La plateforme aidera les agriculteurs à se frayer un chemin dans le réseau actuel d’initiatives et de programmes axés sur l’agriculture
Sans solutions axées sur les systèmes agroalimentaires, on ne pourra pas atteindre les objectifs mondiaux relatifs à la biodiversité, au climat et à la neutralité en matière de dégradation des terres.
©FAO/Anis Mili
Bakou - Afin d’aider les agriculteurs à s’y retrouver parmi les dizaines d’initiatives et de programmes consacrés à la transition vers des systèmes agroalimentaires climato-résilients, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec la présidence azerbaïdjanaise de la COP 29, a lancé aujourd’hui une nouvelle plateforme: l’initiative climatique Bakou Harmoniya pour les agriculteurs.
L’initiative Harmoniya servira d’agrégateur et de lien entre différents types d’initiatives, de coalitions, de réseaux et de partenariats, le but étant d’autonomiser les agriculteurs, les villages et les communautés rurales. Étant donné qu’il existe actuellement plus de 90 initiatives mondiales ou régionales, il est clair qu’il faut veiller à la cohérence, à l’harmonisation et au partage des enseignements tirés pour obtenir davantage d’impact.
Une opportunité unique
M. Kaveh Zahedi, Directeur du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement de la FAO, a expliqué que, parmi les initiatives lancées à la COP 29, celle-ci était une des plus passionnantes et offrait une occasion unique d’apporter collectivement des solutions au problème climatique en agissant dans les systèmes agroalimentaires. Il a déclaré que la FAO se réjouissait de travailler avec la présidence azerbaïdjanaise de la COP 29 et les futures présidences, ainsi qu’avec les parties prenantes et les partenaires, afin d’accélérer la transition vers des systèmes agroalimentaires durables et résilients.
Le Président de la COP 29, M. Mukhtar Babayev, a ouvert la manifestation de lancement. Parmi les autres participants figuraient: M. Majnoun Mammadov, Ministre de l’agriculture de la République d’Azerbaïdjan; M. Prosper Dodiko, Ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage du Burundi; M. Fernando Mattos Costa, Ministre de l’agriculture et de l’élevage de l’Uruguay; M. Yoichi Watanabe, Vice-Ministre des affaires internationales au Ministère de l’agriculture, des forêts et des pêches du Japon; Mme Claudia Müller, Secrétaire d’État parlementaire au Ministère fédéral de l’alimentation et de l’agriculture de l’Allemagne; et M. Paul Gulleik Larsen, Ambassadeur et Envoyé spécial du Ministère des affaires étrangères de la Norvège.
Des représentants de l’Association des femmes rurales de l’Azerbaïdjan, du Mécanisme du secteur privé, du Comité permanent du financement, d’ONUFemmes, de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale des agriculteurs (OMA) y ont également participé.
L’initiative, qui a été lancée à l’ouverture de la Journée de l’alimentation, de l’agriculture et de l’eau organisée dans le cadre de la COP 29, sera hébergée par la FAO au titre du Partenariat Alimentation et agriculture pour une transformation durable (le partenariat FAST), une plateforme multipartite créée lors de la COP 27, en 2022, dont le travail consiste à améliorer quantitativement et qualitativement le financement de l’action climatique en faveur des plus vulnérables dans les systèmes agroalimentaires.
Au fil des éditions successives de la COP, l’agriculture a pris une place de plus en plus importante. En effet, la COP 27 a été la toute première édition consacrant une journée à l’agriculture et les participants à la COP 28 ont assisté à une étape historique, à savoir la déclaration sur l’agriculture et les systèmes alimentaires, qui a été approuvée par 160 pays.
L’initiative Harmoniya sera étroitement liée aux travaux du partenariat FAST, dont l’Azerbaïdjan, le Brésil et l’Égypte sont coprésidents, et renforcera la collaboration de COP à COP sur les systèmes agroalimentaires. L’équipe de l’initiative s’efforcera de présenter les progrès accomplis lors de la COP 30, qui sera présidée par le Brésil.
Un portail sera mis en place dans le cadre de l’initiative afin de clarifier la situation concernant les programmes, de mettre en commun de l’expérience, de recenser les synergies et les lacunes et de favoriser les efforts de collaboration axés sur le nexus agriculture-alimentation-eau.
L’initiative permettra également de catalyser les investissements du secteur privé et du secteur public dans la transformation des systèmes agroalimentaires, en mettant à profit des collaborations étroites avec des banques multilatérales de développement et des banques publiques de développement agricole. Elle donnera davantage d’autonomie aux agriculteurs, en particulier aux femmes et aux jeunes, et contribuera au développement de villages et de communautés rurales climato-résilients, l’objectif étant de prendre des mesures d’adaptation dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’eau.
Approche fondée sur des éléments factuels
Les connaissances fondées sur des éléments factuels seront privilégiées et l’on s’alignera sur les pratiques scientifiques optimales, en mettant un accent particulier sur les technologies qui contribuent à une agriculture résiliente et durable. Un des objectifs principaux consiste à améliorer les politiques sur le climat et à créer un environnement qui favorise la mise en œuvre, en tenant compte de la diversité et de la complexité des systèmes agricoles.
L’équipe de l’initiative Harmoniya cherchera des moyens de produire diverses retombées à partir de l’action pour le climat menée dans le secteur agricole et les systèmes alimentaires, notamment un accroissement de la résilience des agriculteurs et une réduction des risque de pertes et de dégâts, une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et une augmentation du nombre de puits de GES lorsque cela est possible, une réduction des pertes et du gaspillage de nourriture, la préservation de la biodiversité et de la santé des sols et l’application d’approches novatrices, tout en prenant en compte la situation et les connaissances au niveau national.
L’initiative contribuera également à des activités visant à produire des éléments factuels et des récits d’expérience concluantes dans l’optique de l’Année internationale des agricultrices, qui sera célébrée en 2026.
Les effets du changement climatique sur l’agriculture menacent la sécurité alimentaire et hydrique de populations du monde entier. L’action pour le climat dans le secteur agricole pourrait permettre de résoudre de multiples problèmes ayant trait à l’adaptation, à l’atténuation, à la sécurité alimentaire, à la lutte contre la dégradation des terres et à la pénurie d’eau et de contribuer aux objectifs de développement durable. On ne pourra pas atteindre les objectifs mondiaux relatifs à la biodiversité, au climat et à la neutralité en matière de dégradation des terres si l’on ne met pas en place des solutions axées sur les systèmes agroalimentaires.
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Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]