Des ministres de l’agriculture du monde entier sont convenus d’accélérer la transition vers une économie basée sur la biomasse et s’articulant autour de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de l’action climatique.
Présentation, au stand de la FAO au Forum de l’innovation du Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture 2025, des pratiques innovantes suivies par l’Organisation pour promouvoir une bioéconomie durable.
©FAO/Lea Plantek
Les ministres ont unanimement soutenu l’initiative prise par le Ministère fédéral de l’alimentation et de l’agriculture d’aider la FAO à mettre en place un partenariat mondial multipartite sur la bioéconomie au service de systèmes agroalimentaires durables.
Organisé chaque année par le Ministère fédéral allemand de l’alimentation et de l’agriculture, le Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture est une conférence internationale qui aborde des questions importantes pour l’avenir des politiques agricoles et alimentaires durables. Sa dix-septième édition s’est tenue du 15 au 18 janvier 2025, avec la participation de plus de 80 pays et organisations internationales, sur le thème général de «l’agriculture au service d’une bioéconomie durable».
La bioéconomie englobe la production, l’utilisation, la conservation et la régénération durables des ressources biologiques. Ce concept intègre les aspects correspondants des connaissances, de la science, de la technologie et de l’innovation pour fournir des solutions durables au service d’une économie plus efficace, plus juste et plus respectueuse de l’environnement. La FAO a fait de la bioéconomie un domaine de travail spécifique de son Cadre stratégique 2022-2031. Dans le cadre de cette initiative, elle aide, par des conseils et un soutien technique, les décideurs à mettre en place une bioéconomie durable qui s’aligne sur les objectifs de développement durable (ODD).
Au Forum, la délégation de la FAO, conduite par Kaveh Zahedi, Directeur du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement, a souligné le rôle central que l’agriculture et les systèmes agroalimentaires jouent dans la bioéconomie, mettant en avant l’appel des organes directeurs de l’Organisation à rassembler un partenariat mondial qui stimulerait l’élaboration de politiques, de stratégies et de plans, renforçant les capacités, les systèmes de connaissances et les incitations.
Dans la déclaration de clôture de la Conférence de Berlin des ministres de l’agriculture, M. Zahedi a souligné qu’une bioéconomie durable est l’un des moyens les plus prometteurs de faire face aux crises en cascade des conflits, des ralentissements économiques et du changement climatique qui entravent l’éradication de la pauvreté et l’obtention de progrès en matière de sécurité alimentaire. Il a réaffirmé l’engagement de la FAO à appuyer un partenariat mondial qui favoriserait l’échange d’expériences, de mesures, d’innovations, de technologies et d’actions susceptibles de transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.
L’atelier-débat animé par la FAO à la dix-septième Conférence de Berlin des ministres de l’agriculture a souligné l’importance de s’attaquer aux inégalités tant au sein des pays qu’entre eux dans le cadre de la transition vers la bioéconomie. En ce qui concerne les aspects sociaux de la bioéconomie, les ministres participants ont pris plusieurs engagements, notamment d’appuyer une transition juste et de renforcer la mise en œuvre du droit à une alimentation adéquate, d’autonomiser les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables, d’appuyer le développement rural, d’améliorer l’accès à la terre et d’assurer un partage équitable des avantages. Les principaux problèmes à résoudre tiennent notamment aux coûts de production plus élevés des produits biosourcés, aux droits de douane plus élevés appliqués aux produits biosourcés transformés et au manque d’infrastructures qui prévaut dans les zones rurales des pays à revenu faible ou intermédiaire. Pour résoudre ces problèmes, les ministres ont proposé de préconiser des changements de politique, d’appuyer la recherche sur le comportement des consommateurs et d’accélérer le développement des zones rurales dans le monde. Les solutions proposées soulignent la nécessité d’accroître la coopération multilatérale dans les secteurs du commerce et du développement durable.
Les innovations de la bioéconomie, solutions aux crises mondiales
La mise en évidence du potentiel qu’ont les innovations bioéconomiques de réduire les pertes et le gaspillage alimentaires a été au centre de la réunion ministérielle de haut niveau que la FAO a organisée le 17 janvier sur ce thème. Les participants ont examiné, avec des représentants de pays, d’institutions financières internationales et de partenaires de développement, des outils, des solutions et des approches propres à stimuler la transformation des systèmes agroalimentaires.
