Le renforcement de la résilience des populations rurales dans les contextes fragiles doit rester une grande priorité

Bruxelles/Rome – Le renforcement de la résilience des populations rurales vulnérables dans les contextes fragiles, notamment les conflits, les crises sanitaires et les catastrophes naturelles, en transformant les systèmes agroalimentaires, doit rester une priorité importante, a déclaré lundi M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’occasion du Forum humanitaire européen, à Bruxelles.

Il a participé à une séance intitulée «L’échec n’est pas une option – le nexus face à la famine», qui portait sur la nécessité d’adopter une approche de la famine et de l’insécurité alimentaire efficace et axée sur le nexus, en s’appuyant sur des cas concrets et des pratiques optimales.

Sont également intervenus Mme Meryame Kitir, Ministre de la coopération au développement de la Belgique, Mme Karin Hulshof, Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme Sofía Sprechmann, Secrétaire générale de CARE International, et Axel van Trotsenburg, Directeur général des opérations de la Banque mondiale.

Les estimations préliminaires figurant dans la dernière édition du Rapport mondial de la FAO sur les crises alimentaires, qui sera publié le mois prochain, indiquent qu’il y a encore eu une hausse considérable du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë en 2021.

«Les tendance récentes en matière d’insécurité alimentaire chronique et aiguë sont alarmantes», a affirmé M. Qu, qui a appelé la communauté internationale à agir plus fort, à accroître son engagement politique et à adopter de nouvelles approches, afin de remédier à la fragilité des systèmes agroalimentaires mondiaux et de favoriser le développement rural.

Mettre fin au cycle de la déstabilisation, de la fragilité et des conflits

Évoquant la complexité de la situation mondiale due aux effets actuels de la pandémie de covid‑19, des catastrophes naturelles et des conflits en Afrique, au Proche-Orient et maintenant en Ukraine, M. Qu a indiqué que l’une des principales solutions consistait à transformer les systèmes agroalimentaires, afin de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

Il est tout aussi important de répondre aux besoins urgents des agriculteurs dans ces contextes fragiles, y compris en leur fournissant des intrants agricoles vitaux, notamment des semences, des engrais et des outils agricoles, afin qu’ils puissent pourvoir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille.

Le Directeur général a rappelé que la FAO était engagée à jouer un rôle décisif, sur la base de son mandat, dans des domaines tels que l’élaboration des politiques, le renforcement des capacités et l’assistance technique, la transformation des systèmes agroalimentaires et le développement des zones rurales, ainsi que le partage de l’information. Grâce à l’innovation, au développement du numérique et aux réseaux mondiaux, nous pouvons élargir notre collaboration avec le Programme alimentaire mondial et d’autres organismes du système des Nations Unies, afin de minimiser les risques et d’aider les plus vulnérables de la meilleure manière possible, a-t-il ajouté.

Le Directeur général a insisté sur le fait qu’il était essentiel d’agir de manière coordonnée pour mettre en œuvre l’approche axée sur le nexus action humanitaire-développement-paix à tous les niveaux.

Faisant remarquer que les conflits avaient différentes causes profondes, notamment la lutte pour la terre, l’eau et d’autres ressources naturelles, le Directeur général a souligné qu’il était important d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques visant à réguler l’accès aux ressources naturelles et à promouvoir leur utilisation rationnelle.

La FAO est disposée à organiser plusieurs consultations sur les politiques, afin de contribuer à la paix, a-t-il conclu.

Le Forum humanitaire européen est organisé par la Commission européenne et la France, dans le cadre de sa présidence du Conseil de l’Union européenne. Il rassemble des responsables politiques, des partenaires de l’humanitaire et d’autres parties prenantes, afin qu’ils puissent mener un dialogue plus soutenu sur les politiques et les stratégies humanitaires.