La Commission des mesures phytosanitaires entame sa seizième session par des dispositions visant à établir des normes relatives à la santé des végétaux
La FAO estime que jusqu’à 40 pour cent des pertes de nos récoltes de produits alimentaires sont imputables aux ravageurs des végétaux et aux maladies phytosanitaires
©Vladimir Rodas
Rome – Une réunion particulièrement importante sur les mesures de protection phytosanitaire a débuté aujourd’hui, s’inscrivant parmi les travaux et les mesures engagés pour établir des normes phytosanitaires mondiales qui visent la protection de la santé humaine et la préservation de la sécurité alimentaire. La Commission des mesures phytosanitaires, organe directeur de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) vient d’entamer sa seizième session aujourd’hui.
Dans son allocution d’ouverture, Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a évoqué les «possibilités exceptionnelles qui se présentent à nous» de rehausser le profil des questions phytosanitaires: la première célébration de la Journée internationale de la santé des végétaux, qui sera organisée par la FAO le 12 mai, puis la première Conférence internationale sur la santé des végétaux, que le Royaume Uni accueillera en septembre de cette année.
Mme Bechdol a remercié la Finlande pour son rôle de chef de file dans la mise en œuvre de l’Année internationale de la santé des végétaux, qui s’est achevée en juillet 2021, et la Zambie pour avoir défendu la déclaration d’une Journée internationale de la protection des végétaux, célébrée chaque année, et promulguée par la soixantième session de l’Assemblée générale des Nations Unies la semaine dernière.
L’année dernière a aussi vu un regain de coopération avec le Comité de liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique (COLEACP), ayant donné lieu à un Protocole d’accord «qui permettra l’élaboration de matériaux de sensibilisation et de cours en ligne destinés à des praticiens phytosanitaires du monde entier», a indiqué Mme Bechdol.
La FAO estime que jusqu’à 40 pour cent des pertes de nos récoltes de produits alimentaires sont imputables aux ravageurs des végétaux et aux maladies phytosanitaires; en outre, les dommages qu’ils causent à l’agriculture aggravent le problème de la faim, déjà bien présent et qui ne cesse de croître dans le monde, et menacent les moyens de subsistance des populations rurales.
Les normes de la CIPV au service de la santé des végétaux
Dans ce contexte, les travaux en cours relatifs à l’adoption de normes CIPV aideront les pays qui se proposent de mettre en place les pratiques optimales en matière de santé des végétaux et de sûreté des échanges.
«Les défis dont nous sommes témoins aujourd’hui ne nous laissent d’autre choix que celui d’unir nos efforts et de faire preuve d’un engagement total dans l’atténuation des effets des risques, en adoptant les normes de la CIPV et en les appliquant aux niveaux national et régional», a déclaré M. Lucien Kouame Konan, président de la Commission.
La réunion de cette semaine est la première de la mandature de M. Osama El-Lissy à la tête du secrétariat de la CIPV. Dans son allocution à la seizième session de la Commission des mesures phytosanitaires, M. El-Lissy a déclaré: «Des échanges transfrontières sûrs de plantes et de produits végétaux en bonne santé forment le socle de la chaîne de valeur des produits alimentaires et de la lutte contre la faim dans le monde. Sans production végétale, pas d’alimentation humaine ni d’aliments pour animaux. Le rôle indispensable de la CIPV consiste à fournir les connaissances et les politiques requises pour garantir la sécurité sanitaire du franchissement des frontières par des milliards de végétaux et de produits végétaux, contribuant ainsi aux objectifs de développement durable des Nations Unies dont la FAO est garante en ne laissant personne de côté.»
Forte de ses 184 parties contractantes, la CIPV célèbre cette année son soixante-dixième anniversaire en tant que seule entité internationale ou appartenant au système des Nations Unies qui a pour mandat d’établir des normes de protection applicables aux végétaux et produits végétaux qui franchissent les frontières et de contribuer à ce que leur commerce soit sûr et efficace au plan mondial.
Parmi les faits nouveaux importants intervenus depuis le début de la pandémie de covid-19, la Solution ePhyto de la CIPV, a permis à 106 pays d’échanger des certificats phytosanitaires numériques et d’accélérer ainsi le commerce de végétaux et de produits végétaux dans des conditions satisfaisantes de sûreté et d’efficacité et à moindre coût.
De son côté, l’évaluation de la capacité phytosanitaire a permis à 80 pays de tous les continents d’améliorer leur système phytosanitaire et de réviser leur législation phytosanitaire grâce à des agents formés à cet effet. Ce processus vise à moderniser la législation phytosanitaire de chaque pays et à garantir la confidentialité tout en préservant les droits souverains des pays.
Le secrétariat de la CIPV a aussi pour mission de participer à l’instauration d’un système d’alerte et d’intervention en cas d’apparition de foyers d’organismes nuisibles, dont la vocation est d’aider les pays à se préparer à l’apparition de nouveaux ravageurs, à préserver leur territoire et à maintenir leur accès aux marchés d’exportation.
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