Rome – Les responsables politiques des pays du G20 ont un rôle essentiel à jouer dans les défis mondiaux tels que l’aggravation de la faim et la crise climatique que nous devons relever et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) souhaite coopérer plus étroitement avec eux pour progresser plus rapidement, a déclaré aujourd’hui M. Qu Dongyu, le Directeur général.
«Cette réunion est sûrement l’un des plus importants rassemblements organisés sous la présidence italienne du G20. Elle réunit les autorités qui peuvent mettre au point les instruments politiques et juridiques qui permettront de relever les défis pressants auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, dans le monde entier», a déclaré M. Qu, lors d’une réunion des présidents des parlements des pays du G20 qui portait sur la sécurité alimentaire et la résilience face à la covid-19.
«La FAO est consciente que les parlementaires sont des partenaires stratégiques, car ils établissent les cadres juridiques, approuvent les crédits budgétaires publics et veillent à ce que les gouvernements rendent des comptes au regard de leurs engagements internationaux», a-t-il ajouté.
Sous la présidence italienne, le G20 a réitéré et renforcé son engagement politique en faveur de la sécurité alimentaire et de l’amélioration de la nutrition sur toute la planète. En juin, la toute première réunion conjointe des ministres des affaires étrangères et du développement a été convoquée et la Déclaration de Matera a été adoptée.
La déclaration, nommée d’après la ville du sud de l’Italie où elle a été signée, a également permis de renforcer la Coalition pour l’alimentation, afin de faire face à la pandémie de covid-19. La Coalition pour l’alimentation, créée par le Gouvernement italien et dirigée par la FAO, s’efforce de rassembler des compétences politiques, financières et techniques de haut niveau pour répondre aux besoins des pays.
Lors de la réunion avec les parlementaires, M. Qu a souligné les possibilités de collaboration avec la Coalition pour l’alimentation ainsi que dans le cadre d’une initiative phare de la FAO axée sur l’appariement, l’Initiative Main dans la main, qui vise à accélérer la transformation agricole et le développement rural durable, afin d’éradiquer la pauvreté et d’éliminer la faim.
La Coalition pour l’alimentation et l’Initiative Main dans la main sont des atouts uniques pour réaliser la transformation des systèmes agroalimentaires dont le monde a besoin, a déclaré le Directeur général de la FAO, lors d’une séance au cours de laquelle la Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies, Mme Amina J. Mohammed, s’est également exprimée via vidéo.
Avant même la pandémie, la communauté internationale n’était pas en passe d’éradiquer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes dans le monde d’ici à 2030, car plus de 811 millions de personnes souffraient encore de la faim l’année dernière. La réalisation de l’objectif de l’Accord de Paris consistant à limiter le réchauffement climatique à bien moins de 2 °C, de préférence à 1,5 °C, par rapport aux niveaux préindustriels n’était pas non plus en bonne voie.
«Les systèmes agroalimentaires sont à la fois des victimes et des contributeurs de la crise climatique et doivent donc faire partie de la solution», a déclaré M. Qu.
La FAO promeut le rôle des parlementaires dans la lutte contre la faim et la malnutrition depuis de nombreuses années et a contribué à la création d’alliances parlementaires dans toutes les régions du monde, y compris au Parlement européen. Ces alliances ont déjà permis d’adopter plus de 35 lois sur l’alimentation scolaire, l’agriculture familiale, le changement climatique, la pêche artisanale, les pertes et le gaspillage alimentaires et de nombreux autres sujets importants.
Le soutien technique prêté par la FAO à plus de 45 alliances parlementaires dans le domaine de la lutte contre la faim sur toute la planète a été crucial durant la pandémie. Il a, par exemple, contribué à l’adoption de plusieurs lois visant à limiter les effets des restrictions liées aux échanges commerciaux et aux déplacements sur les petits exploitants.
«Vos choix politiques guident et influencent les pays qui ne font pas partie du G20», a ajouté M. Qu, qui a indiqué que la réunion était une occasion importante de favoriser le dialogue sur les politiques et de mettre au point de nouvelles initiatives et de nouveaux mécanismes.
M. Qu a réitéré l’engagement de la FAO à continuer d’aider les parlements nationaux et régionaux à promouvoir la sécurité alimentaire dans le cadre de la législation nationale.
La FAO, dont le rôle consiste à faciliter l’accès aux connaissances techniques et aux données et à promouvoir l’échange de bonnes pratiques, d’expériences et d’approches, se tient prête à coopérer en vue de la mise en place de systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, qui permettront d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté, a déclaré M. Qu.