M. Graziano da Silva préconise un engagement politique plus ferme contre la faim
José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, à l’évènement «Délivrer Faim Zéro – Démontrer l'impact», au siège des Nations Unies, à New York
©Photo: ©FAO/Sudeshna Chowdhury
25 septembre 2014, Rome/New York – La paix mondiale et le développement durable ne peuvent être atteints sans mettre fin à la faim, a déclaré aujourd'hui M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, devant les participants à une réunion de l'ONU de haut niveau à New York.
«La sécurité alimentaire n’est peut-être pas toujours notre première préoccupation, mais elle devrait l’être», a affirmé le chef de la FAO en soulignant le lien entre la faim et les conflits. Il s'exprimait à «Délivrer Faim Zéro – Démontrer l'impact», un événement parallèle de l'Assemblée générale de l’ONU, co-organisé par les gouvernements des Pays-Bas, de l'Irlande et du Mexique, la FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).
«Bien que les chiffres de la faim dans le monde aient diminué, il y a encore 805 millions de personnes qui souffrent de sous-alimentation chronique», a rappelé M. Graziano da Silva, citant le récent rapport des Nations Unies, L’état de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2014).
Il a noté que, globalement, la proportion de personnes chroniquement sous-alimentées a baissé d'environ 40 pour cent depuis 1990 et que 63 pays en développement avaient déjà atteint l'Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) qui consiste à réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de la faim d'ici à la fin de 2015.
«Vu que moins de 500 jours nous séparent de cette date, il y a là un sentiment d’urgence qui nécessite le redoublement des efforts», a-t-il dit attirant ainsi l’attention sur la date butoir de l’OMD.
M. Graziano da Silva a également appelé les pays à faire «un pas de plus» pour relever le défi Faim Zéro lancé par le Secrétaire général de l’ONU et relatif à l’éradication de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition dans le monde.
Cela «ne devrait pas rester un rêve. C’est une vision qui est à notre portée», s’est-il exclamé.
Remporter la guerre contre la faim nécessite comme «point de départ» de la «volonté politique» et, comme suivi, des actions coordonnées au plan mondial, régional et national de promotion de la sécurité sociale au travers de programmes de protection sociale et d’autres mesures, a indiqué M. Graziano da Silva.
Et le Directeur général de la FAO de citer «la victoire du Brésil sur la faim» qui a permis de ramener le taux de sous-alimentation de plus de 10 pour cent à moins de 5 pour cent entre 2002 et 2007. M. Graziano da Silva a également expliqué que le succès enregistré par le Brésil avait eu un impact positif et révélateur des progrès réalisés en Amérique latine et les Caraïbes dans leur ensemble. La région fut la première à adopter l’objectif Faim Zéro déjà en 2005 et elle est la seule à avoir atteint l’OMD aujourd’hui.
Enfin, le Directeur général de la FAO a salué les efforts déployés par d’autres pays, notamment Timor Leste qui a fait sien le défi Faim Zéro du Secrétaire général de l’ONU en lançant au plan national des initiatives de sécurité alimentaire et de nutrition. «La communauté internationale a le devoir de soutenir les pays dans cette voie», a dit M. Graziano da Silva avant d’ajouter que les agences de l’ONU, notamment la FAO, rempliraient également leur rôle en aidant les pays à hâter l’avènement d’«un monde durable et libéré de la faim que nous voulons».