COP27: augmenter le financement de l’action climatique, indispensable pour transformer les systèmes agroalimentaires

L’Égypte et la FAO jouent un rôle moteur et essentiel en faveur de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets

©FAO/Rosetta Messori

Un travailleur d'une pépinière règle le système d'irrigation dans une serre de semis de cyprès, Égypt

©FAO/Rosetta Messori

12/11/2022

Charm el-Cheikh (Égypte)/Rome – Pour adapter les systèmes agroalimentaires au changement climatique et les rendre plus durables, il est essentiel d’améliorer la qualité et la quantité des contributions financières en faveur de l’action climatique. C’est le message principal qui a été délivré à l’occasion du lancement de l’initiative intitulée «L’alimentation et l’agriculture au service d’une transformation durable» (initiative FAST), qui a eu lieu lors de la vingt-septième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), à Charm el-Cheikh (Égypte). 

Les négociations des Nations Unies sur le climat sont accueillies par l’Égypte cette année et l’initiative FAST a été élaborée par la présidence égyptienne et à son initiative, en collaboration étroite avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et d’autres parties prenantes.

L’initiative FAST voit le jour à un moment où le risque de faim et de malnutrition chez les groupes les plus vulnérables s’accroît et où les systèmes agroalimentaires du monde entier sont de plus en plus touchés par la variabilité du climat et des phénomènes météorologiques extrêmes. Les systèmes agroalimentaires contribuent également à la crise climatique, à la dégradation des écosystèmes et à l’appauvrissement de la biodiversité.

Cependant, les financements visant à transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus durables, plus résilients et plus productifs sont nettement insuffisants, et c’est pour essayer de résoudre ce problème que cette initiative a été lancée.

L’accès au financement de l’action climatique au niveau des exploitations agricoles et à l’échelle nationale reste insuffisant, et l’initiative FAST vise à mettre en œuvre des mesures concrètes pour y remédier afin de transformer les systèmes agroalimentaires d’ici à 2030, tout en contribuant à la sécurité alimentaire et économique et à la protection de l’environnement. 

La Directrice générale adjointe de la FAO, Mme Maria Helena Semedo, a pris la parole lors de la manifestation pour faire remarquer que, bien que l’ensemble des flux financiers en faveur de l’action climatique aient augmenté au cours de la dernière décennie, la part consacrée à l’agriculture avait diminué de manière constante.

L’agriculture et le secteur de l’utilisation des terres ont reçu 122 milliards d’USD de financements entre 2000 et 2018, soit 26 pour cent des flux financiers mondiaux en faveur de l’action climatique dans tous les secteurs. (en anglais)

«C’est pourquoi il faut prendre des mesures audacieuses et porteuses de transformation pour encourager à investir dans la transformation des systèmes agroalimentaires, aider les pays à accéder au financement de l’action climatique, et veiller à ce que les petits et moyens producteurs d’aliments aient accès à des ressources financières adaptées», a déclaré Mme Semedo.

L’initiative FAST a pour objectif de rendre cela possible en renforçant les capacités nationales qui permettent de définir les financements et investissements nécessaires dans le domaine de l’action climatique, et d’y accéder, en améliorant l’accès des parties prenantes aux connaissances, en mettant au point des orientations et en apportant un appui à l’élaboration de politiques adaptées en faveur de l’action climatique.

La promotion de la sécurité et de la diversité alimentaires, le dialogue avec les femmes, les jeunes, les populations autochtones et les personnes vulnérables et l’autonomisation de ces différents groupes, ainsi que le recours à la science et à l’innovation pour améliorer les pratiques agricoles tout au long des chaînes de valeur, font partie des principes sur lesquels s’appuient les activités de l’initiative.

«Ce partenariat tirera parti des efforts déjà déployés dans le cadre d’initiatives précédentes, telles que le plan de Glasgow et sera favorisé par les présidences des prochaines COP. L’agriculture n’a jamais été aussi importante dans le programme de la COP, et la FAO est déterminée à aider tous les acteurs à transformer nos systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», a ajouté Mme Semedo.

Le sommet se tient alors que, d’après les estimations, le monde aurait pris du retard dans la concrétisation de l’objectif consistant à réduire les émissions de 45 pour cent d’ici à 2030 afin de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

L’initiative FAST est l’une des principales initiatives auxquelles participe la FAO à la COP27. L’organisation mettra à profit ses compétences et son expérience pour diriger plusieurs débats sur les modalités selon lesquelles les systèmes agroalimentaires peuvent faire partie de la solution à la crise climatique et sur la manière dont on peut parvenir à la sécurité alimentaire.

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