Le couloir sec d’Amérique centrale: Transformer l’urgence en opportunités

La direction de la FAO soutient l’Initiative régionale Main dans la main pour donner de l’espoir à une région affectée par des aléas climatiques et des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de migration

©FAO/Alessandra Benedetti

Le Directeur général de la FAO QU Dongyu s'exprime lors d'un événement sur le corridor sec.

©FAO/Alessandra Benedetti

19/10/2022

Rome – Compte tenu des niveaux très élevés de faim en milieu rural enregistrés dans la région du couloir sec d’Amérique centrale, il est temps de «transformer ce couloir d’urgence en couloir d’opportunités», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), mardi lors du Forum mondial de l’alimentation.

«Plus de la moitié des 10 millions d’habitants de la région, qui comprend le Guatemala, le Honduras, El Salvador, le Costa Rica et le Nicaragua, travaillent dans le secteur agricole, et plus de 73 pour cent de la population rurale vit dans la pauvreté. On dénombre 7,1 millions de personnes en situation de grave insécurité alimentaire et 1,3 million d’enfants de moins de cinq ans souffrant de retard de croissance», a expliqué M. Qu.

Il s’est également exprimé lors d’un événement spécial de haut niveau consacré à l’Initiative régionale pour le couloir sec dans le cadre du Forum sur l’investissement de l’Initiative Main dans la main, qui se déroule cette semaine au siège de la FAO.

Les incidences de plus en plus fréquentes et préjudiciables du changement climatique aggravent la situation, «obligeant de nombreux agriculteurs à abandonner leurs outils, leurs animaux et leurs terres et contraignant un nombre croissant de personnes à émigrer», a regretté le Directeur général.

«Nous devons donner de l’espoir aux personnes qui souhaitent rester et ne pas quitter leur maison», a‑t-il ajouté.

«L’Initiative Main dans la main soutient ce processus, à l’instar de partenaires régionaux clés. Les efforts conjoints Main dans la main visent à mettre en œuvre des programmes nationaux et régionaux ambitieux afin d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires. L’Initiative utilise des modélisations et des analyses géospatiales avancées dans le cadre d’une approche solide des partenariats en vue d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires fondée sur les marchés. L’objectif est d’accroître les revenus, d’améliorer l’état nutritionnel et le bien-être des populations pauvres et vulnérables et de renforcer l’adaptation et la résilience face au changement climatique», a souligné le Directeur général.

Quatre plans d’investissement visant à renforcer la résilience dans le couloir sec sont présentés à des partenaires potentiels lors des sessions de mise en relation du Forum sur l’investissement. Ils ont pour objectif de stimuler l’accès aux marchés, les systèmes d’approvisionnement en eau, la cartographie numérique des sols et le zonage des risques que représente le changement climatique pour l’agriculture. Ils ont été préparés sous la direction du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), du Conseil agricole d’Amérique centrale (CAC), de la Commission centraméricaine de l’environnement et du développement (CCAD) et du  Secrétariat de l’intégration économique centraméricaine (SIECA).

Privilégier les résultats

Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, a expliqué aux participants, parmi lesquels figuraient des ministres, des cadres de banques multilatérales de développement et des représentants du secteur privé ainsi que d’autres parties prenantes, que les donateurs manifestent un intérêt marqué pour ce projet parce qu’il met l’accent sur les résultats et non sur les produits, ce qui augmente ses chances de réussite.

La vraie question est de savoir combien de personnes peuvent sortir de la pauvreté, rester dans leurs fermes et dans leurs communautés et assurer la scolarité de leurs enfants, a ajouté Mme Bechdol. Elle a en outre précisé que la collaboration de toutes les parties prenantes était cruciale et que l’approche complète de l’Initiative en matière d’évaluation des perspectives de productivité était un bon point de départ pour faire appel au secteur privé. L’Initiative fournit des indications détaillées essentielles pour les investisseurs qui ont besoin de savoir comment et où agir.

Une vingtaine de pays ont présenté des plans d’investissement spécifiques lors du Forum sur l’investissement. Deux autres initiatives régionales (l’une pour le Sahel, l’autre en faveur d’un pôle alimentaire au Panama) ont également été mises en avant.

M. Máximo Torero, Économiste en chef de la FAO, a insisté sur la nécessité d’amorcer des changements dans le couloir sec sur la base des outils scientifiques et des innovations apportés par l’Initiative Main dans la main en vue de la transformation nécessaire des systèmes agroalimentaires.

 

Contacts

Christopher Emsden FAO Actualités et Médias (Rome) (+39) 06 570 53291 [email protected]