Parmi les intervenants figuraient Leonard Mizzi, chef de l’Unité chargée de la pêche et des systèmes agroalimentaires durables à la Commission européenne, Gunther Beger, chef de la Direction de l’innovation par les ODD et de la transformation économique à l’ONUDI, Anila Denaj, Ministre de l’agriculture et du développement rural de l’Albanie, Julie Collins, Ministre de l’agriculture, de la pêche et des forêts de l’Australie, Shobha Shetty, chef de service au sein du Pôle d’expertise en agriculture de la Banque mondiale, et Josefa Leonel Correia Sacko, Commissaire de l’Union africaine chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable, qui ont partagé leur vision de la manière de faire progresser la mise en place d’une bioéconomie durable par la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires. Le Ministre de la politique agraire et de l’alimentation de l’Ukraine, Vitaliy Koval, a évoqué la nécessité de disposer d’installations de stockage alimentaire décentralisées pour assurer la sécurité alimentaire dans son pays en guerre. En ce qui concernait l’avenir, les intervenants ont recensé plusieurs problèmes critiques qui appelaient une attention particulière: les manques d’infrastructures, d’investissements et de données fiables. Ils ont souligné la nécessité de renforcer et d’élargir la coopération, les partenariats et la coordination au niveau international.
Promouvoir un partenariat mondial à l’appui de la bioéconomie
Le 17 janvier, un groupe d’experts de la FAO s’est réuni, avec Agriculture et Agroalimentaire Canada et le Conseil consultatif international sur la bioéconomie et l’agriculture mondiales, pour débattre de la manière de faire progresser la bioéconomie mondiale par la coopération internationale. Les experts ont identifié plusieurs problèmes qui entravent les progrès de la bioéconomie, notamment l’accès inégal aux ressources, à la science, aux technologies et à l’innovation; les différences de capacités institutionnelles; le manque de données et de cadres de suivi mondiaux; et la diversité des stratégies suivies en matière de bioéconomie. Ces obstacles entravent considérablement la réalisation d’investissements et d’actions durables sur le terrain. Les experts ont également souligné l’importance de tirer des enseignements des succès obtenus par les pays, de promouvoir le transfert de connaissances et de technologies, d’assurer la cohérence des politiques et d’améliorer l’accès au financement.
M. Zahedi a fait valoir le potentiel transformateur que recèle la bioéconomie pour ce qui est de faire progresser le programme de développement durable, en particulier dans les pays du Sud. Il a souligné l’importance d’utiliser les stratégies bioéconomiques pour relever les défis mondiaux les plus pressants. Carina Pimenta, Secrétaire nationale à la bioéconomie au Ministère brésilien de l’environnement et du changement climatique, a partagé l’expérience des pays qui participent à l’initiative du G20 sur la bioéconomie, lancée l’an dernier. La séance s’est terminée par un débat plus large avec le public, où l’on a exploré les moyens de déceler les opportunités et de surmonter les obstacles à une coopération mondiale en matière de bioéconomie.
En marge du Forum, la FAO, l’Union européenne et la République de Moldova ont organisé, le 18 janvier, la deuxième réunion ministérielle de la Plateforme de partenariat agroalimentaire moldave. Cette réunion a rassemblé des partenaires stratégiques qui ont débattu des moyens de canaliser davantage d’investissements vers les secteurs agricole et alimentaire, ainsi que des moyens de faciliter, par un appui renforcé, des actions concrètes propres à améliorer la viabilité des secteurs agricole et alimentaire moldoves.
Y ont pris la parole Cem Özdemir, Ministre fédéral allemand de l’alimentation et de l’agriculture, Ludmila Catlabuga, Ministre moldave de l’agriculture et de l’industrie alimentaire, Raimund Jehle, Chef de programme régional et Représentant de la FAO en République de Moldova, des ministres d’Estonie et de Lituanie, ainsi que des représentants de haut niveau de France, de Lettonie, des Pays-Bas et de Roumanie.
Principes et critères ambitieu x pour une bioéconomie durable
Lea Plantek Bureau regional pour l'Europe et l'Asie centrale (+39) 06 570 53625 [email protected]
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