La FAO salue la reprise de la 16e session de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP16.2) et souligne le rôle indispensable des systèmes agroalimentaires pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de biodiversité

La Colombie, le secrétariat de la CDB et la FAO unissent leurs efforts pour souligner l’importance d’inclure les systèmes agroalimentaires dans les stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, prononce une allocution lors de la manifestation organisée en marge de la COP16.2 intitulée «Satisfaire les besoins des populations grâce à une utilisation durable de la biodiversité au sein des systèmes agroalimentaires».

©FAO/Pier Paolo Cito

24/02/2025

Rome – Alors que plus de 150 pays se sont réunis à Rome pour la reprise de la 16e session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP16.2), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle à prendre des mesures audacieuses afin de transformer les systèmes agroalimentaires et de défendre les objectifs mondiaux en matière de biodiversité. La veille de la session, la FAO a organisé une réunion de haut niveau au siège de l’Organisation, pendant laquelle elle a mis l’accent sur le fait que les systèmes agroalimentaires devaient évoluer en harmonie avec la biodiversité pour garantir un avenir durable aux populations et à la planète. 

Cette manifestation a profité de la dynamique née en octobre dernier à Cali (Colombie) lors de la COP16, où la FAO, le Gouvernement de la Colombie et le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont lancé l’Initiative d’appui à la mise en œuvre des stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité dans le domaine de l’agriculture. Cette initiative cherche à aider les gouvernements à intégrer les systèmes agroalimentaires dans les stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) et à appliquer ces SPANB. 

«Cette initiative nous apporte un mécanisme collectif qui aide les gouvernements à renforcer leurs capacités et à recenser et à mettre en œuvre des leviers stratégiques dans les secteurs agroalimentaires afin d’atteindre leurs objectifs nationaux en matière de biodiversité», a expliqué M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, en ouverture de la manifestation. 

M. Qu était accompagné des responsables colombiennes Mme María Susana Muhamad González, Ministre de l’environnement et du développement durable et présidente de la COP16, et Mme Martha Carvajalino, Ministre de l’agriculture et du développement rural, ainsi que de Mme Astrid Schomaker, Secrétaire exécutive de la CDB, et de ministres de plusieurs pays, qui ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité de KunmingMontréal (le Cadre mondial), en plaçant les systèmes agroalimentaires au centre de l’action. 

La Présidente de la COP16, Mme Muhamad, a reconnu le rôle crucial de la FAO dans le positionnement de la sécurité alimentaire et de l’agriculture au cœur du cadre mondial de la biodiversité. Elle s’est félicitée du partenariat conclu avec la Colombie et la CDB dans le cadre de l’Initiative d’appui à la mise en œuvre des SPANB dans le domaine de l’agriculture, précisant qu’il s’agit d’un effort conjoint très important qu’elle espère voir se traduire dans la réalité. 

La Ministre, Mme Carvajalino, a souligné l’urgence d’une collaboration mondiale pour faire converger les stratégies agricoles et environnementales, ajoutant que la Colombie s’efforce de relever les défis communs et de placer ce débat au premier plan avec l’appui de la FAO et insistant sur le fait qu’une production alimentaire durable est indispensable à l’élimination de la faim. 

La Secrétaire exécutive de la CDB, Mme Schomaker, a déclaré que la biodiversité est fondamentale pour la sécurité alimentaire et la nutrition et que la transformation des systèmes agroalimentaires est capitale tant pour la conservation de la biodiversité que pour le développement durable. Elle a mis en exergue l’importance d’une approche intégrée en collaboration avec les agriculteurs pour intégrer la biodiversité dans les stratégies nationales, notant les effets induits plus largement sur la paix et la stabilité du climat. 

La biodiversité est indispensable à la production alimentaire, car elle fournit des services écosystémiques essentiels comme la pollinisation, la fertilité des sols, la lutte phytosanitaire et la régulation du climat. La dégradation actuelle des écosystèmes fait peser des risques importants, puisqu’environ trois milliards de vies sont en jeu, en particulier au sein des populations vulnérables. La perte des pollinisateurs risque de nuire considérablement à la sécurité alimentaire, car jusqu’à 75 pour cent des cultures vivrières mondiales dépendent, au moins en partie, de la pollinisation. 

Le Directeur général de la FAO a insisté sur l’importance de mettre en œuvre le Cadre mondial, adopté lors de la COP15, pour relever ces défis. «Plus de la moitié des 23 cibles du Cadre sont directement liées à l’agriculture», a-t-il noté, soulignant la nécessité pour les pays d’intégrer les systèmes agroalimentaires dans leurs SPANB. Il a expliqué que «la biodiversité se trouve également dans le sol et dans l’eau» et qu’il est essentiel «de voir la biodiversité d’un point de vue holistique et tridimensionnel». 

Il a insisté sur le fait que les investissements financiers restaient essentiels à la réalisation des objectifs en matière de biodiversité, et que l’intégration des systèmes agroalimentaires dans les stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité pouvait ouvrir des possibilités de financement dans le cadre de mécanismes internationaux, de partenariats public-privé et des budgets nationaux. 

«Nous devons absolument mobiliser les agriculteurs, afin qu’ils puissent participer à ce partenariat et se l’approprier. Sans les agriculteurs, il n’y a que des politiques politiciennes qui ne seront pas mises en œuvre», a-t-il ajouté. 

Les négociations de Cali sur la biodiversité se poursuivent à Rome 

Les négociations inachevées de Cali reviennent à l’ordre du jour avec la COP16.2 et la reprise de la session à Rome est un moment charnière pour l’action mondiale en faveur de la biodiversité. Les principaux sujets de discussion de cette semaine concernent la mise au point définitive des mécanismes financiers pour mobiliser les 200 milliards d’USD par an estimés nécessaires à la mise en œuvre du Cadre mondial, ainsi que l’ajustement des cadres de contrôle permettant de suivre l’avancée des progrès. 

La FAO est au cœur des efforts déployés pour aider les pays à intégrer la biodiversité dans les systèmes agroalimentaires et les systèmes agroalimentaires dans les plans et actions pour la biodiversité. Pour cela, elle s’assure que les politiques et les mesures adoptées profitent autant à la biodiversité qu’à la sécurité alimentaire. Tandis que les négociations se poursuivent, la FAO maintient sa détermination à combler le fossé entre les ambitions et la mise en œuvre, à encourager la collaboration intersectorielle et à trouver les ressources requises pour protéger la biodiversité tout en garantissant la sécurité alimentaire des générations futures. 

«Nous avons besoin d’une approche intégrée dans tous les services gouvernementaux et dans tous les ministères, afin de garantir les quatre améliorations (en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie), sans laisser personne de côté», a déclaré le Directeur général de la FAO en conclusion, soulignant que cette approche était «la philosophie commune nécessaire pour produire des aliments de base, nutritifs, sains et fonctionnels, constituant les quatre niveaux de l’alimentation». 

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