Avec l’appui de la FAO, 22 pays accèdent à des financements qui leur permettront de lutter contre l’appauvrissement de la biodiversité, la dégradation des terres, le changement climatique et la pollution
Le projet collaborera avec des organisations locales dans 14 pays : Bosnie-Herzégovine, Chili, Îles Cook, Cuba, Guyana, Indonésie, Jamaïque, Kenya, Îles Marshall, Nicaragua, Soudan du Sud, Tadjikistan, Ouganda et Venezuela.
©UNEP/Taufany Eriz
Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a aidé 22 pays à obtenir du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) 68 millions d’USD, qui financeront la lutte contre l’appauvrissement de la biodiversité, la gestion des eaux souterraines, le changement climatique, la dégradation des terres et la pollution.
Les projets ont été approuvés par le secrétariat du FEM et les conseils du Fonds fiduciaire du FEM, du Fonds pour les pays les moins avancés et du Fonds du Cadre mondial de la biodiversité, réunis cette semaine à Washington. Dans le cadre de ces projets, 273 millions d’USD supplémentaires devraient être mobilisés sous la forme de cofinancements pour faire progresser les objectifs mondiaux en matière de biodiversité, d’inclusion sociale, de gestion des terres et des eaux et de réduction de l’utilisation de produits chimiques dangereux.
«L’approbation de cette série de projets arrive à la fin d’une année de sommets consacrés à l’environnement qui ont abouti à ce constat: il faut investir dans la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux en finançant ces domaines essentiels», a indiqué M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO. «Nous nous réjouissons de pouvoir aider les pays à atteindre leurs objectifs ayant trait à la biodiversité, au climat, aux terres, à l’eau et à la pollution en appliquant des solutions axées sur les systèmes agroalimentaires, dans la droite ligne des quatre améliorations.»
«Ces projets contribueront à faire évoluer nos modes de production des aliments, des combustibles et des fibres afin de résoudre les crises écologiques mondiales. Ils renforceront la cohérence entre le secteur agricole et le secteur environnemental et aideront les pays et les populations à relever les défis en matière d’environnement, d’insécurité alimentaire et de pauvreté. Une fois ces nouveaux financements en place, il sera tout aussi important, pour qu’ils aient des effets concrets, de rendre compte de façon efficace des objectifs atteints et des résultats obtenus», a ajouté M. Carlos Manuel Rodríguez, Directeur général et Président du FEM.
Programme de microfinancements
Dans le cadre de ces financements, le Conseil a approuvé une dotation de 19 millions d’USD pour les premières activités menées par la FAO en sa qualité de nouvel organisme d’exécution du Programme de microfinancements. Tirant parti du savoir-faire de l’Organisation, qui collabore avec des petits exploitants depuis 30 ans, ce projet vise à appuyer les organisations de la société civile et les organisations communautaires dans la conception et la mise en œuvre conjointes d’initiatives locales. À cet effet, des stratégies seront mises au point, une assistance financière et technique sera proposée et la coopération Sud-Sud sera encouragée, en privilégiant l’innovation, l’adaptabilité et l’inclusion sociale des femmes, des peuples autochtones et des jeunes.
Le projet sera mis en place avec des organisations locales de 14 pays: la Bosnie-Herzégovine, le Chili, Cuba, le Guyana, les Îles Cook, les Îles Marshall, l’Indonésie, la Jamaïque, le Kenya, le Nicaragua, l’Ouganda, le Soudan du Sud, le Tadjikistan et le Venezuela. Il vise à remettre en état 20 000 hectares de terres et à améliorer les pratiques appliquées sur 350 000 hectares, au bénéfice de 45 000 personnes.
Biodiversité
Les cinq projets financés par le Fonds du Cadre mondial de la biodiversité permettront de généraliser la prise en compte de la diversité biologique dans les secteurs agroalimentaires, d’établir des moyens de subsistance durables et de donner aux peuples autochtones les moyens de leur autonomie. Ces projets ont pour objectif de rendre plus efficace la gestion de 500 000 hectares de zones protégées, de remettre en état 13 000 hectares de paysages, d’améliorer les pratiques appliquées sur 2,4 millions d’hectares de terres et de mer, et d’éviter l’émission de 1,2 million de tonnes de gaz à effet de serre, ce qui profitera à 100 000 personnes.
