G7: Renforcer le rôle des aliments aquatiques dans la lutte contre la faim et la pauvreté

À l’occasion de la réunion des ministres de l’agriculture du G7, le Directeur général de la FAO exhorte à investir davantage dans une transformation bleue.

FAO/Tommy Trenchard
28/09/2024

Syracuse (Italie) – M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a souligné aujourd’hui la nécessité d’investir davantage dans une transformation bleue qui permette aux aliments aquatiques de jouer un rôle plus important dans la lutte contre la faim et la pauvreté dans le monde. Il a présenté les conclusions d’un rapport majeur de la FAO sur la pêche et l’aquaculture aux ministres de l’agriculture des pays du G7 présents.

Le rapport phare sur La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2024, publié en juin de cette année, a révélé que la production halieutique et aquacole mondiale avait atteint un niveau sans précédent, la production d’animaux aquatiques issue de l’aquaculture dépassant pour la première fois celle de la pêche de capture.

Toutefois, les questions soulevées par le Directeur général de la FAO avait notamment trait au fait que, pour que la consommation d’aliments issus d’animaux aquatiques en 2050 soit maintenue aux niveaux actuels et sachant que, d’ici là, la population mondiale devrait atteindre 9,7 milliards de personnes, il faudrait que l’offre mondiale augmente de 22 pour cent.

Par ailleurs, les taux de consommation et la croissance démographique future diffèrent d’une région à l’autre. En Afrique par exemple, l’offre d’aliments aquatiques doit augmenter de 74 pour cent pour que les taux de consommation par habitant restent les mêmes qu’aujourd’hui. Si l’on veut porter les taux de consommation de l’Afrique à la moyenne mondiale actuelle de 20,7 kg par personne en 2050, il faudrait accroître de 285 pour cent l’offre d’animaux aquatiques. 

Investissements et transformation

«Ces chiffres sont la preuve que nourrir le monde est un défi permanent, qui exige des investissements et des transformations considérables dans le secteur», a déclaré M. Qu. «Ce constat est au cœur de l’appel lancé par la FAO en faveur d’investissements dans la transformation bleue, au service d’un monde où les aliments aquatiques jouent un rôle plus déterminant et plus efficace dans la lutte contre la faim et la pauvreté.»

Selon le rapport sur La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, la contribution des aliments aquatiques à la sécurité alimentaire et à la nutrition dans le monde ne cesse d’augmenter, la production aquacole présentant tout le potentiel nécessaire pour répondre à la demande croissante d’aliments aquatiques à l’échelle mondiale.

Le Directeur général de la FAO a toutefois souligné que si l’aquaculture jouait un rôle de plus en plus important dans le secteur, la pêche de capture marine demeurait vitale pour la production alimentaire, les moyens de subsistance et le développement durable.

Cependant, la question de leur durabilité demeure préoccupante. En 2021, on estimait que 62,3 pour cent des stocks marins étaient exploités à un niveau biologiquement viable. Ce pourcentage marque un recul de 2,3 pour cent par rapport à l’évaluation réalisée il y a deux ans.

Ce constat met en évidence la nécessité que tous les stocks halieutiques soient gérés de manière efficace. Il s’agit là d’un objectif fondamental de la transformation bleue voulue par la FAO et le Directeur général a souligné son importance, dans la mesure où elle constitue un «outil permettant de remédier aux défaillances en matière de durabilité».

Une production essentielle aux moyens de subsistance

Le Directeur général a souligné que la production aquatique jouait un rôle crucial non seulement pour la sécurité alimentaire et la nutrition, mais aussi pour les moyens de subsistance, le commerce et le développement durable.

Le secteur emploie directement 62 millions de personnes, dont plus de 90 pour cent travaillent dans le cadre d’activités de pêche à petite échelle. Il faut donc prendre en compte leurs besoins spécifiques et les associer pleinement à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques et des mesures de gestion.

Si l’on tient compte des personnes qui interviennent dans toute la filière de la production aquatique et des personnes à leur charge, on estime qu’environ 600 millions de personnes tirent leur subsistance de ce secteur, la grande majorité d’entre elles se trouvant dans les pays en voie de développement.

Alors que seulement 24 pour cent des personnes employées dans le secteur primaire sont des femmes, elles représentent 62 pour cent des travailleurs après récolte et après capture. Le Directeur général de la FAO a déclaré que les approches porteuses de transformation en matière de genre ne se contentaient pas de changer la façon dont la pêche et l’aquaculture étaient perçues, mais également la façon dont nos institutions, nos politiques et nos actions étaient conçues pour parvenir à l’égalité et à l’équité. 

Dans un contexte où l’on prévoit une hausse de la demande d’aliments aquatiques sous l’effet du développement économique et de l’accroissement démographique, il faut veiller à ce que cette croissance soit durable et équitable et qu’elle cible les besoins en matière de sécurité alimentaire et de nutrition là où ils sont les plus urgents.

La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture est un rapport phare qui analyse l’état et la santé des stocks halieutiques mondiaux, ainsi que l’évolution des pêches et de l’aquaculture aux niveaux mondial et régional. L’édition 2024 braque les projecteurs sur les avancées concrètes de la transformation bleue en action, en mettant en exergue le rôle que joue la FAO, en collaboration avec les membres et les partenaires, s’agissant de favoriser l’expansion et l’intensification d’une aquaculture durable, des pêches gérées de manière efficace et des chaînes de valeur améliorées qui accordent la priorité à l’efficacité, à la sécurité et à l’équité. Pour en savoir plus sur les travaux menés par la FAO dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture, cliquez ici.

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