La FAO inaugure une nouvelle phase de son initiative concernant les politiques agricoles avec un financement de 11 millions d’USD octroyé par la Fondation Bill et Melinda Gates

Ce programme, d’une durée de cinq ans et qui concerne huit pays africains, aide aux réformes et aux décisions d’investissement public qui s’appuient sur des éléments factuels

©FAO/ Luis Tato

La définition des domaines prioritaires pour l'investissement, rendre les marchés et le commerce davantage transparents, et rendre les systèmes agroalimentaires plus nutritifs sont parmi les objectifs prioritaires

©FAO/Luis Tato

06/04/2022

Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient d’inaugurer une nouvelle phase de son initiative majeure de suivi et d’analyse des politiques agricoles; celle-ci a pour but d’accompagner les réformes dans huit pays d’Afrique subsaharienne actuellement confrontés à une cohorte de défis de dimension mondiale.

Englobant le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria, le Rwanda et l’Ouganda, la phase 3 du Programme de suivi et d’analyse des politiques alimentaires et agricoles poursuivra les travaux qui consistent à aider les pays à prendre des décisions avisées reposant sur des données factuelles en matière d’action publique et d’investissement.

Parmi ses objectifs principaux, il y a la définition des domaines prioritaires dans lesquels accroître les investissements, rendre les marchés et le commerce davantage transparents, transformer le monde rural de façon inclusive et rendre les systèmes agroalimentaires plus nutritifs.

Ce programme acquiert une importance déterminante dans la conjoncture actuelle où les gouvernements, cherchant à guider leurs réformes sur la voie d’une transformation inclusive de l’agriculture en mobilisant des données à cet effet, doivent aussi composer avec des restrictions budgétaires dans le sillage de la covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine. 

«Les perturbations qui affectent les marchés agricoles mondiaux vont s’aggravant, entraînant des flambées des prix des denrées alimentaires et de l’énergie et provoquant des hausses des prix des engrais, ce qui est préjudiciable non seulement aux agriculteurs, mais aussi aux consommateurs et aux ménages, en raison de leur capacité insuffisante à accéder à l’alimentation», a déclaré M. Maximo Torero Cullen, économiste en chef de la FAO, lors de cette inauguration. Afin d’éviter une crise alimentaire,  «nous devons surveiller ce qui se passe et réagir au moment voulu. Nous devons donner à notre action une double perspective: la perspective à court terme, qui doit remédier à ces chocs, et la perspective à moyen et à long terme de concrétisation des objectifs de développement durable de l’ONU. Le Programme de suivi et d’analyse des politiques alimentaires et agricoles est un outil particulièrement efficace pour aider les pays à accomplir cette tâche.»

Ce programme, qui existe depuis plus de dix ans, contribue à l’instauration d’une vingtaine de réformes des politiques publiques dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Le lancement de la dernière en date de ses phases quinquennales s’accompagne d’un financement de 11 millions d’USD octroyé par la Fondation Bill et Melinda Gates, qui est un bailleur de fonds du Programme depuis longtemps, aux côtés des donateurs précédents qu’étaient l’Agence des États-Unis pour le développement international et des gouvernements de l’Allemagne et des Pays-Bas.

Un intérêt croissant pour la surveillance et la réorientation

L’Économiste en chef de la FAO a fait observer que le lancement de cette phase du Programme intervient en un moment où la surveillance des politiques publiques et le remaniement de leur objet suscitent un intérêt croissant, ce qui annonce une réorientation des aides destinées aux producteurs agricoles, car celles-ci, dans de nombreux cas, entravent la transition vers des systèmes agroalimentaires plus sains, plus durables et plus équitables. Cela fait suite au Sommet sur les systèmes alimentaires, qui s’est tenu l’année dernière, et à la parution d’un rapport phare de la FAO, du PNUE et du PNUD visant à réorienter l’aide agricole pour transformer les systèmes alimentaires.

En appui à l’exécution de cette nouvelle phase, la FAO a mis au point de nouveaux outils de politiques et une modélisation économique de pointe destinée à aider les gouvernements à:

  • Déterminer si leurs budgets consacrés à l’alimentation et à l’agriculture sont dépensés de manière optimale pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition, stimuler la croissance économique et accélérer la transformation agricole inclusive.
  • Mieux connaître les effets de leurs politiques nationales sur les prix des produits, y compris ceux des denrées primaires, dans l’ensemble de la chaîne de valeur.
  • Donner la priorité aux politiques et aux investissements qui produisent les effets positifs les plus importants sur la réduction de la pauvreté, l’emploi, la croissance de l’agriculture et l’accessibilité de régimes alimentaires équilibrés.
  • Définir et analyser options politiques en matière de réformes et faire aboutir la mise en œuvre des changements de politiques

«Cette nouvelle phase du programme repose sur les outils de modélisation des politiques les plus actuels, mis au point par la FAO, et largement reconnus par les revues internationales de premier plan; ces outils permettront d’assurer le contrôle de qualité, la transparence et la réplicabilité », a déclaré le Directeur-adjoint de la FAO chargé de l’économie agroalimentaire, M. Marco V. Sánchez.

Le Programme mobilise les gouvernements et les autres parties prenantes (agriculteurs et représentants de l’agroalimentaire, organismes de recherche, société civile et partenaires de développement) et noue des partenariats avec eux au cours de l’ensemble du cycle des politiques, de la définition des grands objectifs à l’adoption de la politique visée, en passant par l’analyse des choix de politiques.

Une fois la politique adoptée, le Programme dispense un accompagnement technique à sa mise en œuvre, l’aidant à hiérarchiser l’affectation des ressources, à évaluer les effets de la nouvelle politique, tout en dispensant ses conseils en matière de gouvernance.

Au regard de l’importance de ces travaux, la FAO continuera d’y affecter ses propres ressources afin de l’intégrer au sein de l’Organisation en vue d’apporter cette aide à d’autres pays.


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