Le projet mené au Laos, doté de 1,7 million d’USD, renforcera la biodiversité grâce à la restauration des écosystèmes et à l’adoption de pratiques respectueuses de la biodiversité, dans le cadre de l’approche «Une seule santé». En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le projet, financé à hauteur de 6,4 millions d’USD, améliorera la connectivité des écosystèmes et la résilience face au changement climatique par l’aménagement intégré du territoire. Les 2,4 millions d’USD consacrés aux Îles Salomon aideront les peuples autochtones à assurer une gestion communautaire de zones clés pour la biodiversité, notamment en recourant à la gestion spatiale et à d’autres mesures de conservation efficaces par zone. À Cuba, le projet doté de 3 millions d’USD remédiera aux pratiques halieutiques et agricoles non durables dans le nord-est de l’île, tandis que le projet de 1,3 million d’USD mené au Népal permettra d’appliquer des pratiques de gestion écosystémique des pêches visant à protéger les espèces de poissons d’eau douce menacées d’extinction.
Un projet de 8 millions d’USD financé par le Fonds fiduciaire du FEM renforcera la biodiversité, les services écosystémiques et le piégeage du carbone dans les zones importantes pour la biodiversité et les services écosystémiques, y compris celles se situant à l’intérieur et à l’extérieur des zones protégées de deux provinces indonésiennes, le Sumatra du Sud et Java central. L’objectif est de conserver et de remettre en état 91 000 hectares d’écosystèmes naturels où vivent des espèces telles que la panthère de Java et l’éléphant de Sumatra. Le projet permettra également d’améliorer les pratiques appliquées sur 565 000 hectares de terres, d’éviter l’émission de 6,2 millions de tonnes de gaz à effet de serre et d’aider 40 000 personnes.
Terres et eau
Un projet régional mis en œuvre au Kenya et en Tanzanie renforcera la sécurité de l’approvisionnement en eau et la résilience face au changement climatique autour du mont Kilimandjaro en améliorant la gestion commune du système d’aquifères transfrontaliers de la région. Avec les 7,8 millions d’USD de financement fourni par le FEM, cette initiative permettra de protéger 40 000 hectares de forêts de brouillard et de veiller à ce que les eaux souterraines soient utilisées durablement, au bénéfice de 100 000 personnes.
Grâce à un projet doté de 5,1 millions d’USD, le Libéria atteindra ses engagements s’agissant de la neutralité en matière de dégradation des terres en renforçant la santé des sols et en réduisant la dégradation des terres grâce à des pratiques de gestion durable appliquées dans des zones rizicoles choisies. Le projet consistera à remettre en état 25 000 hectares de terres, à mettre en œuvre des pratiques de gestion durable sur 100 000 hectares et à éviter l’émission de plus d’une tonne de gaz à effet de serre, ce qui profitera à plus de 60 000 personnes.
Produits chimiques
Dans le cadre du programme pour les approches collaboratives intégrées en faveur du tourisme durable (iCOAST), la FAO aidera le Vanuatu à promouvoir des pratiques durables au sein du secteur touristique grâce à la bioéconomie et à l’économie circulaire. Le projet mettra à profit les 4 millions d’USD qui lui sont alloués pour moderniser la stratégie nationale en matière de tourisme, remettre en état plus de 32 000 hectares d’écosystèmes dégradés et améliorer les pratiques sur 62 000 hectares de terre et de mer, ce dont tireront parti plus de 246 000 personnes.
Au titre du programme de financement de la gestion et de la réduction de l’utilisation des produits agrochimiques (FARM+), la FAO aidera la Gambie à réduire son utilisation de produits agrochimiques nocifs et à se tourner vers des pratiques climato-résilientes et agroécologiques pour la production de riz, de millet et de maïs. Doté de 9,6 millions d’USD issus du Fonds fiduciaire du FEM et du Fonds pour les pays les moins avancés, le projet vise à remettre en état 10 000 hectares de terres, d’améliorer les pratiques sur 120 000 hectares de terre et de mer et d’éviter l’émission de plus de 15 000 tonnes de gaz à effet de serre, bénéficiant à 240 000 personnes.
De nouveaux sommets atteints en 2024
Ce programme marque l’aboutissement d’une année de croissance sans précédent pour le partenariat entre la FAO et le FEM. Outre les 440 millions d’USD approuvés dans le cadre des programmes de travail de février, de juin et de décembre 2024, 13 projets de la FAO, mobilisant 14 millions d’USD de ressources auprès du FEM et 24 millions d’USD de cofinancement, permettent d’apporter un soutien aux engagements mondiaux et nationaux en matière de communication d’informations relatives au changement climatique et à la neutralité de la dégradation des terres.
Partenariat entre la FAO et le FEM
En tant qu’organisme partenaire du FEM, la FAO aide des pays du monde entier à relever les défis complexes qui se situent à la croisée des systèmes agroalimentaires et de l’environnement. Depuis 2006, l’Organisation a aidé 141 pays à mobiliser 1,9 milliard d’USD pour financer des projets qui répondent aux priorités locales, ont des conséquences positives sur l’environnement à l’échelle mondiale et font avancer les objectifs de développement durable (ODD).
FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]