Rio de Janeiro – Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a appelé tous les membres et partenaires de la FAO à rejoindre l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, qui a été officiellement instituée aujourd’hui au Sommet des dirigeants du G20 organisé au Brésil.
L’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, initiative conçue sous la présidence brésilienne du G20, a pour but de proposer un dispositif ambitieux et nécessaire de toute urgence pour accélérer les progrès dans la concrétisation des engagements pris par la communauté internationale en faveur de l’éradication de la pauvreté et de la faim d’ici à 2030 (objectifs de développement durable 1 et 2), et de la réduction des inégalités (objectif de développement durable 10).
Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’occasion d’une séance spéciale du Sommet du G20 sur la lutte contre la faim et la pauvreté, M. Qu a salué les efforts du Gouvernement du Brésil et du Président Luiz Inácio Lula da Silva, qui s’est investi personnellement pour placer la lutte contre la faim et la pauvreté et la réduction des inégalités au cœur des débats du G20, en proposant une initiative concrète et des mesures pour la mener à bien.
«Il est possible de mettre un terme à la faim», a déclaré M. Qu Dongyu. «Il nous faudra des actions et stratégies communes encore plus énergiques pour remédier aux problèmes économiques, environnementaux, sociaux et institutionnels qui perpétuent la pauvreté et la faim», a-t-il ajouté.
La FAO a rejoint l’Alliance mondiale en tant que
membre fondateur, aux côtés d’autres organismes des Nations Unies, de gouvernements, d’institutions financières internationales, de fondations philanthropiques et d’institutions du savoir.
Le rôle de la FAO au sein de l’Alliance mondiale
M. Qu a signalé que la FAO accueillerait le mécanisme d’appui de l’Alliance mondiale au siège de l’Organisation, à Rome, en étroite collaboration avec d’autres organismes des Nations Unies et des institutions financières internationales. Ce mécanisme servira à optimiser les trois piliers (connaissances, financement et actions) au niveau des pays.
Le Directeur général de la FAO a fait remarquer que l’Alliance mondiale reposait sur un principe fondamental: la force d’action collective, sur laquelle on pourra s’appuyer pour mettre en œuvre des instruments stratégiques fondés sur des éléments concrets et pour trouver des gains d’efficience et des complémentarités en matière de financement coordonné en vue de faire progresser de manière concrète et mesurable l’éradication de la faim et de la pauvreté au niveau des pays.
La FAO apportera une assistance technique aux pays qui mettront en œuvre les actions envisagées, en mettant à leur service l’avantage comparatif considérable dont elle bénéficie grâce à ses connaissances en matière de sécurité alimentaire et de développement rural inclusif, dans l’objectif de transmettre des connaissances, des compétences techniques et des exemples de pratiques optimales aux régions du monde qui en ont le plus besoin.
L’Alliance disposera d’un
assortiment de politiques regroupant des mesures efficaces qui ont permis des avancées de grande ampleur en matière d’éradication de la pauvreté et de la faim. La FAO a contribué dans une large mesure à la plupart des 50 instruments stratégiques recensés jusqu’à présent, qu’il s’agisse de programmes de transferts monétaires, de dispositifs de garantie d’emploi ou de solutions de promotion des services de financement et de crédit inclusifs, afin que les petits agriculteurs puissent avoir accès à des technologies climato-intelligentes, par exemple.
L’Alliance mondiale prévoit six domaines d’action «éclair» à fort impact, à savoir: les repas scolaires, les transferts monétaires, la promotion de la petite agriculture et de l’agriculture familiale, l’inclusion socioéconomique, les interventions intégrées auprès des mères et des jeunes enfants, et les solutions d’accès à l’eau.
La FAO prévoit par exemple de tirer parti de 128 interventions menées actuellement en faveur des petits producteurs dans toutes les régions afin de contribuer à l’axe d’intervention «éclair» de l’Alliance mondiale en faveur des petits agriculteurs.
Les activités de lutte contre la faim et d’éradication de la pauvreté ont été ralenties par la reprise économique inégale après la pandémie de covid-19, les conflits, les effets de la crise climatique et d’autres facteurs. Environ 733 millions de personnes (9,1 pour cent de la population mondiale) souffrent de faim chronique et près de 2,8 milliards de personnes n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement, selon les
dernières estimations de la FAO.
Le Directeur général s’est efforcé de mettre à profit les activités menées par la FAO avec le G7, dans le cadre de la 16e session de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP16) et de la 29e session de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) ainsi que, plus récemment, lors du
Sommet de l’Organisation de coopération économique Asie‑Pacifique tenu au Pérou, pour promouvoir l’Alliance mondiale du G20.
Comme l’a souligné M. Qu, l’Alliance «encourage l’action collective au-delà des membres du G20», et constitue un mécanisme très important pour aider la FAO à accomplir son mandat.