Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, s’adresse aux participants à la 29e session de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Bakou.
La FAO collabore étroitement avec les présidences des sessions des conférences des parties pour diffuser le message suivant: la transformation des systèmes agroalimentaires peut apporter des solutions à la crise climatique.
©FAO/Alessandra Benedetti
Bakou – Dans l’allocution qu’il a prononcée aujourd’hui à la 29e session de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29), à Bakou (Azerbaïdjan), le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a déclaré que la transformation des systèmes agroalimentaires était le seul moyen de réduire les émissions de carbone et de remettre la nature sur une trajectoire permettant de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.
La transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux, qui vise à les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, est de plus en plus reconnue comme essentielle pour concrétiser l’Accord de Paris et atteindre les objectifs de développement durable. Cette transition «est porteuse de solutions face à la crise climatique et aux défis interdépendants liés à l’alimentation, à l’eau, aux terres et à la biodiversité», a indiqué M. Qu lors d’une réunion de haut niveau sur les moyens de réduire les émissions de carbone, d’adapter les systèmes alimentaires et de remettre la nature sur une trajectoire permettant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Chaque année, les pays participant à la convention sur le climat font état à la FAO des dégâts importants que provoque la crise climatique sur leurs systèmes agroalimentaires, dont les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs et les producteurs dépendent pour gagner leur vie, se nourrir et améliorer leur nutrition. Ils sont en première ligne de la crise climatique et, bien trop souvent, ils comptent parmi les 730 millions de personnes souffrant de la faim.
La transformation des systèmes agroalimentaires requiert davantage de financements et d’investissements au profit des populations agricoles, en recourant à des fonds privés et en facilitant la réorientation des montants investis dans l’agriculture, a déclaré le Directeur général.
M. Qu a souligné que les systèmes agroalimentaires devraient être intégrés dans les plans nationaux et considérés comme prioritaires dans les accords environnementaux multilatéraux. Chaque contribution déterminée au niveau national devrait tenir compte du plein potentiel que représente la transformation des systèmes agroalimentaires pour lutter contre le changement climatique.
La FAO propose qu’une nouvelle réunion soit organisée à la 30e session de la Conférence des parties (COP 30) afin d’examiner les moyens d’accélérer les efforts de lutte contre la déforestation, qui constitue un volet important de l’action pour le climat nécessaire à la transformation des systèmes agroalimentaires, a déclaré le Directeur général.
Financement de l’action climatique
La COP 29 a été qualifiée – et à juste titre – de «COP du financement» en raison de l’orientation principale des négociations sur le thème du financement de l’action climatique. Les financements et les investissements sont insuffisants pour transformer les systèmes agroalimentaires. Il est essentiel de flécher les fonds vers les systèmes agroalimentaires et de faire en sorte que les populations agricoles soient bien les bénéficiaires de ce soutien financier.
C’est pourquoi le Directeur général a pris la parole lors de plusieurs manifestations organisées par la FAO sur le thème du financement pour le climat. Lors d’une autre réunion de haut niveau organisée à Bakou sur le thème «Accélérer le financement de l’action climatique pour des systèmes agroalimentaires résilients dans les pays fragiles et touchés par des conflits», M. Qu a souligné que les conflits, ainsi que les crises climatiques et économiques, avaient fait augmenter le nombre de personnes touchées par la faim à 733 millions en 2023, un cinquième d’entre elles vivant en Afrique. En outre, 135 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans 20 pays ou territoires touchés par des conflits.
«Renforcer et financer la résilience des systèmes agroalimentaires dans les zones fragiles et en proie à un conflit permet d’atténuer les crises climatiques et alimentaires et de sauver des millions de vies tout en préservant les moyens de subsistance de millions de personnes», a déclaré M. Qu. «Or, les montants investis dans ces solutions avantageuses pour tous sont insuffisants.»
Le Directeur général a fait remarquer qu’en 2022, les systèmes agroalimentaires avaient bénéficié d’une enveloppe de 29 milliards de dollars, à peine 23 pour cent de l’ensemble du financement du développement en lien avec le climat. Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, il est impératif de consacrer aux systèmes agroalimentaires environ 1 000 milliards de dollars par an jusqu’en 2030. M. Qu a indiqué que les pays en proie à un contexte de fragilité étaient les plus touchés par les déficits de financement.
«Nous devons de toute urgence accroître le soutien et les moyens financiers qui sont consacrés à l’amélioration de l’adaptation et au renforcement de la résilience dans les pays fragiles et en proie à des conflits», a ajouté M. Qu. Une action climatique est bien possible, et elle «peut contribuer à favoriser le développement et à consolider la paix».
Des paroles aux actes
Le Directeur général a également rappelé la signature un an plus tôt, à la COP 28, de la Déclaration relative à l’action pour le climat, à l’aide d’urgence, au rétablissement et à la paix, dans laquelle 70 gouvernements et 39 organisations ont appelé à une action collective plus audacieuse afin de renforcer la résilience face au changement climatique dans les pays en situation de fragilité et en proie à des conflits.
En partenariat avec le Fonds vert pour le climat (FVC), la FAO a répondu à cet appel et se félicite que le FVC ait débloqué 169 millions de dollars pour financer des projets importants en Somalie et en Iraq, qui seront mis en œuvre par l’Organisation, ainsi qu’un troisième projet au Burundi, auquel le Fonds One Acre apportera son concours.
«Ces projets contribueront à l’adaptation et renforceront la résilience climatique des populations rurales touchées par des conflits, la pauvreté et des catastrophes météorologiques. Nous sommes fermement convaincus que l’instauration de systèmes agroalimentaires résilients et durables permettra d’aider ces populations à survivre, à se relever de ces épreuves et à s’épanouir», a déclaré M. Qu.
Contribution de la FAO aux sessions des conférences des parties
La FAO collabore étroitement avec les présidences des sessions des conférences des parties pour diffuser le message suivant: la transformation des systèmes agroalimentaires peut apporter des solutions à la crise climatique.
À la COP 27, en Égypte, le partenariat Alimentation et agriculture au service d’une transformation durable (partenariat FAST) a été instauré pour accroître le financement de l’action climatique, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, au service de l’alimentation et de l’agriculture. À la COP 28, 160 chefs d’État et de gouvernement ont signé la Déclaration des Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique.
Aujourd’hui, à la COP 29, la FAO se félicite de l’initiative climatique Bakou Harmoniya pour les agriculteurs. L’Organisation est fière d’accueillir l’initiative dans le cadre du partenariat FAST et se félicite d’en voir la coprésidence assurée par l’Azerbaïdjan et l’Égypte, a déclaré M. Qu.
«Forts du savoir-faire et de l’expérience que nous possédons, nous comptons œuvrer, avec nos partenaires, aux côtés de la présidence de la COP 29, à la concrétisation des objectifs de l’initiative Harmoniya, conformément à la vision de la FAO qui consiste à transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux au service des quatre améliorations, en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie, en ne laissant personne de côté», a déclaré M. Qu.
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Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]