poissons des récifs ou libérer des filets restés accrochés, le rassemblement du poisson dans les filets, l'épluchage des crevettes ou le nettoyage des poissons et des crabes, la réparation des filets, le tri, le débarquement, le transport des prises, la transformation et la vente.
Les participants à l'atelier ont confirmé que le travail des enfants est le plus répandu dans les pêches artisanales.
Selon un document présenté à l'atelier par le WorldFish Center, les enfants sont employés dans le secteur halieutique à divers titres, qu'il s'agisse d'aider leur père à nourrir la famille ou de servitude forcée. Dans le pire des cas, il peut s'agir de trafic d'enfants.
Souvent, le risque pour les enfants va au-delà des dommages corporels. "Le travail des enfants perpétue fréquemment le cercle vicieux de la pauvreté, a un impact négatif sur les taux d'alphabétisation et la scolarisation et entrave le développement mental et physique des enfants", selon M. Willmann.
Vers des solutions
L'atelier a recensé une série complexe de facteurs susceptibles d'exacerber le problème:
"Une chose est claire: il n'y a pas de remède miracle", souligne Bernd Seiffert du Département économique et social de la FAO, qui a participé à la réunion. "Le travail des enfants est un problème complexe qui requiert des réponses multisectorielles bien coordonnées".
Les participants à l'atelier ont proposé un éventail de mesures à prendre au niveau international, national et local, notamment des actions juridiques et coercitives sur divers fronts, tels que l'éducation, le développement et le soutien des moyens d'existence, et l'amélioration de la collecte de données pour combler les lacunes d'information. (voir document ci-contre.)
Cibler et accélérer les interventions
"L'agriculture - pêches comprises - a beau compter la plus grande part d'enfants travailleurs au monde, les ressources allouées au problème sont comparativement extrêmement limitées", indique M. Seiffert. "L'attention s'est surtout concentrée sur les grandes industries et les filières internationales. Il faut s'activer de toute urgence pour garantir que les ressources affectées au travail des enfants dans l'agriculture soient en rapport avec l'ampleur du problème si nous voulons atteindre le but mondial d'abolition des pires formes de travail des enfants d'ici 2016", ajoute-t-il.
Un rapport final complet de l'atelier et une publication technique conjointe OIT/FAO paraîtront en cours d'année.
Dans l'ombre
La plupart des experts conviennent que le travail des enfants dans les pêches est un problème diffus. Mais les données manquent et les statistiques regroupent souvent les pêches, la foresterie, l'agriculture et l'élevage. Tous ces secteurs confondus affichent le pourcentage le plus élevé d'enfants travailleurs, soit 70 pour cent du total mondial.
Les présentations faites à l'atelier indiquent que le travail des enfants dans les pêches existe dans toutes les régions du monde, même si c'est en Afrique et en Asie qu'il est le plus problématique.
Les participants ont partagé leurs connaissances et expériences acquises au Bangladesh, au Cambodge, en Egypte, au Salvador, au Ghana, en Inde, en Ouganda, au Sénégal et en Thaïlande.
Dans un pays d'Afrique subsaharienne, on a constaté que les enfants de moins de 15 ans constituaient un tiers de la main-d'œuvre dans les pêches de capture, la construction et la réparation des bateaux, la transformation et le commerce du poisson.
George Kourous FAO Media Relations (Rome) (+39) 06 570 53168 [email protected]