Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a officialisé aujourd’hui son adhésion, en tant que membre fondateur, à l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, une initiative du G20 portée par le Brésil qui a pour objet d’intensifier vigoureusement les efforts visant à éradiquer la pauvreté et la faim d’ici à 2030 et à réduire les inégalités.
À cette occasion, la FAO s’est déclarée «résolue à collaborer avec les autres membres de l’Alliance afin d’élaborer des solutions innovantes et de mutualiser les bonnes pratiques en ce qui concerne l’échange et la diffusion des savoirs et des connaissances, à titre volontaire et selon des conditions convenues d’un commun accord, ainsi qu’en matière de collecte et d’analyse des données, notamment en mettant à profit les réseaux de connaissances, les coalitions, les groupements et autres instances existants aux niveaux local, national et international qui interviennent dans un domaine en rapport avec la lutte contre la faim et la pauvreté».
L’Alliance mondiale, qui a recueilli un soutien unanime des membres du G20 cette année, sera officiellement instituée mi-novembre au
Sommet des dirigeants du G20. Un grand nombre d’institutions financières internationales et d’organismes du système des Nations Unies, ainsi que des gouvernements, des fondations philanthropiques et des institutions axées sur le savoir en sont membres ou devraient le devenir.
La FAO jouera un rôle déterminant puisqu’elle hébergera en son siège, à Rome, le mécanisme d’appui de l’Alliance. Chargé de la logistique et de la coordination, ce mécanisme permettra de réduire les coûts de transaction, d’atténuer les risques et de maximiser le rendement des investissements des donateurs grâce à des instruments de collaboration polyvalents et des modalités de financement novatrices.
«Grâce à ses piliers, à savoir l’appropriation nationale, les connaissances et le financement, l’Alliance permettra l’application à grande échelle, d’une façon prise en main et dirigée par les pays, d’instruments stratégiques fondés sur des éléments concrets et visant à éradiquer la faim et la pauvreté»,
a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu. «L’Alliance jouera un rôle essentiel s’agissant d’apporter des connaissances et des compétences techniques et de faire connaître des exemples de réussite dans les régions du monde qui en ont le plus besoin», a-t-il précisé.
L’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté L’Alliance mondiale vise à appuyer les politiques publiques nationales qu’il s’agisse de programmes de repas scolaires, de transferts monétaires, de soutien à la nutrition des mères et des jeunes enfants, de lutte contre les inégalités femmes-hommes, d’appui aux petits exploitants ou d’amélioration de l’accès à l’eau et de la gestion des ressources hydriques. Son fonctionnement repose sur un assortiment de politiques fondées sur des éléments factuels et six domaines d’action «éclair» avec en ligne de mire la concrétisation de résultats rapides suivis d’effets durables sur le terrain pour les personnes les plus vulnérables.
Selon la FAO,
environ 735 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit une personne sur 11 dans le monde, ce qui met en évidence toute l’ampleur du défi qui nous attend si nous voulons réaliser l’ambition énoncée dans les objectifs de développement durable: éradiquer la faim d’ici à 2030.
Clef de voûte de l’Alliance mondiale, l’assortiment de politiques comprend actuellement quelque 50 instruments assortis de nombreux exemples de différents pays.
L’assortiment couvre divers domaines: assistance aux enfants et aux familles, transferts monétaires assortis ou non de conditions, dispositifs de garantie d’emploi, programmes de repas scolaires, nutrition, appui en faveur de la diversification des moyens d’existence, éducation de base et accès à l’eau potable, accès au crédit, aux ressources d’irrigation et aux technologies climato-intelligentes, et appui aux petits exploitants.
Dans sa déclaration d’engagement, la FAO a souligné que l’assortiment de politiques – fruit d’un travail collectif – comprendrait des instruments ayant des objectifs et un champ d’application bien définis, qui seraient facilement exploitables par les pouvoirs publics et axés en priorité sur les personnes vivant dans la pauvreté et la faim. L’Organisation a par ailleurs indiqué qu’elle comptait apporter sa pierre à l’édifice en recueillant et en analysant des données et des informations dans des domaines en rapport avec son mandat, en assurant leur suivi et en améliorant l’accès à celles-ci.